30 septembre 2008

Macbeth - Théâtre filmé (1981)

Mis en scène par Arthur Seidelman

Tragédie de William Shakespeare

Avec Jeremy Brett (Macbeth), Piper Laurie (Lady Macbeth), Simon MacCorkindale (Duncan), Alan Oppenheimer (Banquo).

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Jeremy Brett

Mon avis

J'avoue : Macbeth est certainement l'une des pièces de Shakespeare qui m'inspire un malaise tenace (en comptant Richard III, que j'apprécie pourtant énormément sur le fond, et Titus Andronicus, que je suis incapable de lire jusqu'au bout). La pièce m'est tombée des mains à la première lecture, je l'avoue aussi. J'ai tenté, avec cette version de me réconcilier avec la tragédie.
Certes, la mise en scène est on ne peut plus simpliste. Les décors sont réduits à leur strict minimum (on connaît des mises en scène d'une froideur et d'un vide quasi absolu qui fonctionnent à merveille : voir le très gothique et très expressionniste Hamlet de Laurence Olivier), les accessoires de scène sont quasi inexistants, ce qui est très courant dans les adaptations shakespeariennes, où le texte semble à lui seul occuper tout l'espace.
Cette impression de vide renforce encore la noirceur de la pièce et l'âme de ses personnages.

Les interprétations sont très belles, très fluides, et surtout très énergiques. Inutiles de dire que l'interprète de Macbeth (Jeremy Brett - voir photo ci-dessus) a donné un dynamisme certain à son personnage, qui ne paraît jamais se lamenter, et dont les tergiversations passent finalement très vite à la trappe. Le phrasé shakespearien, pourtant lourd, coule avec aisance.
La Lady Macbeth de Piper Laurie est vénéneuse, pleine de charme et parfaitement ambivalente.
Peut-être la comédienne en fait-elle parfois un peu trop dans l'emphase, mais je la trouve globalement assez convaincante.
L'option prise sur la relation fusionnelle des époux maudits est une nouveauté pour moi, qui n'avais jamais considéré les choses sous cet angle.

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Piper Laurie

On retrouve également un excellent Banquo, très sobre et très mesuré face à l'énergie débordante du Macbeth de Brett.

Les scènes que je craignais le plus étaient sans doute celles des trois sorcières, qui sont particulièrement difficiles à rendre sans que cela ne paraisse ridicule. Ici, le tout passe globalement assez bien, malgré un ton un peu surréaliste, ce qu'on ne peut pas vraiment reprocher vu le contexte surréaliste, lui aussi, de ces scènes.

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Seul réel hic de cette adaptation : l'image de qualité médiocre, parfois assez floue et saturée en couleurs. Reste la pièce et son contenu, qui m'ont réconciliée en bonne partie avec l'oeuvre

Le dvd est disponible sur http://www.amazon.co.uk/, uniquement en zone 1, sans sous-titres.

24 septembre 2008

Our Mutual Friend (1998)

L’ami commun



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D’après le roman de Charles Dickens.

Miniserie de 4 épisodes (6h) réalisée par Julian Farmio

Adaptation de Sandy Welsh

Avec Paul McGann (Eugene Wrayburn), Keeley Hawes (Lizzie Hexam), David Morrissey (Bradley Headstone), David Schofield (Gaffer Hexam) , David Bradley (Rogue Riderhood), Paul Bailey (Charley Hexam), Dominic Mafham (Mortimer Lightwood), Steve Mackintosh (John Rokesmith), Anna Friel (Bella Wilfer), Peter Vaughan (Mr Boffin), Pam Ferris (Mrs Boffin), Kenneth Cranham (Silas Wegg), Timothy Spall (Mr Venus), Katy Murphy (Jenny Wren).

Produit par la BBC (1998)

On peut dire que je l’attendais de pied ferme, cette fameuse adaptation de 1998… ! Après six heures de visionnage intense (rien que ça), me voilà à même de donner un avis complet et argumenté.

