Sur les chemins noirs, de Sylvain Tesson
Sur les chemins noirs est mon premier roman de Sylvain Tesson. Je ne connaissais rien ou presque de l'écrivain, si ce n'est qu'il était l'auteur de nombreux récits de voyages.
Ce court roman retrace en effet l'histoire d'un périple à pieds à travers la France, par "les chemins noirs", ces sentiers si peu balisés, éloignés des grands axes, mais également l'histoire d'une reconstruction suite à un accident qui a failli lui coûter la vie. C'est l'occasion pour l'écrivain de poser un regard désolé sur la France rurale d'aujourd'hui, sur la faillite d'un mode de vie, et sur les questionnements d'une société malade, presque en bout de course.
Je ne m'attendais vraiment pas à être sensible à ce récit si fin, si profond et si beau. Tantôt acide dans sa philosophie, tantôt d'une géniale poésie, il navigue entre les genres mais touche en plein coeur. Sa grâce, son style incisif et sa réflexion sans ambages, me font classer son auteur certainement parmi les très rares grandes plumes d'aujourd'hui.
Il est à noter qu'une adaptation en a été tirée en 2023, réalisée par Denis Imbert, avec Jean Dujardin dans le rôle principal. Cependant, celle-ci est malheureusement très loin d'égaler le roman. Comment en effet retranscrire à l'image les cheminements et les circonvolutions intérieurs d'un voyage qui se passe avant tout au dedans de soi ? Le film passe malheureusement un peu à côté de son sujet aussi, à cause de sa manifeste frilosité à traiter les sujets de société évoqués dans le roman. On perd donc une bonne partie de l'intérêt initial des idées développées par Sylvain Tesson.
Avec les Fées, de Sylvain Tesson
Avec les fées inaugure également le roman sorti cette année "Les piliers de la mer", ode aux stacks des côtes du monde, d'ores et déjà en cours de lecture...
Eugène Onéguine, d'Alexandre Pouchkine
Cela fait près de dix ans que je n'avais lu ce roman en vers d'Alexandre Pouchkine, ni même sorti de la bibliothèque. Un peu de lecture de classique fait toujours tant de bien !A vrai dire, je n'avais guère gardé de souvenirs de ma première lecture, sinon l'aversion profonde que m'avait inspiré le personnage principal... Cet être sans consistance, méchant et égoïste au dernier degré, qui baille et s'ennuie de tout, et qui entraîne tous ceux qui se prennent à l'aimer vers une tragédie certaine.
Il reste qu'il s'agit là d'une très grande histoire russe, avec tous les ingrédients essentiels au drame : une histoire d'amour à sens unique, un anti-héros byronien, et un duel au pistolet sur fond de paysages enneigés.
Malheureusement, demeure encore et toujours ce ressentiment incontournable pour le fameux Eugène Onéguine, méprisant et méprisable, d'où aucune étincelle ne jaillira jamais.
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