27 avril 2009

Le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

The Guernsey Literary and Potato Peel Society

de Mary Ann Shaffer et Annie Barrows

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Résumé

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Juliet Ashton, jeune écrivain en mal d'inspiration, reçoit une étrange lettre provenant de l'île de Guernesey. Au fil de cette surprenante correspondance, Juliet va faire la connaissance de gens simples, drôles et touchants, et de destins extraordinaires, qui vont totalement la bouleverser. Elle va bientôt se rendre à Guernesey, pour y faire les plus inoubliables rencontres de sa vie...

Mon avis

Roman publié en 2008, le Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, intrigue d'une part par son titre, plutôt atypique, et d'autre part par sa structure épistolaire.
Mais il ne faut pas s'y fier. Même si je reconnais volontiers que le style est plutôt simple, il est très fluide, agréable, et plein de bonne humeur. Cependant, si certains thèmes sont abordés avec légèreté et insouciance, certaines lettres vous boulversent complètement ; tous ces passages sur les atrocités de la guerre, sur l'occupation allemande, les déportations, vous laissent une impression profonde et triste. Si la gravité est le fond du récit, c'est la vie qui illumine ce roman, ou l'espoir en tout cas, d'une existence nouvelle à reconstruire sur les ruines de tant d'autres sacrifiées.
Le Cercle littéraire... n'est donc pas un roman mélancolique ou dépourvu d'espoir. Il est au contraire rempli de joies et d'humour. Les personnages abordés sont tous plus attachants les uns que les autres : taciturnes ou excentriques, chacun est inoubliable à sa manière...
En lisant ce roman, le temps semble ne plus s'écouler, les pages défilent sans longueur, et même si on peut lui reprocher un fin un peu conventionnelle, c'est un bonheur de chaque instant !
Bref, une lecture vivante, intelligente et légère à la fois !

24 avril 2009

Emma (adaptation de 1996)

Emma (1996)

Téléfilm de Diarmund Lawrence, scénario d'Andrew Davies

Avec Kate Beckinsale (Emma), Mark Strong (Mr Knightley), Bernard Hepton (Mr Woodhouse), Samantha Morton (Harriet Smith), Dominic Rowan (Mr Elton), Samantha Bend (Mrs Weston), Guy Henry (John Knightley), Raymond Coulthard (Frank Churchill)

1996

Résumé
Emma Woodhouse est une jeune femme de bonne famille, intelligente et généreuse, mais possédant une très haute opinion d'elle-même. Elle prend sous son aile une orpheline sans le sou, Harriet Smith, et est décidée à en faire une dame accomplie, espérant ainsi lui faire conclure un mariage au-delà de sa condition. Emma jette d'abord son dévolu sur Mr Elton, le nouveau pasteur de la paroisse, mais ses talents d'entremetteuse se révèlent finalement assez désastreux...

Emma (Kate Beckinsale) et Harriet Smith (Samatha Morton)

Mon avis

Cette version d'Emma de 1996, adaptée par Andrew Davies, ayant précédemment scénarisé la célébre version d'Orgueil & Préjugés avec Colin Firth et Jenifer Ehle, a l'incontestable qualité de résumer parfaitement en 1h30 le roman de Jane Austen, que je considérais personnellement comme le moins intéressant de l'oeuvre de l'auteur.
Le personnage central, Emma Woodhouse, est une jeune femme insouciante, quelque peu orgueilleuse. Sans doute est-ce ce dernier point qui rend le personnage peu sympathique. Si on peut trouver certaines similitudes entre Emma et de Catherine Morland de Northanger Abbey, que ce soit au niveau de leur insouciance ou de leurs attitudes et réactions quasiment enfantines, le caractère d'Emma se différencie principalement par son absence de remise en question. Là où Catherine Morland peut attendrir le lecteur par sa naïveté et son esprit romanesque typiquement juvénile, Emma, quant à elle, avec sa haute opinion d'elle-même, ne peut obtenir l'approbation du lecteur. Les personnages raisonnables et peut-être un peu moralisateurs de Mr Tilney et Mr Knightley, sont également comparables, puisqu'ils remettent tous deux les héroïnes respectives sur la voie de la sagesse et de la raison.

Mr Knightley (Mark Strong)

La version Miramax, produite la même année, et comptant Gwyneth Paltrow et Jeremy Northam au casting, « souffrait » d’une grande légèreté et d’une actrice abordant le rôle avec trop de superficialité à mon goût.
La version télévisée d’Emma, sans être très longue, réussi à retranscrire parfaitement le roman, avec sérieux, sans oublier l’ironie et le ton piquant si caractéristiques de Jane Austen, en ajoutant même certains éléments (voir le banquet de mariage à la fin de cette version).
Les acteurs sont efficaces, parfois drôles, touchants, agaçants, mais jamais ridicules. Le Frank Churchill de Raymond Coulthard, est moins « canaille » que celui d’Ewan McGregor ; ses manipulations conservent donc tout leur effet.

Mr Knightley et Frank Churchill (Raymond Coulthard)

Kate Beckinsale est très convaincante, elle m’a agacée sincèrement, mais ne m’a pas définitivement insupportée. Je crois que son interprétation m’a réconciliée en partie avec Emma.

Emma

Quant au Mr Kinghtley de Mark Strong, on peut être légèrement rebuté par son côté « maître d’école », d’une sévérité implacable et presque exagérée. En résumé, il serait presque effrayant… Mais le personnage se nuance beaucoup par la suite, malgré quelques sursauts de brutalité verbale et gestuelle. Mais, je pense que le personnage original, tout en demeurant parfaitement gentleman, n’est pas un modèle de fantaisie. Il est l’antithèse de Frank Churchill. Il est strict et sérieux, mais responsable, loyal, honnête, et…amoureux. Le couple formé avec Kate Beckinsale fonctionne fort bien, mieux même que le duo Paltrow/Northam.

Mr Knightley

Cette version est sans doute la meilleure version d’Emma tournée à ce jour.

A noter qu’une nouvelle version est en préparation à la BBC pour la rentrée 2009 avec Romola Garai (Emma) et Johnny Lee Miller (Mr Kinghtley).