Tout d’abord, la mise en scène, la lumière, les décors sont tout ce qu’il y a de plus plaisants. On est très loin de la version 1976, tournée exclusivement en studios, quasiment sans lumière... (à se demander s’il fait jour de temps à autres dans le Londres de Dickens)
Ici, les bords de la Tamise, véritable héros de l’histoire, sont entièrement reconstitués, de même que la maison des Harmon entourée de ces fameuses montagnes de poussières grises. Les décors sont un grand atout de cette adaptation résolument plus lumineuse que la précédente… ! Elle est donc plus agréable, car plus moderne, même si elle demeure d’une noirceur extrême sur le fond.

Ensuite nous avons les acteurs, vraiment excellents, notamment Peter Vaughan et Pam Ferris dans les rôles respectifs de Mr et Mrs Boffin. Je pense également à l’abominable Silas Wegg, brillamment interprété par Kenneth Cranham, ou encore à David Bradley dans le rôle très ingrat de Rogue Riderhood, plus vrai que nature !
La plupart des rôles secondaires, sinon tous, sont absolument soignés et merveilleusement rendus.

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Mr & Mrs Boffin (Peter Vaughan et Pam Ferris)

Le personnage de Bella, que je n’aime guère au départ et que je plains sincèrement ensuite, est beaucoup mieux passé cette fois dans sa globalité. Je reste néanmoins choquée par les principes employés pour la rendre meilleure… Mais cela, je le reproche plus à Dickens qu’à l’adaptation en elle-même. Le temps passé sur le personnage interprété par Steve Mackintosh est également très appréciable, on en apprend davantage sur ses réelles motivations, ce qui le dévalorise sans doute moins que dans l’adaptation précédente, où j’avais éprouvé une brutale réticence envers le personnage sur les derniers épisodes.

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Bella Wilfer (Anna Friel)

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John Rokesmith (Steve Mackintosh)


Passons à présent à Lizzie Hexam, le personnage le plus droit et le plus estimable de cette histoire. On éprouve une admiration et une affection réelles pour Keeley Hawes, très douce, tout en étant très résolue. Par contre, le couple formé avec Paul McGann ne fonctionne pas aussi bien que je l’avais imaginé. Autant avais-je apprécié Nicholas Jones dans ce rôle, autant ai-je éprouvé une difficulté réelle à apprécier ce personnage qui me paraît dénué de l’essentiel. Il est certes agaçant, indécis, mais où est cette prestance désinvolte, cette supériorité cynique, qu’avait montrée son prédécesseur, merveilleusement bien assorti avec la Lizzie Hexam de Lesley Dunlop ? Eugene est un personnage très contrasté : passionné tout en étant hésitant, amoureux tout en étant horriblement condescendant. Rôle tout en demie-teinte, comme je l’avais déjà dit dans le précédent article, mais pas celui qui m’a marquée ou intéressée autant que je ne m’y attendais… Peut-être la faute au scénario qui ne met pas très bien son personnage en valeur ?
Le couple manque alors soudain de charisme et presque de franchise. Forcément, il n’a donc plus autant d’importance à mes yeux, alors que dans la précédent adaptation, j’avais l’impression qu’il volait tout à fait la vedette au couple John/Bella. Ces derniers sont donc ici mis davantage en avant, ce qui est globalement une grande satisfaction.

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Eugene Wrayburn (Paul McGann)

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Lizzie Hexam (Keeley Hawes)

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Je garde le meilleur pour la fin : Mr Headstone. Il est indéniable que David Morrissey (le colonel Brandon de la version 2008 de Sense & Sensiblity) a exploité le personnage merveilleusement bien, que ce soit dans son apparente rigidité ou dans sa folie destructrice. On assiste à une lente déchéance, qui ne laisse pas de place à la pitié… Headstone n’est pas un homme maladroit, emprunté, comme je l’avais vu dans la version de 1976 ; malgré cette apparente maîtrise de soi, ce professeur froid et intransigeant devient peu à peu l’esclave d’émotions dévastatrices, tout en conservant un certain instinct calculateur que je n’avais pas perçu de prime abord. Sa rencontre avec Lizzie, la passion dévorante qu’il éprouve pour elle, son impuissance manifeste face à ses refus, le plonge dans un délire monomaniaque qui ne peut avoir d'autre issue qu'une auto-destruction totale. La scène dans le cimetière, tout comme les nombreuses autres chez Riderhood sont interprétées à la perfection. Jamais un personnage de Dickens ne m’avait autant fait froid dans le dos, et il est certainement le plus intéressant et le plus noir de cette saga. Il est sans doute le personnage qui me donne le plus envie de lire le livre à présent !

