11 mai 2007

The Hunchback of Notre-Dame (1976)

Notre-Dame de Paris (1977)

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Réalisée par Alan Cooke

Scénario : Robert Muller d’après Victor Hugo

Production : BBC

Avec : Warren Clarke (Quasimodo), Michelle Newell (Esméralda), Kenneth Haigh (Claude Frollo), Christopher Gable (Pierre Gringoire), David Rintoul (Jehan Frollo), Richard Morant (Phoebus)

Résumé :

Le 6 janvier 1482, à Paris, c’est la fête des fous. Le peuple de Paris va élire le personnage le plus laid de la ville. C’est Quasimodo, le sonneur de cloches de la cathédrale qui est élu pape des fous. Cependant, la fête est troublée par l’arrivée d’un étrange personnage, à qui Quasimodo obéit aveuglément. Il s’agit de Claude Frollo, l’archidiacre de Notre-Dame, qui a élevé le bossu comme un fils. Ces derniers sont amoureux de la jeune bohémienne qui danse chaque jour sur le parvis, Esméralda, qui elle, n’a d’yeux que pour le beau capitaine Phoebus…

Avis :

En achetant ce dvd, je ne m’attendais pas à grand chose. Toutes les adaptations de Notre-Dame de Paris vues jusqu’alors m’ont toutes beaucoup déçue. Soit parce qu’elles modifient excessivement le roman et qu’en conséquence, elles ne ressemblent plus à rien, soit parce que le scénario est truffé de maladresses. Modifications et maladresses qui sont malheureusement concentrées sur Frollo, le personnage le plus sombre du roman, le plus torturé ; il reste dans l’ombre alors qu’il est le véritable moteur de l’histoire (sans lui, pas de tourment, pas de drame, pas de quoi fouetter un chat en somme)

Afin de mieux comprendre, récapitulons les adaptations les plus connues :

-1939 : The Hunchback of Notre-Dame avec Charles Laughton, Maureen O’Hara et Cedric Hardwicke

Soyons clairs, cette adaptation est un non-sens. Tout d’abord Frollo est devenu le méchant prévôt de la ville de Paris. L’aspect obsessionnel du personnage et du récit en général est de ce fait totalement occulté. Il en résulte un film gentillet, avec un happy end vraiment navrant. Notons tout de même les anachronismes qui sont présents tout au long du film (on ne m’avait pas prévenue que l’arquebuse avait été inventée au moyen âge et que le commun des mortels en était équipé) qui rendent tout cela encore un peu plus kitsch.

- 1956 : Notre-Dame de Paris, de Jean Delannoy, avec Gina Lollobrigida, Anthony Quinn, Alain Cuny, Robert Hirsh et Jean Danet.

Là, on progresse… J’adore ce film, malgré que l’histoire soit également assez écorchée. Avec Jacques Prévert au scénario, la beauté du propos est heureusement sauvegardée. Cependant, notre pauvre Frollo (enfin, pauvre… façon de parler) reste un personnage vague, sans rôle bien défini. Il n’est pas prêtre, peut-être juge ou alchimiste mais que l’on appelle assez étrangement « révérend »… Je n’ai jamais vraiment compris ce que le scénariste avait voulu faire de lui. Et pourtant, cette charge indéfinissable qu’on lui attribue est préférable à une mauvaise définition de son personnage. Le film est donc assez réussi, c’est indéniable.

- 1996 : The Hunchback of Notre-Dame, avec Salma Hayek et Richard Harris.

