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18 janvier 2021

The Phantom needs your help !

Certains des lecteurs de ce blog connaissent certainement La Cave de Gaston Leroux, petit bar-restaurant-musée de Montmartre, tenu par Véronique Leroux, l'arrière-petite-fille de l'auteur du fameux Fantôme de l'Opéra...


En raison des mesures sanitaires concernant les musées et les restaurants, le lieu se retrouve aujourd'hui menacé de fermeture... Aujourd'hui, Véronique Leroux, ainsi qu'un large cercle d'amoureux de l'auteur et son oeuvre, ont lancé un appel aux dons. 

On peut retrouver ici la cagnotte lancée par la propriétaire.

J'ai personnellement apporté ma petite contribution afin que ce joli lieu, dédié à la mémoire et à l'oeuvre de Gaston Leroux, puisse continuer à vivre ! 

15 janvier 2019

TAG : les 10 films essentiels : 2ème partie

Voici la suite de l'article consacré au TAG des dix films essentiels, dont la première partie se trouve ici.

6. The Phantom of the Opera, de Joel Schumacher (2004)

J'aurais vraiment été malhonnête de ne pas en parler dans ce tag... C'est ce film qui m'a permis de (re)découvrir le Fantôme de l'Opéra, puisque j'avais lu le roman quelques années avant de voir le film en 2005. Le roman, jouant plus sur l'intrigue et le sensationnel que sur la tragédie du personnage principal, ne m'avait pas durablement marquée. C'est un voyant le film de Joel Schumacher, lui-même issu de la comédie musicale du même nom, baroque et flamboyante, que j'ai découvert ce personnage omniscient, génial, grandiloquent et tragique, qui depuis, n'a jamais cessé de me fasciner...

Retenir une scène en particulier a, à nouveau, été très difficile, puisque le film dans son entièreté, même si l'on peut lui reprocher son casting vocal très moyen, est une merveille visuelle, et est teinté d'un tel romantisme dramatique, qu'il est réellement très compliqué de faire un choix. Malgré tout, je pense que la scène qui m'a le plus émue au visionnage est celle où le Fantôme découvre que sa "protégée" Christine, en aime un autre. Le prestation de Gerard Butler dans cette scène est vraiment admirable : son personnage passe en une minute du désespoir à une rage meurtrière. On voit ses sanglots se transformer progressivement en exaspération, en colère, en destruction. L'acteur a magnifiquement retranscrit dans cette séquence le fait qu'Erik, le Fantôme de l'Opéra, pense, agit et vit perpétuellement dans des extrêmes. C'est ce qui rend ce personnage si digne d'intérêt... 

Si le personnage vous intéresse, n'hésitez pas à cliquer dans la liste des tags "The phantom of the Opera" sur ce blog ;)

Le Fantôme de l'Opéra (Gerard Butler) pleure sur son amour perdu

7.Dracula, de Tod Browning (1931)

Là encore, je ne pouvais pas passer outre... Je ne vais pas trop m'étendre sur le sujet, puisqu'il y a déjà pas mal d'articles consacrés au plus célèbre des vampires sur ce blog. Cependant, à nouveau, j'ai choisi ce Dracula en particulier parce que c'est justement à cause de Béla Lugosi que je dois mon addiction à ce mythe. Cet acteur magnétique, au regard inquiétant et à la gestuelle si caractéristique a si bien instauré l'image de ce dandysme d'un autre âge qu'il est et restera pour longtemps et beaucoup le Dracula de référence. De même ce film bénéficie d'une réalisation offrant des monochromes splendides, faisant en sorte que chaque plan est presque une oeuvre d'art...