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Bradley Headstone (David Morrissey)

En résumé, je dirais que je préfère la version de 1976, pour le tandem Eugene/Lizzie, vraiment très réussi sur sa continuité et la version de 1998 pour le cadre général, plus moderne et plus vivant, et pour la brillante prestation de David Morrissey et des nombreux seconds rôles.

12 septembre 2008

Les différents visages de Sherlock Holmes

Passionnante personnalité que celle du héros d'Arthur Conan Doyle ! Brillante, décalée, paradoxale, elle a donnée lieu à diverses interprétations par quelques grands comédiens de l'histoire du cinéma, du théâtre et de la télévision. Bien sûr, on ne saurait passer en revue tous les acteurs qui ont prêté leurs traits, leur voix, leur talent à l'un des héros les plus populaires de la littérature... La tâche serait trop énorme, et je risquerais d'en oublier un bon nombre. Je me contenterai de parler ici des interprètes les plus connus, les plus fameux.
Permettez-moi de commencer ce classement dans un ordre chronologique.

1/ BASIL RATHBONE (1939 à 1949)

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Acteur d'origine sud-africaine, Basil Rathbone a souvent été employé au cinéma dans des rôles secondaires (le plus marquant d'entre eux a sans doute été celui de Guy of Gisborne dans Robin Hood aux côtés d'Errol Flynn), jusqu'à ce qu'on lui propose le rôle du célèbre détective pour une série de 14 films qui s'étalèrent sur dix ans. Rôle qui lui apporta une grande notoriété.
C'est à lui (ou plutôt aux films) que l'on doit la fameuse phrase "Elementary my dear Watson", la plus populaire des répliques et pourtant absente du canon holmesien ! A lui également la casquette, le pardessus, et la fameuse pipe dont il ne se sépare jamais. A ses côtés, on peut trouver Nigel Bruce (vu dans Rebecca de Hitchcock), qui campe une Watson fallot et sans consistance.

Basil Rathbone a choisi d'interpréter un Holmes froid, pince-sans-rire, désagréable mais énergique. Les films ont cependant transposé l'action au XXe siècle, ce qui est très dommage, car il est indéniable que la beauté des romans réside aussi dans l'intrigue et le cadre victoriens.
Personnellement, je trouve un certain charme à ces films malgré tout, qui ne sont pas si mal, même si les intrigues ne sont pas toujours fidèles, ne sont pas toujours issues du canon (ou alors très remaniées). Le fait de faire passer Watson pour un simplet n'est pas très plaisant non plus, car il est tout sauf cela. Je suppose que c'est aussi de là que vient cette image d'un Watson secondaire, galvaudé et un peu méprisé.

Les films ont été entièrement réédités en dvd et sont disponibles sur http://www.amazon.fr/

2/ PETER CUSHING

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Acteur anglais, très connu pour ses rôles dans divers films d'horreur, (Frankenstein, Dracula, j'en passe et des meilleurs) Peter Cushing a interprété Holmes à 7 reprises entre les années 50 à 80... ! Je ne peux malheureusement le juger que sur un seul film, Le Chien des Baskerville, réalisé par Terence Fischer en 1959. Ne connaissant aucun autre acteur holmesien à l'époque de mon visionnage, j'avais beaucoup apprécié cette version, qui souffre pourtant d'une mise en scène un peu baroque, quasiment "hammerienne". Cushing est froid, terriblement rigide, nerveux, m'avait paru sans humour (et dieu sait pourtant si Holmes est un adepte de l'humour au second degré...). Bref je l'avais trouvé finalement très conventionnel, alors que le personnage ne l'est jamais. Les fans de Cushing me pardonneront pour cet avis sévère, mais il y a eu d'autres acteurs bien meilleurs que lui dans ce rôle, me semble-t-il...

