Depuis son mariage avec Mary Morstan, le Dr Watson n'a guère l'occasion de voir très souvent son ami, Sherlock Holmes. Un soir, ce dernier s'invite dans son cabinet, et se dit poursuivit par son ennemi héréditaire, le professeur Moriarty. Mais l'agitation de Holmes, ses propos incohérents, font redouter le pire à Watson : le détective s'est drogué au-delà de toute mesure. Son addiction a atteint un stade irréversible, et désormais c'est sa vie qui semble en danger.
Avec le concours de Mycroft, Watson décide d'emmener son ami se faire soigner à Vienne, par un éminent spécialiste - et le seul à ce jour - du traitement de la toxicomanie, le Dr Sigmund Freud.
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J'ai pris connaissance de ce livre de Nicholas Meyer, grâce aux conseils de Gabriel, qui avait publié sur son blog une excellent article sur l'adaptation qui en a été faite en 1976.
Ce film splendide, était non seulement servi par une pleiade d'acteurs géniaux (Robert Duvall, Charles Gray, Alan Arkin, Laurence Olivier et le fabuleux Nichol Williamson), mais également bénéficiait d'un scénario très original, efficace et qui mettait en lumière une facette peu connue et pas très honorable de Sherlock Holmes.
La première moitié du roman est en tout point semblable au film qui en a été tiré. Ensuite, l'intrigue s'en écarte assez fortement, puisque qu'à l'origine le personnage interprété par Vanessa Redgrave n'existe pas sous cette forme dans le roman, et je vais presque dire que c'est tant mieux. Même si l'intrigue a une grande place dans ce récit, elle n'est finalement qu'un prétexte pour présenter Holmes sous un nouveau jour, en l'humanisant d'une façon quasiment brutale au lecteur. L'auteur y présente son héros (et celui de Conan Doyle) particulièrement affaibli, ayant beaucoup perdu de sa superbe. Pour un holmesien, c'est un principe plutôt difficile à accepter, mais Nicholas Meyer y parvient avec brio, car le personnage est toujours traité avec le plus grand des respects.
C'est un livre hautement intéressant pour les éclaircissements qu'il propose sur les défauts de Holmes, son caractère excessif, à la fois mélancolique, solitaire ou exhubérant. Je ne suis pas foncièrement partisante de cette théorie, mais j'en ai lu les détails avec un plaisir non faint.
Sans compter que le roman alterne toujours avec finesse la tristesse ou l'humour, les scènes de réflexion, d'action, qu'elles soient cocasses ou dramatiques.
Le roman est à mon sens encore meilleur que le film, qui est pourtant une très belle réussite.
Avis à tous les holmesiens ! (et même aux autres... ^_^)