Alors là, c’est vraiment le pompon. Je n’ai jamais rien vu d’aussi dysneyesque ! Non mais, de quoi a-t-elle l’air, Esméralda lorsqu’elle défend la cause de l’imprimerie et de l’instruction du peuple en compagnie de son pote Quasimodo ??? Bizarre, bizarre. Ne parlons pas de Frollo, qu’on dirait tout droit sorti d’un film de la Hammer…
Notons divers anachronismes assez drôles (mais ce n’était certainement pas le but du réalisateur qui croyait faire un film sérieux) : le carrosse du Roi de France, Loulou 11e du nom, peinturluré de rouge et de bleu. Serait-on arrivé par hasard au beau milieu de Blanche Neige et les 7 nains ? Non, non, il s’agit bien du chef-d’œuvre de Hugo, complètement massacré par nos amis d’outre-Atlantique…

- 1997 : The Hunchback of Notre-Dame, de Disney.
Avec les voix françaises de Jean Piat et Francis Lallane.

Au moins c’est clair : il s’agit d’un dessin-animé. Et je l’aime bien. Comme tous les films de Disney d’ailleurs. Je comprends que le propos soit simplifié pour un tout jeune public, et je trouve qu’ils ne s’en sont pas mal sortis du tout. Tout comme en 1939, Frollo se retrouve prévôt de Paris, mais on a droit à des scènes assez réussies comme « Infernale », où Frollo voit danser Esméralda dans les flammes de la cheminée… Scène qui doit d’ailleurs un peu échapper aux enfants, je pense.

- 1998 : Notre-Dame de Paris
Comédie Musicale de Richard Cocciante et de Luc Plamondon.

Oui, je suis fan. Je l’ai toujours été. Au moins, l’histoire est fidèle au livre, les personnages ne sont pas écorchés, les sentiments sont les mêmes, mais le cadre est différent. L’époque est indéfinissable, mais cette comédie musicale a été une réussite totale. J’ai toujours considéré Daniel Lavoie comme le meilleur Frollo de tous les temps.

- 1999 : Quasimodo d’el Pays, de et avec Patrick Timsit, Richard Berry, Mélanie Thierry.

Disons-le : ce film est une farce. Une farce agréable à prendre au second, voire au troisième degré. Richard Berry est absolument irrésistible en Frollo diabolique…

Et maintenant que j’ai vu la version de 1976, il n’y a pas à dire : elle se classe dans les meilleures… Malgré seulement 120 minutes de films (2 épisodes), des décors exclusivement intérieurs en carton-pâte qui nous replongent un peu dans le style des Rois Maudits de Claude Barma, et même si la langue de Shakespeare a retranscrit les mots de Hugo, c’est une grande adaptation !… Les acteurs sont convaincants, justes, émouvants. Très bizarrement, une grande place est laissée ici à Jehan Frollo, le frère de l’archidiacre tourmenté (David Rintoul dans ce rôle et que l’on retrouvera quatre années plus tard en Mr Darcy dans le Pride & Prejudice réalisé par la BBC), sorte de représentation du chœur antique, acteur et narrateur de l’histoire.
Passons à présent au personnage qui m’intéresse le plus : Claude Frollo. Ici, il reste le prêtre inventé par Hugo, torturé entre son sacerdoce et son amour pour la belle bohémienne. L’acteur (Kenneth Haigh) est absolument parfait : tour à tour tendre et inquiétant, philosophe et criminel. Les scènes réunissant Esméralda et Frollo sont sublimes, parce qu’elles sont demeurées intactes, même si elles sont écourtées (en effet, comment retranscrire à l’écran la dizaine de pages du monologue amoureux du prêtre à la prison, le chapitre entier retraçant le délire et la plongée intensément dramatique dans sa folie fiévreuse ?).

En conclusion, à la fin de ce téléfilm, on a une folle envie de se replonger dans le livre !
Cette adaptation est injustement restée dans l’ombre, et malgré le peu de moyens techniques de la mise en scène, elle est certainement l’une des meilleure, si pas la meilleure que j’ai pu voir jusqu’à ce jour.

Quelques captures :

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Jehan Frollo Claude Frollo

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Esméralda à la prison

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Quasimodo "Le chien et son maître"

D'autres images bientôt, quand imageshack arrêtera de me lâcher...