25 juin 2007

Le fantôme de Manhattan



De Frederick Forsyth

Résumé

Aux portes de la mort, Antoinette Giry, l’ancienne maîtresse du corps de ballet de l’Opéra Garnier, se confie au prêtre qui l’assiste dans ses derniers instants. Près de 30 ans auparavant, celle-ci a libéré un pauvre être à moitié défiguré de la cage où le tenait enfermé un forin dénué de scrupules. Celui-ci s’est caché et « hanté » les dessous de l’Opéra, créant ainsi la légende du « fantôme ». Après la fameuse représentation de Don Juan Triomphant, durant laquelle la soprano Christine Daaé fut enlevée par le mystérieux personnage, celui-ci s’enfuit, laissant la jeune chanteuse aux bras du vicomte de Chagny, tandis que la police perd la trace du ravisseur.

Treize ans plus tard, le lecteur se trouve projeté dans le New-York du début du Xxe siècle, et plus précisément à Manhattan, qui est devenu l’empire de grands financiers. Le plus puissant, mais aussi le plus impitoyable, est un personnage obscur, insaisissable, que nul n’a jamais vu, répondant au nom d’Erik Mulheim. Après avoir reçu une lettre singulière venue de Paris, Erik se lance à corps perdu dans le financement et la construction d’un nouvel opéra à Manhattan, devant surpasser le fameux Metropolitan. Pour l’inauguration, il exige que celle qu’on appelle désormais la Divina, soit présente pour interpréter le rôle titre dans une œuvre inédite qu’il aura composé. Ignorant l’identité du commanditaire, Christine Daaé, devenue la vicomtesse de Chagny, arrive avec son fils Pierre à New-York, où elle sera à nouveau confrontée à son terrible Maestro.

Mon avis

Malgré ses 200 pages, ce roman, ou plutôt ce récit à plusieurs voix, comporte une foule de détails et d’évènements se succédant à une vitesse effrénée… L’ascension sociale d’Erik, sa haine de la race humaine grandissante, tout cela est retranscrit dans un quasi délire qui donnerait presque le tournis. Le retour de Christine dans sa vie, et la révélation d’Antoinette Giry, le replonge dans de nouveaux tourments, ouvrant une fois de plus ses blessures les plus profondes.

Soyons clairs, cependant. Il s’agit bien d’une « sequel » de la comédie musicale d’Andrew Lloyd Webber, et non du roman de Leroux, puisque dans ce dernier, le malheureux héros de l’histoire finit par mourir après le départ de Christine. Dans l’adaptation musicale, le fantôme disparaît, après avoir enlevé Christine et finalement l’avoir laissé partir avec le vicomte de Chagny, ce qui laisse présager l’existence d’une suite. Frederick Forsyth écrit ici un roman fantasque (malgré que l’histoire d’origine l’était déjà suffisamment…) et presque palpitant. Pour être honnête, malgré mes réticences, je dois dire qu’une fois le livre commencé, je n’ai pas pu le lâcher. J’étais très curieuse de ce que pouvait contenir cette suite, et de voir comment l’auteur allait traiter ce qu’il était advenu du fantôme après ces années d’errance et de solitude loin de l’opéra, chose que je considérais dans ma pauvre petite tête férue de fantômanie, comme tout bonnement inimaginable. Or, je me suis laissée prendre au jeu de cette histoire peu probable, de ce mélodrame romantique à l’écriture épurée. Certes, le style est quasi journalistique, qui ne restera sans doute pas dans les annales de la littérature, mais il m’a emportée malgré tout. Je l’ai dévoré en quelques heures, sans pouvoir le refermer. Depuis le début, je m’attendais absolument à cette sensationnelle révélation qui est faite au fantôme. Il n’y avait finalement rien de bien étonnant là-dedans, au vu des scènes finales de la comédie musicale qui en disent long sur les sentiments des personnages principaux… ^^

Bref, c’est un récit plaisant, mais pas transcendant. Disons qu’il s’agit d’une séquelle admissible, qui a la pudeur de respecter dans le sens le plus noble du terme, les personnages , contrairement à Susan Kay qui livre, aux dires des lecteurs, dans son « Phantom », des scènes dont on se serait volontiers passé.

