J'ai eu la faiblesse de m'acheter beaucoup de littérature jeunesse - alors que j'avais promis que l'on ne m'y reprendrait plus... Mais l'envie de légèreté s'est nettement faite sentir après des mois de lectures anxiogènes, j'ai donc d'excellentes excuses... ^_^
Voici donc d'une manière non exhaustive, les meilleurs romans lus au cours de ces dernières semaines. (Je passerai sous silence ceux qui ne valent pas la peine d'être évoqués, inutile de perdre son temps ^_^).
Et la vague les emporta..., de Molly Keane
N'ayant jamais entendu parler de cet auteur auparavant, je me suis lancée dans ce roman en étant persuadée qu'il s'agirait d'une lecture plaisir et décontractée. Décidément, non. Comme quoi, il ne faut jamais se fier aux couvertures, toutes alléchantes soient-elles. A croire parfois, que j'ai un détecteur intégré de lectures dépressives...
Si l'on devait définir Molly Keane et ce roman, on pourrait certainement dire qu'ils sont une sorte d'amalgame du style de Vita Sackville-West (auteur du magnifique Toute passion abolie) et des personnages féminins les plus emblématiques de Daphné du Maurier (et je pense particulièrement à Ma cousine Rachel)
Et la vague les emporta... est l'histoire de deux femmes, d'une mère et et de sa belle-fille, deux caractères intraitables, qui se livreront bataille tout au long de leur vie dans l'ambiance feutrée des salons du début de siècle : à qui aura le domaine le plus réputé, les fêtes les plus exquises, le meilleur haras.
Au-delà de cette histoire de haine menée dans l'ombre des boudoirs , une belle réflexion sur la féminité, la vanité de la beauté, et la marche inéluctable du temps.
Sherlock Holmes et le secret des lettres, de Jean Claude Bologne
Et un pastiche supplémentaire, un ! Depuis Défi à Sherlock Holmes, de Béatrice Nicodème, je n'avais plus croisé au fil de mes lectures l'emblématique détective.
L'art du pastiche holmesien est quelque chose d'ambitieux, tout d'abord parce que la plupart d'entre eux sont rarement bons, et ensuite parce qu'ils respectent encore plus difficilement l'atmosphère victorienne et le caractère des personnages d'origine.
Dire que Sherlock Holmes et le secret des lettres est passé à côté de son sujet n'est pas tout à fait vrai, car ce pastiche est tout ce qu'il y a de plus sérieux. Il est même assez difficile d'accès, l'auteur étant visiblement un maître de l'exégèse biblique... Si, si, vous avez bien lu. Ce roman mêle dans sa première partie à la fois l'intrigue scientifique - menée tambour battant grâce à la méthode holmesienne - et authentification des messages du Nouveau Testament sur les routes de Palestine. Si l'esprit est brillant, il n'en demeure pas moins étrange de mêler la présence du personnage de Conan Doyle aux mystères de la religion et du divin. S'il y a d'intéressants passages concernant les points de vue de Holmes sur le sujet, je n'ai pas perçu la pertinence de son utilisation dans ce cadre très ambigu. Une lecture déroutante à bien des points de vue.
Les Braises, de Sándor Márai.
Ce classique de la littérature hongroise, si gentiment offert par Lorinda, est certainement le meilleur roman lu au cours de cette année.
Les Braises est un roman intériorisé, constitué presque entièrement d'un dialogue (qui se réduit la plupart du temps en un monologue) pesant, voire délétère, entre deux hommes, autrefois amis.
Un évènement tragique, un geste, un seul, a suffi pour les séparer irrémédiablement, jusqu'à cette soirée où ils se retrouvent - soirée qui constitue l'entièreté du roman. C'est l'heure enfin pour eux de se parler enfin après vingt ans d'un silence écrasant.
C'est le récit de l'amitié brisée, de la trahison, de la lâcheté et des illusions bafouées.
Un très grand roman, qui ne peut que guider vers d'autres oeuvres de l'auteur qui fut interdit en Hongrie jusqu'en 1990.
Encore un tout grand merci pour cette belle découverte, Lo ;-)
Le Mystérieux Mr Kidder, de Joyce Carol Oates
(publié d'abord sous le titre Jeune beauté)
Ce roman découvert grâce à Claire sur Onirik, a suscité ma curiosité.
Tout d'abord, il est court, condensé, presque froid, comme écrit à coups de cravache. Alors que le sujet est tout ce qu'il y a de plus sensible et d'introverti.
Le récit retrace la rencontre entre Katya Spivak, une belle jeune fille de 16 ans, engagée comme baby-sitter pour l'été, avec Mr Kidder, un richissime artiste d'une septantaine d'années. Si les circonstances de leur rencontre sont singulières, les liens qu'ils tisseront le seront encore davantage. Entre haine et tendresse, entre attirance et dégoût, les deux personnages vont finalement rejouer l'inlassable comédie des sentiments, dans une atmosphère asphyxiante et délétère. Si l'on peut retrouver dans le récit une version revue et corrigée de Lolita en moins sulfureux, il n'en demeure pas moins pervers et dérangeant. Malgré tout, j'ai aimé ce livre, pour l'atmosphère extraordinairement puissante qu'il parvient à dégager à travers une écriture aussi concise.
More to come...
Tout d'abord, il est court, condensé, presque froid, comme écrit à coups de cravache. Alors que le sujet est tout ce qu'il y a de plus sensible et d'introverti.
Le récit retrace la rencontre entre Katya Spivak, une belle jeune fille de 16 ans, engagée comme baby-sitter pour l'été, avec Mr Kidder, un richissime artiste d'une septantaine d'années. Si les circonstances de leur rencontre sont singulières, les liens qu'ils tisseront le seront encore davantage. Entre haine et tendresse, entre attirance et dégoût, les deux personnages vont finalement rejouer l'inlassable comédie des sentiments, dans une atmosphère asphyxiante et délétère. Si l'on peut retrouver dans le récit une version revue et corrigée de Lolita en moins sulfureux, il n'en demeure pas moins pervers et dérangeant. Malgré tout, j'ai aimé ce livre, pour l'atmosphère extraordinairement puissante qu'il parvient à dégager à travers une écriture aussi concise.
More to come...
"lire beaucoup ne signifie pas forcément lire bien".
RépondreSupprimerC'est très vrai...
Si tu es en recherche de lectures légères, mais quand même de bonne facture, je me permets de te recommander deux ouvrages :
- "Lécole des saveurs", d'Erica Bauermeister (c'est un roman choral qui met en scène les étudiants d'une école de cuisine - très bien fait) ;
...ou encore, dans un autre registre :
- "Duchesse à l'anglaise", de Deborah Devonshire, qui est très drôle. ;)
Ma chère Popila, je note soigneusement ces titres ! ;-)
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