En réfléchissant à une scène spécifique, j'ai retenu celle du balcon, qui m'est immédiatement venue à l'esprit. Dans cette séquence, le vampire, souhaitant rejoindre Mina, se poste un instant sur la terrasse baigné de brume menant à sa chambre, enveloppé de la large cape, qui est devenue la marque de fabrique de Lugosi et l'un des accessoires indispensables de Dracula dans l'inconscient collectif. Le réalisateur fait ensuite un gros plan sur le visage et les yeux de l'acteur, qui sous couvert d'un masque extrêmement inquiétant, exerce une fascination spectaculaire... Cette très belle scène, se déroulant dans un silence total, sans musique de fond, (c'est une des particularités de ce film qui ne bénéficie quasiment d'aucune bande originale), teinte cette oeuvre d'une aura assez lugubre et chargée...

Béla Lugosi dans Dracula : éternelle image du vampire

8. Star Wars : The Force Awakens, de J.J Abrams (2015)

Comme je l'ai mentionné dans la première partie de l'article, Star Wars n'est pas une franchise que j'ai apprécié toute jeune. J'y suis venue assez tard parce que je n'avais pas gardé un bon souvenir d'enfance de mes premiers visionnages, et la prélogie - qui soyons honnêtes, bénéficie d'un scénario assez aléatoire et de dialogues vraiment navrants - n'a pas aidé à ce que je me penche plus tôt sur la question. C'est grâce au film de J.J. Abrams que j'ai vraiment sauté à pieds joints dans la saga Skywalker...

J'ai adoré le film, les personnages, le scénario, l'image, la réalisation, la B.O., absolument tout en réalité, et ce malgré le flot continuel de haine que l'on peut lire partout sur la toile au sujet de cette nouvelle trilogie. Les deux personnages principaux, Rey et Kylo Ren, interprétés par Daisy Ridley et Adam Driver sont tout à fait fascinants, et plus encore la relation assez conflictuelle et ambiguë qu'ils entretiennent (ou pas :p)... Après l'opposition du fils et du père, du maître et de l'élève, voilà ici un concept tout neuf dans la saga Skywalker : adieu le manichéisme d'origine (je suis tout blanc ou tout noir), voilà ici le juste milieu, l'équilibre, les hésitations, les tentations subtiles... Cet aspect tout naturellement introduit dans The Force Awakens, 7e volet de la série, révolutionne un peu les codes de cette histoire qui suivait jusqu'alors un schéma narratif sans grande surprise. Nous avons d'un côté un personnage noir qui n'assume pas du tout ses actes, qui oscille, qui hésite, qui souffre de ce grand pouvoir qu'il possède et qui le rend instable, et de l'autre une héroïne au caractère fort, résolu, qui apprend elle-même à se connaître, à se construire, dans des tourments similaires. J'avoue que la scène qui a été la plus jubilatoire dans ce film a été toute la séquence dans la forêt, lorsque Kylo Ren a laissé tombé le masque et qu'il voit en Rey le même potentiel que le sien, et globalement à peu près les mêmes souffrances... L'opposition farouche entre les deux personnages, la rage de l'une et l'incompréhension de l'autre, le tout baigné dans cette atmosphère bleue et froide, conférée par cette forêt couverte de neige, est tellement dramatique, que je n'ai pu qu'adhérer et adorer !

Kylo Ren et Rey : les deux faces d'une même pièce ?

