23 décembre 2018

Derniers visionnages : de septembre à décembre 2018 (1/...)

Et hop, un nouvel article tiens ! Et cette fois uniquement sur les derniers visionnages, qu'il s'agisse de séries, de films récents, ou même d'opéras... Bref, un heureux mélange de tout ce qui m'est passé sous les yeux ces derniers mois.

Bleak House (Mini-série BBC - 2005)

Bleak House ou La Maison d'Âpre-Vent, est l'un des romans-fleuves les plus fameux de l'oeuvre de Charles Dickens. Adapté par la BBC en 2005 sous la forme d'une mini-série de 14 épisodes d'un peu plus de trente minutes, Bleak House raconte l'histoire de la famille Jarndyce, déchirée autour d'un procès obscur visant à leur rendre un important héritage. Sur fond de lourds secrets de famille, la mini-série retranscrit avec brio la pesanteur du roman de Dickens, de même que la merveilleuse galerie de personnages de l'auteur victorien...
Je connaissais depuis longtemps l'existence de cette adaptation et n'avait jamais eu le courage de m'y attaquer, un peu en raison de sa longueur, mais également parce qu'elle est réputée - à tort - comme assez sombre. Il est certain que les romans de Dickens, tout comme les adaptations qui en ont été tirées ont tous sans exception cette trame particulièrement austère et dépressive (voyez mon article sur Our mutual friend ici et ici, ou encore sur The Mystery of Edwin Drood), mais ils regorgent aussi de personnages hauts en couleur, tour à tour drôles, admirables ou  éminemment détestables. Il est certain que tout le monde y trouvera sans compte, et ne boudera pas son plaisir devant l'abnégation d'Esther Summerson, campée par Anna Maxwell-Martin (vue dans North & South ou encore Death comes to Pemberley), le franc-parler de Smallweed (Phil Davis), la grandeur d'âme de John Jarndyce (Denis Lawson) ou les expressions sinistres de l'avocat Tulkinghorn, campé par un magnifique Charles Dance qui a encore une fois trouvé là un rôle à la mesure de son élégance et de ses regards glacés... Je m'attendais assez peu à apprécier cette adaptation, mais une fois commencée, je n'ai pas pu la lâcher, enchaînant les épisodes les uns derrières les autres. Si l'histoire se révèle tout à fait passionnante - le mystère de la naissance d'Esther aidant au-délà de la fameuse histoire d'héritage et de procès interminable - les personnages tous aussi délicieux les uns que les autres créent indéniablement tout l'attrait que l'on peut éprouver pour l'adaptation. Je ne cache pas que que j'ai été très émue par le personnage de John Jarndyce, aux prises avec une perpétuelle volonté de bien faire et des scrupules magnifiques... Vous imaginerez volontiers que l'avocat Tulkinghorn de Charles Dance est un ressort superbe dans ce récit-fleuve. Il est de ces personnages que l'on peine à ranger dans une catégorie bien définie. Il m'a fait penser par bien des côtés au personnage de Javert, avec cet aspect binaire de classement du bien et le mal, sans envisager la possibilité qu'il y ait un entre-deux ou de demie-mesure, ou encore cette très haute idée de sa mission et de son métier, l'intelligence implacable et les machinations en plus. Comme vous l'aurez compris, on se régale devant cette merveille de la BBC, que je conseille vivement à tous les admirateurs de period dramas...! 


A star is born, de Bradley Cooper (2018)

Dans un tout autre registre, j'ai été voir au cinéma A star is born à sa sortie... Qu'on aime ou pas les films musicaux, il faut reconnaître que ce film est une véritable boîte de kleenex ambulante... Pour son premier film, Bradley Cooper n'aura pas fait les choses à moitié : la BO est formidable, les deux têtes d'affiche (dont il fait partie) sont à couper le souffle, et l'histoire est tellement, tellement triste... A ma grande surprise, j'ai vraiment adoré Lady Gaga, qui une fois dépouillée de ses costumes et de ses perruques démentiels, se révèle être une excellente interprète, avec un regard, une voix, une présence extraordinaire. Le couple qu'elle forme avec Bradley Cooper est à tirer des larmes. Ce n'est pas le genre de films que je regarderais à nouveau (mon pauvre coeur en lambeaux ne le supporterait pas une seconde fois :p), mais j'en écoute volontiers la plupart des chansons, dont le fameux Shallow, qui a l'écran donne véritablement des frissons... 






