28 janvier 2008

Persuasion 2007

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D’Adrian Shergold

D’après le roman éponyme de Jane Austen

Adaptation de Simon Burke

Avec Sally Hawkins (Anne Elliot), Rupert Penry-Jones (Frederick Wentworth), Alice Ridge (Lady Russell), Anthony Head (Sir Walter Elliot), Amanda Hale (Mary Musgrove), Tobias Menzies (Mr Elliot), Julia Davis (Elizabeth Elliot)

Résumé :

A l’âge de 19 ans, et sur conseils de son excellente amie Lady Russell, Anne Elliot a rompu ses fiançailles avec Frederick Wentworth, un jeune officier de marine sans fortune et à l’avenir incertain.
Huit ans plus tard, les Elliot, contraint de réduire leur train de vie d’une façon drastique, loue leur propriété pour s’installer à Bath. Le nouveau locataire, l’amiral Croft, n’est autre que le beau-frère de Frederick Wentworth, devenu alors capitaine et relativement riche.
Ce dernier se contente d’ignorer Anne, qui quant à elle, ne peut oublier les liens profonds qui les ont uni par le passé.

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Mon avis :

Les habitués de ce site savent que je suis un peu fâchée avec Persuasion, que ce soit le livre ou l’adaptation de 1995. Ce nouveau téléfilm de 2007 m’a, je pense, en partie réconciliée avec l’œuvre. Au départ, j’ai été assez perturbée par la manière de filmer caméra à l’épaule, ce qui m’a donné un peu le tournis. Les premiers plans sont particulièrement mobiles, voire chaotiques. Sans doute pour exprimer l’agitation de Anne. Je priais sincèrement pour que le reste du téléfilm ne soit pas aussi visuellement fatiguant. Heureusement, la manière de filmer est devenue plus classique et plus sereine par la suite, même si les effets en question reviennent de temps à autre, pour démontrer la profonde agitation de l'héroïne.
Ces effets m’ont malheureusement empêchée d’apprécier les interprétations à leur juste valeur dès le départ. J’ai été ravie de voir Anthony Head (le Giles de Buffy) en baronnet compassé et ridicule à souhait (peut-être pas suffisamment drôle austeniennemnt parlant). Sally Hawkins a toute la simplicité nécessaire à Anne, même si je l’aime peut-être finalement moins qu’Amanda Root dans la précédente version, qui m’a parue plus classique et plus discrète. Rupert Penry-Jones est fier et glacial avec Anne, tout en demeurant profondément charmant. Son interprétation est très belle, très nuancée. Le couple formé est finalement bien assorti.
On peut regretter que le passage de la lettre finale soit passé à la trappe de cette manière. La scène du roman est splendide, on se demande un peu pourquoi une telle option a été prise… Je ne vois pas en quoi la course-poursuite de Anne dans les rues de Bath ajoute quelque chose à l’histoire. Au contraire, elle lui en retire une part sublime… Cette tendance actuelle au happy-end dans les adaptations austeniennes est un peu étrange. L’histoire se termine finalement très bien dans le roman, mais on perd un peu de l’esprit de l’auteur, à force d’ajouter ces scènes romantiques qui ne cadrent pas toujours très bien avec le contexte (voir la fin alternative de P&P 2005 de Joe Wright)… Je ne suis pas foncièrement contre, car c’est toujours très agréable à regarder, mais je préfère mille fois m’en tenir aux fins d’origine, qui sont splendidement écrites, et qui jouent l’ironie jusqu’à la dernière ligne.

Je dirais qu’il s’agit néanmoins d’une adaptation agréable, avec des acteurs très bons (même si certains personnages secondaires, telle Mary Musgrove en font des tonnes…), avec des images sublimes. Et puis, maintenant, je me sens d’humeur à relire le roman et à le voir avec des yeux un peu plus cléments.
Quelques images :


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11 janvier 2008

Edward Fairfax Rochester : le classement ultime !


Après avoir mûrement réfléchi à la question, j’ai fini par déterminer un classement donnant, par ordre de préférence, les meilleurs interprètes de Rochester dans les différentes versions de Jane Eyre existantes.

Après m’être entêtée à réaliser un classement objectif, je me suis rendue compte finalement que seul le ressenti personnel face au personnage interprété importait. Un choix qui est donc totalement subjectif.

1e marche du podium : TIMOTHY DALTON (Jane Eyre 1983 BBC)

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Tour à tour tyrannique, attentif, ombrageux, fantasque, Timothy Dalton a, à mon sens, exploité toutes les facettes du personnage complexe créé par Charlotte Brontë.
On peut certes lui reprocher d’être physiquement assez éloigné du personnage original, décrit comme massif, de taille moyenne, aux yeux et aux cheveux noirs. Timothy Dalton possède une distinction toute britannique, tout en donnant à son personnage une certaine animalité devant laquelle on ne peut être que subjugué.
Il est certainement le Rochester le plus émouvant, le plus bouleversant qu’il m’ait été donné de voir. Ses larmes, ses cris, sa colère, sont tellement touchantes, et tellement proches du roman que l’on ne se trouve pas très loin de la perfection absolue.
De plus, le duo formé avec Zelha Clarke est absolument fascinant, car totalement fusionnel. L’acteur est parfait, mais le couple l’est tout autant.