9. Richard III, de Laurence Olivier (1955)

J'ignore si je peux parler de Richard III comme d'un visionnage agréable, mais l'un de ceux qui m'aura marquée durablement, c'est certain ! Cette pièce historique bien connue de Shakespeare (que l'on classe parfois d'ailleurs dans les tragédies du maître anglais), est en grande partie responsable de l'image désastreuse que l'on a de ce roi emblématique, ambitieux, conspirateur, assassin et fratricide, ... Le Richard III de Laurence Olivier est glaçant, malgré sa réalisation en couleurs : c'est bien simple, même si on est assez fasciné et curieux du personnage, on est inévitablement mal à l'aise sur la durée. Laurence Olivier le campe comme un être assez retors, mais si caricatural qu'on le prend assez peu au sérieux à l'ouverture du film. La légèreté du ton contrebalance de manière assez formidable l'horreur des propos... Lorsque les machinations se mettent en place, et que l'on voit progressivement tous les héritiers de la couronne tomber comme des mouches, la fantaisie des manières et l'aspect presque grotesque de son ton, font que l'on ressent comme une aura malfaisante  traverser l'écran. Pour tout vous dire, à mon premier visionnage, le film, qui n'est pourtant pas très impressionnant visuellement, m'a fait faire des cauchemars horribles ! Il n'y a pas à dire, si le personnage historique en lui-même m'a toujours intéressée en raison des controverses qu'il soulève, Laurence Olivier lui a conféré, dans le contexte de la pièce et de son adaptation, un magnétisme mauvais, qui grâce à ses paradoxes, impressionne plus l'imagination du spectateur que ne l'aurait faite une représentation plus simpliste. 

Il y a évidemment plusieurs scènes marquantes dans ce film, et même glaçantes, je dirais... Mais, j'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour la séquence durant laquelle Richard III demande la main de la future reine Anne, interprétée par la très lumineuse Claire Bloom... Pas encore sortie du veuvage (son mari aurait potentiellement été assassiné par Richard), celle-ci le repousse avec haine et dédain... Il parvient cependant, en quelques phrases bien senties, et en ajoutant tout le dramatisme voulu, à lui faire reconsidérer la question... Cette scène est assez terrible, car elle résume à elle seule les pires ressorts de manipulation du personnage.

Laurence Olivier en Richard III : le roi qui en faisait trop... 

10. Les vestiges du jour, de James Ivory (1993)

Il est difficile de ne pas aimer les films de James Ivory... Cette manière de raconter les histoires simplement, sans grande fioriture, dans cette ambiance si délicieusement anglaise, est tellement délicate et inégalable. J'ai adoré Howard's End, et surtout A Room with a view, qui sont deux perles du réalisateur, mais ma préférence va tout droit à The remains of the day (Les vestiges du jour, en français), adapté du roman de Kazuo Ishiguro. Vous avez aimé Downton Abbey? Vous aimerez ce film, qui vous brosse des portraits de personnages avec leurs petits soucis, leurs grands problèmes, leur magnificence et leur bassesse, dans l'Angleterre de l'entre-deux guerres. Tout n'y est que retenue, subtilité et le jeu des deux acteurs principaux, magistraux dans ce registre, servent magnifiquement ce film à l'atmosphère feutrée. La scène qui m'a le plus marquée est celle où Miss Kenton, la gouvernante campée par Emma Thompson, surprend Mr Stevens (Anthony Hopkins), le majordome rigide et glacial, en train de lire un roman sentimental... Les deux personnages, qui ne cessent d'aller d'occasions manquées en frustrations, sont tellement beaux et subtils dans cette scène, qu'elle vous ferait presque monter les larmes aux yeux... 

Emma Thomson et Anthony Hopkins dans Les Vestiges du jour

J'en ai donc fini pour ma part avec cette délicieuse liste, et je tague donc ... qui le souhaite !!!

09 mars 2018

The Phantom of the Opera - le nouveau trailer de la comédie musicale

Le nouveau trailer de la comédie musicale d'Andrew Lloyd Webber, postée aujourd'hui sur tous les réseaux sociaux, est littéralement sublime ! Un heureux mélange entre l'ambiance scénique originale et des plans du film de Joël Schumacher... Et que dire de la magnétique présence de Ben Lewis, le Fantôme de la version australienne de Love Never Dies, dans cette bande-annonce à l'esthétisme léché... Un régal pour les yeux et les oreilles !