The shape of water, de Guillermo del Toro (2018)

Enfin ! Depuis le temps que je me promettais de le voir, je m'y suis quand même mise... Je dois dire qu'avant de le visionner, je m'étais abstenue de lire toute critique, sachant d'avance qu'il s'agit là du genre de films que l'on aime ou que l'on déteste d'emblée. Je dois dire que j'ai été relativement partagée, comme je l'avais été par le précédent film du réalisateur, Crimson Peak. Comment dire ? Si je trouve l'idée très jolie sur le papier, j'ai toujours l'impression qu'il manque quelque chose, une étincelle qui aurait fait en sorte que je l'aurais instantanément aimé. Les images sont, comme dans Crimson Peak, tout à fait sublimes, mais je n'accroche pas entièrement aux personnages, qui me paraissent manquer d'un peu de profondeur. Cela dit, The shape of water, comme l'avait été le film précédent, se révèle être un magnifique hommage aux films fantastiques ou d'horreur des années trente à cinquante, et demeure tout de même une oeuvre agréable à regarder... 






Midnight special, de Jeff Nichols (2016)

Je ne vais pas le cacher : j'ai visionné uniquement ce film en raison de la présence d'Adam Driver au casting... Que voulez-vous, Star Wars ne sortant que tous les deux ans, on s'occupe comme on peut... :) Midnight Special, malgré ses airs de films de science-fiction pur et dur, est pourtant une très belle oeuvre, avec une véritable âme. Il y a une certaine poésie dans ce film, qui fait par instants penser à celle de Premier Contact. Un film de science-fiction sans aliens agressifs, sans explosions, sans scénario tonitruant... Sympathique et au demeurant plein de surprises... 











More to come... 





2 commentaires:

  1. Bleak House m'a fait de l'oeil à sa sortie, mais je n'ai jamais osé m'y attaquer. D'ailleurs je n'ai rien lu de Dickens, à part Un chant de Noël et le Mystère d'Edwin Drood ! les romans-fleuves de l'auteur me font un peu peur, même si une fois dedans, ça doit être passionnant. La présence de Charles Dance au casting n'est pas un défaut d'ailleurs...mais pourquoi pas, un de ces jours ! Il t'a vraiment plu en tout cas.

    Quant à The shape of water, comme toi, j'ai beaucoup aimé ce film, j'y ai trouvé des choses très intéressantes, tout comme des partis pris plutôt bons, mais il manquait quelque chose pour que cela en fasse un très bon film. Une étincelle, un peu d'âme en plus. Et pourtant cette revisite des contes est bien jolie. Crimson Peak manquait aussi de quelque chose pour être très bon. Je ne garde malheureusement guère de souvenir de Midnight special, mais je verrai bien Adam Driver dans d'autres films, en attendant le prochain Star Wars :)

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  2. Pareil, les romans de Dickens m'ont fait peur pendant longtemps, mais dès qu'on est plongés dedans, on sait difficilement s'en extraire. C'est un peu comme avec les romans de Thomas Hardy, on sait que désespérément triste, on n'a pas envie d'y aller, mais on y va quand même et on ne peut pas les lâcher... Donc, je pense qu'à plus d'un titre que l'adaptation de Bleak House te plairait, et Charles Dance est très clemensien là-dedans ;) Donc, vas-y sans crainte !

    Concernant Adam Driver, je ne sais pas si tu as eu l'occasion de voir Blackkklansman, mais le dvd sort bientôt je pense. Il paraît qu'il est très bien dedans...

    Je suis d'accord, les films manquent vraiment d'âme ces derniers temps, je suis en train de me rabattre à nouveau sur les mini-séries de la BBC, qui elles, en débordent la plupart du temps. J'attends avec impatience la sortie de Death and the nightingales avec Matthew Rhys...

    A bientôt !

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