2e marche du podium : TOBY STEPHENS (Jane Eyre 2006 BBC)

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Toby Stephens est l’interprète sans doute le plus charmant et le moins fantasque des Rochester, mais aussi le moins brutal. Il n’est pas pour autant facile à cerner (et c’est justement cet aspect qui rende la prestation intéressante). Il apporte une touche moderne, fraîche à cette toute récente adaptation. Il s’éloigne du roman par certains aspects, tout en respectant ses fondements.
Attention, ici je ne parle pas de l’adaptation, car je persiste à dire que le scénario est parfois maladroit, inutilement cru. Toby Stephens est un Rochester splendide, attachant, touchant. Les dernières scènes où celui-ci a perdu la vue m’ont littéralement fendu le cœur…

3e place du podium : MICHAEL JAYSTON (Jane Eyre 1973 BBC)

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Pour certains, il est le meilleur Rochester de tous les temps… Il est certain qu’il est l’un des meilleurs. Je m’explique. Je n’ai pas aimé son interprétation immédiatement, il m’a fallu quelques scènes, dont la première réelle conversation avec Jane, pour m’habituer à ce nouvel aspect du personnage. Il est un Rochester bien plus froid, sévère que les autres. Cependant, énormément de sentiments passent par ses regards, ce qui est une formidable performance. J’ai été bien sûr émue par ses aveux à Jane, mais c’est à peu près le seul moment du téléfilm où il semble s’enflammer (contrairement à Timothy Dalton qui semble être un perpétuel brasier), se révolter contre son destin. C’est une scène admirable et certainement la plus marquante de l’adaptation.

4e marche du podium : WILLIAM HURT (Jane Eyre 1996 – Franco Zeffirelli)

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Il était clair qu’il ne pourrait être un des Rochester du top 3… Il obtient donc la 4e place, car c’est la première adaptation récente que j’ai vue et qui m’a énormément emballée. Je trouvais à l’époque (il y a 10 ans), que le couple et l’histoire fonctionnait extrêmement bien, et puis les images et la musique étaient splendides. En le revoyant aujourd’hui, je finis par tomber d’accord avec les critiques qu’avait reçu William Hurt à la sortie du film. Le film souffre d’une interprétation relativement monolithique, unidimensionnelle. Tout l’aspect fantasque, charismatique de Rochester est passé à la trappe. Le personnage est perpétuellement triste, taciturne, mystérieux. C’est très dommage, mais je pense qu’il faut attribuer ceci plutôt au scénario. Hurt mérite tout de même la 4e place, mais j’avoue que c’est purement sentimental.

5e marche du podium : ORSON WELLES (Jane Eyre 1944 – Robert Stevenson)

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Orson Welles est le premier Rochester que j’ai vu. Welles est un Rochester bourru, excentrique. Il a donc une place à part dans mon cœur, mais je dois dire que son interprétation a tendance à m’exaspérer aujourd’hui. L’interprétation est très théâtrale, presque sur-dramatisée. Elle mérite à mon sens la 5e place tout de même pour des raisons assez subjectives, car l’histoire est un peu écorchée (1h20 de film contre 4h quand la bbc s’en mêle, c’est certain qu’il y a des raccourcis). Disons qu’il s’en sort d’une façon honorable, mais que l’interprétation a pris un méchant coup de vieux…

HORS CLASSEMENT : CIARAN HINDS (Jane Eyre 1997 A&E)

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Ciàran Hinds, qui est au demeurant un excellent acteur, est incompréhensiblement le Rochester le plus mauvais du cinéma et de la télévision. Perpétuellement agité, furieux, criant et hurlant sur tout et tout le monde, on se demande par moment si le personnage ne se serait pas échappée d’un asile d’aliénés, ou si l’on aurait pas tout intérêt à sortir Bertha de son grenier pour l’y mettre à sa place… Le film y aurait peut-être gagné. On se prend à plaindre la pauvre Jane, constamment malmenée par cet horrible moustachu !
Cette adaptation, tout comme l’acteur, ne mérite vraiment aucun classement…

10 janvier 2008

Pygmalion

Pièce de théâtre de George Bernard Shaw (1912)

¨Pygmalion et Galathée


En quelques mots…

Henry Higgins, un éminent professeur de liguistique, tient le pari insensé de transformer en moins de 6 mois, Eliza Doolittle, une simple vendeuse de fleurs en une parfaite lady…

Mon avis

Cela fait plusieurs mois que Mara m’avait conseillé de lire cette œuvre de G.B. Shaw. Après avoir éprouvé toutes les peines du monde à trouver un exemplaire, j’ai enfin pu lire cette pièce qui est tout à fait splendide !
Le récit est vivant, terriblement drôle et piquant. J’ai apprécié l’œuvre de la première à la dernière ligne. Le professeur Higgins, l’archétype du célibataire endurci, misogyne, cynique, est certainement le personnage à la fois le plus détestable et le plus drôle de la pièce. On ne peut pas s’empêcher de rire ou de sourire devant ses considérations peu flatteuses sur la femme, ou encore sur les rapports conflictuels qu’il entretient avec Eliza, qui devient une véritable martyre, sacrifiée sur l’autel de la toute-puissante linguistique…
Le rapport entre les deux personnages est aussi touchant, puisque tout comme Pygmalion, Higgins se prend à son propre jeu, et sous ses apparences rigides et insensibles, un peu de son cœur et de son âme ont fini par parler.