17 juin 2013

"It was almost inhuman" (Mary Philbin - 1993)

Tous ceux qui sont passés un jour sur ce blog ont pu s'apercevoir de mon adoration pour le Fantôme de l'Opéra et l'oeuvre de Leroux en général. Une adaptation de laquelle je parle peu, mais qui n'en est pas moins un chef d'oeuvre, est probablement la version muette de Rupert Julian de 1925, avec dans les rôles titres Lon Chaney et Mary Philbin (pour un avis sur le film, c'est par ici). En parcourant tumblr il y a quelques temps, je suis tombée sur cet extrait d'interview très émouvante de l'actrice, menée en 1993. Lon Chaney Sr, surnommé à juste titre "the man of thousand faces", était un pionnier en matière de maquillage de cinéma, allant jusqu'à utiliser des procédés assez "barbares". Dans le rôle du Fantôme, en 1925, l'acteur s'était fabriqué une prothèse déformante pour la bouche, et un système de fils invisibles qui lui maintenaient le nez retroussé, qui le faisaient atrocement souffrir mais lui donnant cet aspect assez horrible, qui a marqué durablement les spectateurs...




“When it came time for the famous unmasking scene I did not have to act. What I mean by that is, Mr. Chaney never prepared for me his makeup for the Phantom. I knew it was very horrible and I could see the yellowish color of his skin behind his neck. It was very early in the shooting schedule, since we had to do all of his scenes first because we had other commitments.

He silently came onto the set and took his place at the organ. I later learned that he could not speak because of the makeup around his mouth. Well, all you have to do is look at the picture and you can see my reaction when I first saw what he had done to his face! But it wasn’t just his face. I will never forget the horrible rage that came from his eyes, and the cry that he let out just before he turned around seemed to come from all around the set. Not from him. It was almost inhuman."

(Mary Philbin, 1993). 

26 novembre 2012

I gave you my music ...


Juste pour le plaisir des yeux, l'une des dernières photos officielles de "The Phantom of the Opera - UK Tour 2012-2013", et même temps une présentation des nouveaux décors mis au point dans le cadre de cette tournée. 
Quelle mélancolie dans la pose d'Earl Carpenter et dans l'atmosphère de cette scène (All I ask of you - reprise)... Magnifique...

21 novembre 2012

Dernières lectures...

The D. Case or the Truth about The Mystery of Edwin Drood, de Carlo Fruttero & Franco Lucentini.


Difficile, à vrai dire, de donner un avis circonstancié sur ce livre, aussi intéressant pouvait-il paraître de prime abord, sur ce sujet qui constitue probablement l'un de mes plus grands intérêts du moment. En quelques mots, le cadre de cet ouvrage, oscillant entre fiction et essai littéraire. Une convention "droodienne" organisée à Rome, réunit les plus grands esprits logiques de notre temps : de Sherlock Holmes à Hercule Poirot, en passant Prophiri Petrovitch, tout droit sorti de Crimes & Châtiments. Leur mission : découvrir à travers le récit, les différents indices laissés par Dickens pour parvenir à lever enfin le voile sur le mystère Drood.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce récit m'a passablement ennuyée... Tout d'abord, le contexte de départ, qui m'a paru assez anarchique, et ensuite la structure en elle-même, manquant de surprise et d'originalité. D'une part, le lecteur n'apprendra rien de profondément révolutionnaire sur le sujet, et d'autre part la moitié de ce volumineux ouvrage est presque entièrement consacré à y recopier l'entièreté des chapitres écrits par Dickens, dans le but de structurer une analyse progressive des éléments d'intrigue. Cela m'a semblé d'une inutilité criante, d'autant que lorsque l'on se frotte à ce genre d'ouvrages plutôt pointus, il paraît presque logique que l'on ait pris connaissance au préalable du matériau de base. Le seul réel avantage que j'y ai perçu est de m'être attardée sur un chapitre dont je n'avais à ma lecture de Dickens pas saisi la subtilité. A vrai dire, peut-être n'est-ce là qu'un effet de la relecture, et absolument pas de l'analyse qui le suit, car elle n'y apporte réellement aucun éclairage supplémentaire. Je pense à l'arrivée d'Edwin Drood à Cloisterham, chez son oncle, et à la scène où ils évoquent Rosa autour d'un repas frugal. Il est assez comique - ou inquiétant, c'est à voir - de constater avec quelle énergie John Jasper s'acharne à briser les noix qu'ils partagent tandis que son neveu parle avec légèreté de sa fiancée... On sent poindre un léger énervement chez le maître de chapelle ... ^_^
En tout cas, cela m'a permis de constater à quel point il y avait un second degré désarmant chez Dickens, qui parvient à glisser presque un aspect comique dans les instants où ils y auraient tout lieu de s'inquiéter...
Hélas, j'avoue avec honte n'avoir pas tenu la longueur, vu le peu d'intérêt général et le manque manifeste d'esprit novateur en la matière. 

