27 juin 2012

Juste pour le plaisir des yeux... et des oreilles

Une vidéo promotionnelle du Zurich Chamber Orchestra, trouvée par hasard, absolument extraordinaire...

Un conseil : essayez le plein écran, et vous aurez droit à une minute de pur plaisir !

22 juin 2012

Claude Frollo : les identités tragiques d'un personnage méprisé (6/6)

Première partie / Deuxième partie / Troisième partie / Quatrième partie / Cinquième partie


1999 : Richard Berry : irrévérence et rock'n roll


Soyons honnêtes : que celui qui n'a jamais ri devant cette adaptation délirante me jette la première pierre... Alors oui, on pourra bien accorder qu'elle soit iconoclaste, un tantinet vulgaire, et que le scénario soit un délire continuel... Mais bon, comment se voiler la face, et ne pas éprouver un plaisir coupable devant l'impertinence des dialogues, et  l'irrévérence avec laquelle est traitée les personnages originaux ? On se marre donc, et de très bon coeur. Et à plus forte raison lorsque l'on voit Frollo, campé par un Richard Berry qui prend son rôle très au sérieux, dans la peau d'un prêtre plutôt rock'n roll, qui a pris pas mal de libertés avec la religion, et qui se voit doter de répliques jubilatoires de ce genre :

(s'adressant au gouverneur) "Toi et ta truie, j'vais vous claquer !"

ou encore :


 (au sujet de Quasimodo) "Mi-homme, mi-robot, il est l'arme absolue. Il peut survivre dans la jungle pendant 3 mois en mangeant ses propres excréments."


(à Quasimodo) "T'as changé, Quasimodo. T'es plus le même. Tu te rends compte ? Tu rentres, tu sors, c'est pas un hôtel, ici ! De toute façon, t'as raison, tu sais qu'il y aura toujours Frollo, la boniche ! Tu réalises ? J'suis le dernier à employer un bedeau, tous les autres ils sont passés à l'électrique !"


J'en passe et des meilleures...




Richard Berry/Frollo ou comment assumer pleinement son sacerdoce sans prises de têtes


Quand on éprouve quelque intérêt pour le personnage original, grave et torturé par ses états d'âme, on apprécie...

Du reste, le personnage de Phoebus, interprété par Vincent Elbaz n'est pas mal non plus, dans une géniale caricature d'un capitaine de police au QI désastreux. Seul bémol, une Esméralda relativement agaçante, et un Quasimodo un peu niais...

Richard Berry et Mélanie Thierry en adolescente tête à claques.

Comment tirer un enseignement quelconque de cette interprétation, qui n'a jamais voulu en transporter aucun ? On apprécie la désinvolture et le scénario halluciné (et hallucinant), et on s'en régale avec une honte délicieuse...

***

Cet article clôture donc cette humble rétrospective des interprétations de Frollo les plus connues ou les plus notables. Qui sait ? Peut-être se verra-t-elle agrémenter dans les prochains mois d'une nouvelle mouture, avec Tim Burton aux commandes ?  Wait & see...

12 juin 2012

Coup de coeur en musique (4)... Seul devant ces tables vides

Seul devant ces tables vides est probablement la chanson qui me tire le plus de larmes à chaque fois que j'écoute la version française des Misérables. Je dis bien "le plus", car s'agissant d'une oeuvre entièrement lacrimale, cela pourrait presque porter à confusion... ^_^ 

J'ai une grande affection pour la version interprétée par Jérôme Pradon (éminent acteur/chanteur français qui s'est aussi exporté dans le West End avec un très beau succès), qui a incarné Marius dans la version Mogador des années 90, mais également quelques années plus tard l'inspecteur Javert sur la scène londonienne. Je préférerais presque d'ailleurs cette version à celle chantée par Michael Ball dans le TAC, malgré toute la puissance vocale de son interprète... Tout est question de goût, mais je trouve les paroles françaises belles et terriblement justes.



Il est un deuil que je porte
Lourd au coeur comme un secret
Seul devant ces tables vides
Qu'ils ne reverront jamais

On partait changer le monde
On rêvait d'égalité
Et d'un matin de lumière
Qui ne s'est jamais levé

De la table sous le fenêtre
Habités d'un fol espoir
Des enfants ont pris les armes
Je les entends encore
Ces mots brûlants qu'ils ont chantés
Furent leurs dernières volontés
Sur la barricade déserte, à l'aube

Oh! Mes amis, pardonnez-moi
D'être là, de vivre encore
Il est des deuils que l'on garde
Quand tous les chagrins sont morts

Et je vois passer vos ombres
Et je pleure nos joies perdues
Seul devant ces tables vides
Que vous ne reverrez plus

Oh! Mes amis, je voudrais croire
Que vous n'êtes pas morts en vain
Seul devant ces tables vides
Je ne suis plus sur de rien.


Site officiel de Jérôme Pradon : http://www.jeromepradon.com/menu.html

08 juin 2012

Le sourire de la Fatalité (L'homme qui rit)

(...)
"Ainsi, quand elle a épuisé les détresses, les dénûments, les orages, les rugissements, les catastrophes, les agonies, sur un homme resté debout, la Fatalité se met à sourire, et l'homme, brusquement devenu ivre, trébuche.
Le sourire de la Fatalité. S'imagine-t-on rien de plus terrible ? C'est la dernière ressource de l'impitoyable essayeur d'âmes qui éprouve les hommes. Le tigre qui est dans le destin fait parfois patte de velours. Préparation redoutable. Douceur hideuse du monstre."

L'homme qui rit, de Victor Hugo
Deuxième partie "Par ordre du roi"
Livre cinquième "La mer et le sort remuent sous le même souffle"
Chapitre 5 "On croit se souvenir, on oublie."