L’adaptation la plus populaire de la pièce est certainement « My Fair Lady » de George Cuckor avec Audrey Hepburn et Rex Harrison, sous forme de comédie musicale. (A noter que le rôle de Freddy est interprété par l’excellentissime Jeremy Brett, qui est, cela dit en passant, le meilleur Sherlock Holmes que le monde ait jamais connu).
Il ne s’agit certainement pas de l’adaptation la plus fidèle, mais elle reste fraîche et amusante, malgré quelques longueurs musicales.


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Audrey Hepburn & Rex Harrison

Une autre adaptation existe cependant avec Leslie Howard, dans le rôle d’Henry Higgins, et qui est, paraît-il, très fidèle à la pièce. Le film est disponible en dvd sur amazon.co.uk en zone 1, mais à un prix relativement élevé.

Sense and Sensibility 2008

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Ca y est ! On l'attendait, la voilà ! La nouvelle adaptation de Sense & Sensibility de Jane Austen diffusée par la BBC !

Il s'agit d'une minisérie de 3 épisodes d'environ 1h30, adaptée par Andrew Davies (l'excellent réalisateur de Pride & Prejudice en 1995 avec Colin Firth et Jennifer Ehle).

Elle réunit au générique : Janet McTeer (Mrs Dashwood), Hattie Morahon (Elinor), Charity Wakefield (Marianne), David Morrissey (Colonel Brandon), Dan Stevens (Edward Ferrars), Dominic Cooper (Willoughby).

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Après la diffusion du premier épisode, je dois dire que mon avis était assez mitigé. Tout d'abord en raison de l'excellente adaptation qu'avait réalisée Ang Lee (avec Emma Thompson au scénario) en 1995, et que je considérais à tout point de vue parfaite, et certainement indétrônable. Les interprètes y étaient tout simplement parfaits (Emma Thompson en premier, Kate Winstlet, Alan Rickam, Greg Wise,...). Pour cette nouvelle version, John Alexander et Andrew Davies ont eu fort à faire. On peut leur reprocher d'avoir filmé (consciemment ou inconsciemment ?) des scènes faisant étrangement penser au film Orgueil & Préjugés de Joe Wright, sorti en 2005. Personnellement, cet aspect ne m'a pas choqué outre mesure. Le seul "hic" à mon sens, était principalement le travail des acteurs, qui devaient chercher à se démarquer de la précédente adaptation. Tout d'abord, Willoughby m'a paru assez falot... Le personnage est assez détestable, je l'accorde volontiers. Cependant, il est certainement l'anti-héros austénien pour lequel j'ai le plus d'indulgence. Malgré son passé, il n'a jamais menti à Marianne sur ses sentiments à son égard. La façon dont il agit envers Marianne n'est certes pas très élégante, mais je crois qu'il regrette amèrement son passé et qu'il en est surtout la victime. Je ne l'excuse pourtant pas, car ses erreurs sont graves et il est relativement légitime qu'il soit contraint d'en supporter le poids.

Le personnage de Marianne m'a également tapé sur les nerfs au départ. Son entêtement naïf, presque borné, est assez exaspérant, mais c'est principalement le personnage qui veut ça. L'interprétation de Kate Winslet était beaucoup plus douce et nuancée, en raison du scénario je suppose.

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Par contre, Hattie Morahon, David Morrissey et Dan Stevens sont excellents, de même que Janet McTeer en Mrs Dashwood. Mention spéciale à David Morrissey qui arrive à se démarquer avec ce nouveau colonel Brandon, taciturne, mais honnête et loyal. Dan Stevens offre un Edward Ferrars plus vivant, beaucoup moins figé que Hugh Grant. Hattie Morahon est une Elinor réfléchie, mais jeune et pleine de vivacité.

Les images sont tout à fait splendides, de même que les costumes.

Pour info, le 3e et dernier épisode de la série sera diffusée ce dimanche à 21h40 (heure française/belge) sur BBC One, de même qu'une rediffusion du 2e épisode à 17h10.

Le dvd est d'ores et déjà disponible ici :

http://www.amazon.co.uk/Sense-Sensibility-BBC-Charity-Wakefield/dp/B001061UPM/ref=pd_bbs_sr_1?ie=UTF8&s=dvd&qid=1199962947&sr=8-1

(à partir du 14/01/2008)