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13 août 2021

The Bride (La promise) - 1984

The Bride (La Promise) - 1985 - Réal. : Franc Roddam

Avec Sting (Dr Frankenstein), Jennifer Beals (Eva), Clancy Brown (la Créature), David Rappaport (Rinaldo),...

D'après le roman de Mary Shelley, et le film de James Whale "La fiancée de Frankenstein".

Après avoir créé un monstre, le Dr Frankenstein s'ingénie à lui concevoir une compagne, qu'il prénomme Eva. A son réveil, celle-ci, terrorisée par l'apparence de son "fiancé", le fait fuir. La créature erre alors sur les routes et finit par être engagé dans un cirque, tandis qu'Eva, demeurée chez le scientifique qui lui a donné vie, et qu'il fait passer pour sa pupille, souhaite désespérément savoir d'où elle vient...

J'ignorais jusqu'à très récemment que Sting avait un jour campé le Dr Frankenstein dans une adaptation très "eighties" de l'histoire imaginée par Mary Shelley, et c'est ce qui m'a tout bêtement décidée à me lancer dans ce visionnage plutôt improbable. Plusieurs semaines après avoir visionné ce film, je ne sais toujours pas exactement dans quelle catégorie le ranger... Fantasy ? Horreur ? Fantastique ? Romance ? Impossible de le dire, car il s'agit à dire vrai d'un mélange assez étonnant de tout cela, pour ne pas dire franchement invraisemblable. Une chose est certaine, c'est que ce mélange de genres donne un écho résolument gothique au résultat, qui peut paraître de ce fait un peu brouillon. Mais on n'est finalement pas si éloigné que ça d'une ambiance à la Ann Radcliffe, ou à la Matthew G. Lewis. On lorgne clairement du côté des châteaux hantés, des cimetières plongés dans la brume et dans les caveaux humides envahis de chauve-souris... Au niveau ambiance glauque et fiévreuse, le film remplit très bien sa mission, en présentant une héroïne évanescente, résolument intelligente, mais trop innocente et sensible pour canaliser la psychologie trouble du Dr Frankenstein. Si au départ, celui-ci semble résolu à "façonner" l'esprit d'Eva comme bon lui semble, le personnage se révèle empreint d'un tel magnétisme mauvais, avec ses poses énigmatiques et ses silences funestes, qu'ils donnent à voir un aspect plutôt toxique de sa personne et de ses motivations. Comme quoi, le monstre n'est pas toujours celui qu'on pense... 

Sting (Charles (?) Frankenstein)et Jennifer Beals (Eva), dans une ambiance teintée d'une magnifique romantisme noir 
 
Le film alterne les scènes réunissant Eva et le Dr Frankenstein, et celles suivant les pérégrinations du monstre, "le vrai", confronté à la cruauté du monde. Les premières foisonnent de clichés gothiques qui lorgnent donc du côté de l'ombre (que j'adore et que je ne vais vraiment pas bouder), tandis que les secondes frayent avec la lumière, et donnent un ensemble assez hétéroclite au résultat, donc la fin apparaît tout de même un peu comme un gros pavé jeté dans la mare, avec son ton un peu convenu. A vrai dire, au sortir du film, on se retrouve un peu comme en flottement, avec un sentiment à la fois de malaise et d'incertitude, qui m'a rappelée un peu mon sentiment post-visionnage du Moine de Dominik Moll... Il est certain que The Bride est aussi un peu le reflet des films de fantasy en vogue dans cette décennie, et donne à voir de très bons visuels et de solides idées, mais dans sur un ton sans cesse fluctuant qui fait que malgré sa bonne volonté, le film s'égare quelque peu, sans pouvoir jamais se fixer. Du reste, impossible de bouder Sting dans ce rôle de scientifique et penseur inquiétant, véritable icône d'une certaine forme de romantisme noir. 

Sting (le Dr Frankenstein)