A l'ombre de la Seiglière, de Michel Blondonnet

Une fois encore, j'avoue avoir abandonné ce livre en cours de route. Je m'essaye rarement à la littérature dite "de terroir", et malgré tout le bien que j'avais pu en entendre de-ci de-là, je ne suis pas parvenue à fixer mon attention sur les problèmes de famille, d'agriculture et de gestion de patrimoine rencontrés par les protagonistes.












Défi à Sherlock Holmes, de Béatrice Nicodème

Roman déniché dans le rayon jeunesse du libraire, je ne savais pas réellement à quoi m'attendre avec ce livre, aux accents immédiatement très respectueux de l'esprit original. Lorsque je repense à cette lecture, avec quelques jours de recul, la première caractéristique qui me vient à l'esprit est bel et bien la vision très académique de Holmes et de Watson présentée par l'auteur, prise dans le sens le plus noble du terme. J'ai probablement aimé ce livre jusqu'au dernier chapitre. L'intrigue est menée tambour battant, jusqu'à une conclusion finale en apothéose qui est très agréable et originale, sans pour autant dénaturer le fond. Au final, je me retrouve désappointée sur un détail, peut-être infime pour certains, mais qui m'a paru plutôt écrasant pour ma part... Détail que je ne dévoilerai pas ici, puisque le livre est nouveau, et qu'il est toujours très désagréable de découvrir des spoilers d'une manière inopinée. Cela dit, j'ai passé un excellent moment à la lecture, avec un seul et unique bémol sur les cinq dernières pages.

Phantom : the novel of his life, de Susan Kay

On pourra dire que j'aurai attendu longtemps avant d'oser entreprendre la lecture de ce livre, considéré par beaucoup d'adorateurs du personnage d'Erik, le fantôme de l'opéra, comme son honorable et géniale "biographie". Cependant, j'avais lu aussi beaucoup d'autres avis, moins enthousiastes ceux-là. Je dois dire, que malgré des premiers chapitres, lacrimaux à souhait, sur l'enfance malheureuse de ce personnage qui fendraient le coeur à n'importe qui, y compris les lecteurs les plus néophytes sur le sujet, je me range décidément plutôt du côté des déçus. Je ressors donc de la lecture de ce roman, pourtant très soigné, plutôt désabusée, voire presque avec un sentiment de trahison, qui me fait mieux comprendre les critiques les plus nuancées que l'on peut en lire. En d'autres termes, ce roman m'a presque dérangée. Erik enfant, au-delà de sa difformité physique - est effrayant. Très ou trop avancé pour son âge, il terrifie sa mère, par ses dons hors du commun. Cela dit, sans faire de la psychologie de supermarché, Susan Kay a réussi un véritable tour de force en parvenant à expliquer l'influence terrible qu'auront les  huit premières années de sa vie sur l'obsession qu'il nourrira plus tard pour Christine, et qui le conduiront d'une manière plus générale, à devenir ce personnage sans demi-mesure, qui ignorera tout de la frontière qui existe entre le bien et le mal. Doté d'une intelligence hors normes, que le reste du monde ne pourra jamais appréhender, il se développe dans son âme une sorte de dédoublement inquiétant : enfant sensible et tendre, il sera méprisé, rejeté, battu, exposé comme un monstre de foire ; il créera un monde régi par des règles qu'il aura établi, mais un monde effondré sur lui-même, asphyxiant, au bord de l'implosion permanente. Le lecteur apprend finalement des choses sur sa vie, sur sa relation aux autres, à sa mère, qu'il aurait peut-être préférer ignorer. Erik est sans conteste un personnage inquiétant, Gaston Leroux l'a suffisamment bien décrit pour qu'on en soit convaincu, cependant, il m'a laissé chez Susan Kay une impression plus sinistre et plus ambigue que son incarnation de héros tragique et frollien originelle. Rappelons simplement l'essentiel : le roman laisse un souvenir très marquant, car il est indéniablement bon. Mais au-delà de la qualité de l'écriture, de la narration, et surtout de la psychologie très aboutie des personnages, l'impression générale demeure celle d'un récit lugubre et délétère. 