3/CHRISTOPHER LEE

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Est-il besoin de présenter ce grand monsieur du cinéma, tellement connu pour avoir été l'incarnation même du personnage de Bram Stoker pendant des décénies... Mais ce serait très réducteur de ne parler que cet aspect, au vu de son impressionnante filmographie.
Je ne peux hélas pas juger d'une façon très pointue sa performance en Holmes, car je n'ai vu que de courts extraits des téléfilms tournés par Christopher Lee au début des années 90. Certains holmesien trouve l'interprète tout à fait fameux, et personnellement, d'une façon tout à fait objective, au point de vue ressemblance, il n'y a absolument aucune réclamation à formuler ! Il est indéniable qu'il a la prestance et la distinction holmesienne parfaite.
Je tâcherai de combler cette lacune rapidement afin de formuler un avis complet.

4/IAN RICHARDSON (1982-1983)


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Ian Richardson a réellement incarné Sherlock Holmes 2 fois dans Le Chien des Baskerville et Le Signe des Quatre (voir photo ci-dessus). L'acteur a su apporter ce qu'il manquait depuis longtemps à Holmes dans ses diverses adaptations : un peu moins de rigueur et peu plus d'insouciance. Il est plus léger que ses prédecesseurs, c'est sa principale innovation, mais on perd un peu de profondeur. Du reste, l'adaptation du Signe des Quatre est plutôt légère elle aussi, malgré la noirceur du récit. Le scénario n'a pas rendu justice à ce superbe roman. Pas de grande nouveauté, ni de coup d'éclat sur cette interprétation, comme on connaîtra plus tard avec Jeremy Brett.
Cependant, n'oublions pas que Ian Richardson a également été à 5 reprises le Dr Joseph Bell, personnage réel pour sa part, considéré comme le véritable Sherlock Holmes, ami et professeur d'Arthur Conan Doyle, dans la série de téléfilms Murder Rooms (2000-2001), de qualité assez variable selon les épisodes, mais où il faut saluer la performance de Ian Richardson dans ce rôle, beaucoup plus noir et réfléchi.

5/ JEREMY BRETT (1985 à 1995)


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Principalement acteur de théâtre, le britannique Jeremy Brett a incarné Sherlock Holmes dans les 4 saisons des séries bien connues de la Granada. Il est certainement l'acteur qui a le plus contribué à la popularité du héros de Conan Doyle, et le seul aussi qui a su se démarquer fortement de l'influence de ses prédécesseurs, au point de balayer dans mon esprit ce qui a été fait avant, et même après... Il EST Sherlock Holmes, d'une façon absolue, complète, sublime, en suivant à la ligne près les descriptions de l'auteur, lui donnant non seulement un caractère vif, énergique, ironique, mais aussi profondément passionné et anti-conventionnel. Holmes est un personnage en marge de la bonne société ; il ne prête guère attention aux bonnes manières, et on le perçoit comme un personnage profondément intelligent, avec ses instants de splendeur et d'abbattement. De prime abord, il est certes froid, tout bonnement invivable, sublimement égoïste, mais avec d'étonnants sursauts de sentimentalité. Il apparaît comme un détective pointu et désagréable, affreusement misogyne, dont la carapace se brise quelques fois, pour laisser apparaître une réelle humanité, et un sens profond de la justice.
Il peut être grave, mais il reste un adepte de l'ironie, et son amitié avec Watson (notamment dans la première saison), n'apparaît jamais désiquilibrée. La complicité entre les deux hommes et très forte et ils restent sur un pied d'égalité, malgré les remarques acerbes de l'un et la gaieté irrepressible de l'autre... Un véritable bonheur pour les adeptes du canon, qui retrouvent dans ces séries, toute la finesse et l'esprit de Conan Doyle.
Si vous passez un jour au musée Sherlock Holmes de Londres, vous remarquerz les murs tapissés de photos de Jeremy Brett...


6/ MATT FREWER (2001)

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Vu récemment dans l'adapatation de 2001 du Chien des Baskerville, Matt Frewer est certainement l'interprète répondant le mieux aux caractéristiques physiques du héros de Conan Doyle. A mon sens, il a l'apparence parfaite. Tout bonnement insupportable, il est sans doute aussi le Holmes qui se prend le moins au sérieux... C'est globalement mon seul point de déception, car cette version du Chien des Baskerville est assez réussie, assez efficace, même si elle est finalement sans grandes nouveautés, mis à part les quelques modifications scénaristiques de la 2e moitié du téléfilm. Ce que je reproche à ce Holmes est d'être un peu trop "typé", voire un peu trop lisse. Pas suffisamment de gravité, pas suffisamment de profondeur. Il a choisi d'interpréter un personnage léger, alors que le héros original, même s'il peut connaître des instants de folie, reste sombre et réfléchi.
Un grand merci à mon amie April pour m'avoir si gentillement fait connaître cette adaptation !