Par contre, j’émettrai un avis grave sur l’Epilogue. Dans ce chapitre, l’auteur explique comment il en est venu à écrire une suite, et pourquoi il a détourné l’histoire originale… Je vous assure que le pauvre Gaston Leroux en prend pour son grade, parlant de son récit comme d’une suite d’invraisemblances, fondées sur un scénario maladroit. J’ai assez peu apprécié le fait que l’on assassine une œuvre et son auteur d’une façon aussi délibérée. Certes, son roman n’a pas la trempe d’un grand classique à la Hugo, mais il demeure incontournable dans la littérature française. Or Frederick Forsyth s’acharne à démontrer que le récit original est un non-sens. Qui est-il pour oser remettre en cause un roman qui a déjà fait ses preuves en un siècle d’existence, qui a inspiré une dizaine de films, et la fameuse comédie musicale dont il prétend étendre l’intrigue ? A priori, un auteur de polars en manque d’imagination…

04 juin 2007

The Phantom of the Opera - 1991

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Adaptation théâtrale et musicale de Bruce Falstein d’après le roman de Gaston Leroux

Mis en scène par Darwin Knight

Avec David Staller (Erik, the phantom), Elizabeth Walsh (Christine Daaé), Christopher Rath ( Raoul de Chagny), Kim Ostrenko (Mme Giry), Beth McVey (La Carlotta), Harsh Nayyar (The Persian)

USA

Mon avis :

Je ne vais pas faire l’affront aux internautes suivant ce modeste site de résumer une fois de plus cette histoire passionnante… Pour la bonne et simple raison, que sur le fond, elle ne change jamais d’une adaptation à l’autre. Je dis bien sur le fond, car sur la forme, il y a certaines nuances qui font se détacher une version donnée d’une autre. C’est le cas de celle-ci. Malgré qu’il s’agisse d’une adaptation théâtrale, avec de ce fait, un espace réduit, des plans limités, des décors simplistes, je peux très honnêtement dire qu’il s’agit d’une réussite. Elle a donc des défauts qui sont propres à une adaptation théâtrale filmée (une interprétation parfois quelque peu sur-dramatisée il faut le reconnaître), mais avec ses qualités aussi : les acteurs paraissent palpables, humains, démontrant leur existence par une indéniable proximité. En clair, les effets sont simples mais ils sont efficaces.

Venons-en aux acteurs maintenant. Je dois dire que Christine, même si elle n’a plus l’âge de jouer les ingénues, ce qu’on lui pardonne aisément, est tout en douceur, compassion, et faiblesse. Passons à présent au plus sombre mais aussi au plus important, c’est-à-dire, au personnage du fantôme… Là, je suis restée sans voix. Après le visionnage de cette pièce, on reste hantés pendant des jours par l’image de ce fantôme au charme vénéneux, à la grandiloquence et à la mégalomanie terrifiantes.
David Staller offre un grand fantôme, avec sa violence, son désespoir et ses faiblesses. Cette voix aux accents lugubres, renforce encore la gravité du personnage, perçu ici davantage comme un dangereux mégalomane, assez proche du roman original, plutôt qu’un être désespéré et rongé par les frustrations. On est donc face à un personnage grave, inquiétant, mais avant tout flamboyant, que l'on se prend à admirer dans toute l'exaltation d'un génie dévastateur...

N’oublions pas les musiques, éléments essentiels de cette pièce, qui possèdent des orchestrations malheureusement très typées. Cependant, certaines mélodies restent longtemps gravées dans l’esprit (voir Perfect music, perfect love qui est un petit bijou de romantisme *soupir* )

Assez étrangement, on n’a guère entendu parlé de cette adaptation, qui mérite sans doute plus d’être reconnue que la version de Dario Argento, qui est d’un goût plus que douteux ou de celle mettant en scène Robert Englund, dans ce qui ressemble à un remake de Freddy – les griffes de la nuit, mais qui demeure néanmoins d'une excellente facture.

A tous les adorateurs de cette superbe histoire, je vous conseille de voir et de revoir cette pièce, après vous être munis de vos mouchoirs, car, attention, ça va pleurer sec dans les chaumières !

Pour plus d’infos sur l’acteur principal :

http://davidstaller.com/

Quelques images…



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"Christine, the choice is yours"


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"Perfect beauty cannot live in such imperfect world"