30 septembre 2012

Coup de coeur en musique : Opera Chaotique

Morceau découvert par hasard sur la toile, voici The Phantom of the Opera is dead, du groupe grec Opera Chaotique, composé d'un ténor d'opéra, George Tviouvaras, et d'un percussionniste de jazz, Chris Koutsogiannis. Le groupe a consacré un album entier au mythe, intitulé "The Death of the Phantom of the Opera", dont le style oscille entre classique, pop à la mode steampunk et jazz. Malgré un clip petit budget plutôt bizarroïde et vraiment kitsch, il y a un je-ne-sais-quoi d'inédit et de délicieux dans cette musique, qui sort réellement des sentiers battus. Et puis bon, il y a le Fantôme de l'Opéra, alors ... ^_^


Opera Chaotique - The Phantom of the Opera Is Dead par orchardmusic

My mask is melting my voice is breaking / I can’t sing no more
My love is fading all mirrors breaking / my idol is gone
I’m just a man who loved the music / he loved too much
I’m just a guy who knew that life is all thorns and dust
How can I know that I am not insane / when all the people say this is the end /
The Phantom of the Opera is Dead.

I’m dead from love / I’m dead inside / I will shout it to the world I will scream in the night /
I will scream if I have to
Listen to me listen to me / You think I’m insane / but I got wings I’m ready to fly / my masks left behind
I don’t mind if I die /after all who could forget all this terror I have spread
How can I know that I am not insane / when all the people say this is the end /
The Phantom of the Opera is Dead.

I’m not insane, let all the others pray, let them burn their tears away i don't mind if i die //
Listen to me listen to me / / don’t listen to their lies
The Phantom never dies

Source : http://www.operachaotique.com/

27 septembre 2012

The graveyard violin : Misha Segal (The Phantom of the Opera 1989)

Voici un morceau dont j'avais parlé il y a longtemps, écrit par Misha Segal pour la version horrifique du fantôme de l'opéra de 1989, avec Jill Schoelen et Robert Englund. Alors bien entendu, on pourra penser ce que l'on veut de ce film, que l'on aime ou non le cinéma fantastique (ou tout simplement d'horreur dans ce cas). Malgré que je sois fort peu une adepte du genre, ce film me fascine littéralement, et ce grâce bien entendu aux interprétations soignées, et un scénario très efficace, mais également en raison d'une BO magnifique. Voici ci-dessous l'extrait intitulé "The graveyard violin", inspiré de la scène du roman de Gaston Leroux, où le fantôme, après avoir suivi Christine jusqu'au cimetière de Perros-Guirrec, joue pour elle au violon "La résurrection de Lazare" (intitulée probablement ainsi par Leroux d'après un concerto pour violon inachevé de Schubert). 





05 février 2007

Le fantôme de l'opéra (1990)

De Tony Richardson

1990

Téléfilm en deux épisodes de 1h30
Pour la chaîne américaine NBC.