7/ RICHARD ROXBRUGH (2003)

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Richard Roxburgh n'a interprété Holmes qu'une seule fois dans une adaptation télévisée du Chien des Baskerville. J'étais sceptique, plus quant à la qualité du scénario qu'à la qualité de l'interprétation, qui est indéniablement excellente. Roxburgh a su se démarquer de Brett, par une approche plus moderne, plus sombre, et certainement plus sinistre. Mais le paradoxe du personnage reste présent, grâce à cette certaine insouciance, voire cette certaine maladresse qui le caractérise. Roxburgh présente un personnage très soigné, très étudié, qui aime toiser le commun des mortels, ayant pleinement conscience de sa valeur. La plus grande réussite de cette interprétation est indéniablement l'impression glaciale qui s'émane de Holmes. On garde ses distances avec un tel personnage, mais on ne peut que saluer la performance, diablement inquiétante.

8/ RUPERT EVERETT (2004)

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Comme son prédécesseur, Rupert Everett a incarné le célèbre détective une seule fois, dans le cadre d'un téléfilm réalisé par la BBC "The Case of the Silk Stocking" en 2004. Ce récit, absent du canon (et on le comprend) aurait davantage sa place dans un épisode d'Esprit Criminels ou autres Experts, pour ne pas les citer... Le contexte est très moderne, très glauque, très lugubre, et même s'il est indéniable que la vision du Londres victorien est tout à fait splendide, le ton est on ne peut plus glacial dans l'approche des personnages et de l'intrigue. Rupert Everett campe un Holmes détaché, imbuvable, impertinent, une sorte de bourgeois bohème pétri d'ennui, dès qu'il n'a plus aucune affaire juteuse à se mettre sous la dent, ni aucun crime sordide à résoudre. Il est pratiquement impossible de s'attacher au personnage dans ces conditions. Il peut apparaître humain, avec une dose d'insolence tout à fait jubilatoire. Mais cela est très temporaire. Le Holmes d'Everett demeure un personnage globalement assez indolent et assez inexpressif... Dommage pour la réalisation, qui du reste, est très proche du style du Chien des Baskerville de 2003.

10 septembre 2008

Le Vol du Faucon

The Flight of the Falcon

De Daphné du Maurier.

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Résumé

Armino Fabbio est guide pour touristes. Lorsqu'une femme qu'il croit connaître est retrouvée assassinée sur les marches d'une église de Rome, Armino sent ressurgir les démons du passé. Il décide alors de retourner à Ruffano, sa ville natale qu il avait quitté enfant, et d'élucider le crime. Il retrouve là-bas son frère aîné, Aldo, qu'il avait cru mort. Ce dernier semble hanté par les sinistres exploits d'un tyran qui régnait sur la ville de Ruffano au Moyen-Age, le duc Claudio, surnommé le Faucon. Exploits que son frère tente de réitérer à tous prix d'une façon inquiétante.
Mon avis

Le Vol du Faucon est un roman peu connu de la romancière, mais c'est certainement un grand roman. On y retrouve ces personnages troubles, aux personnalités inquiétantes, cette tension extraordinaire, et finalement cette frustration extrême que l'on ressent inéluctablement à la fin d'un tel livre. J'ai été particulièrement fascinée par la manière dont est décrit le personnage d'Aldo Donati, le frère d'Armino, plein de contrastes, tour à tour charmant et énigmatique, victime ou criminel ; en un mot, un de ces personnages que Daphné du Maurier aime à décrire dans toutes ces oeuvres. Il est un étrange amalgame de ce que l'on peut trouver en Max de Winter, Rachel ou encore le révérend Francis Davey d'autres romans.

Le Vol du Faucon est une oeuvre qui laisse certainement une trace indélébile dans l'esprit, je le conseille vivement à tous ceux qui ont une affection particulière pour les précédentes oeuvres de la romancière.

Roman encore disponible chez Phébus Libretto