Avec Charles Dance (Erik – le fantôme), Teri Polo (Christine Daaé), Adam Storke (le comte de Chagny), Ian Richardson (Mr Cholet), Jean-Pierre Cassel (l’inspecteur Ledoux), Andréa Ferréol (la Carlotta)…




Résumé :

Christine Daaé est une jeune chanteuse inexpérimentée qui est engagée à l’Opéra Garnier grâce à une recommandation du comte de Chagny. La Carlotta, la Diva et épouse du nouveau directeur, refuse de lui faire intégrer les chœurs et la relègue à la lingerie. Christine apprend que le bâtiment est « hanté » par un obscur personnage que l’on surnomme « le fantôme » et qui donne depuis des années toutes les directives pour gérer l’opéra, et assassine froidement quiconque ose s’opposer à sa volonté, ou quiconque voulant découvrir son identité. La nouvelle direction n’entend cependant pas les choses de cette oreille, et décide d’y mettre rapidement bon ordre. Mais le fantôme, insaisissable, reste une énigme et tous sont obligés de se plier… Le fantôme entre-temps, a découvert la jeune Christine et lui propose de devenir son professeur de chant. Pleine d’innocence et de pureté, la jeune femme, fascinée, accepte. L’énigmatique personnage ne tarde pas à tomber éperdument amoureux de Christine, qui lui voue, quant à elle, une admiration sans bornes. Du jour au lendemain, et grâce aux bons conseils de son « maestro » , Christine est choisie comme remplaçante de la Carlotta pour interpréter Margueritte dans Faust de Gounod. Pour Christine, c’est enfin l’occasion d’une reconnaissance, mais c’est sans compter la jalousie et les machinations de la Carlotta…

Mon avis :

J’ai appris l’existence de ce téléfilm complètement par hasard, et après bien des mésaventures lors de la commande du dvd, j’ai enfin visionné ce weekend cette version, malmenant quelque peu l’intrigue du roman original, mais n’en demeurant pas moins fascinante.
Je ne m’attendais pas du tout à trouver une histoire si prenante, si triste, et si belle. Beaucoup de choses m’avaient déplu dans le roman de Gaston Leroux, tandis que dans la comédie musicale, l’histoire était entièrement remaniée (parfois d’une façon assez heureuse) pour paraître beaucoup plus flamboyante et baroque. Ici, on est plongé dans une ambiance plutôt lugubre et profondément triste. Le fantôme apparaît tout d’abord comme un personnage manipulateur, glacial. Le jour où Christine arrive à l’opéra, son cœur s’ouvre enfin, et son âme alors lugubre s’illumine en entendant la voix de la jeune chanteuse. Je me souviens notamment d’un dialogue entre le fantôme et Christine :

« Where do you live, maestro ? »
« When you sing, I live in Heaven. If you not, I am down below. »


Les deux personnages vouent l’un pour l’autre une admiration réciproque qui se transforme immédiatement en un lien indéfectible, presque surnaturel. Ici, pas de fascination ambiguë, pas de jalousie violente, tout n’est que douceur et sombre tristesse. Quand le comte de Chagny entre dans la vie de Christine, le fantôme, jaloux, voit Christine s’éloigner de lui, en souffrant en silence. Il n’y a donc aucune haine mortelle, car la jeune femme aime le fantôme, malgré son attachement à Chagny…Erik (car ici, le fantôme a un nom) est à l’occasion un assassin, un être solitaire et lugubre, mais son génie musical, sa sensibilité, sa tendresse, sont les sentiments qui se sont imposés dans le cœur de Christine, qui choisit, de son plein gré, de rester à ses côtés. Le fantôme est un personnage protecteur et tendre, qui n’est pas simplement animé d’une folie destructrice. Il aime Christine d’une façon exclusive, mais pas égoïste. Toutes ces nuances font de cette adaptation certainement l’une des meilleure qui ait jamais été tournée. Le tournage sur les lieux même de l’intrigue renforce encore la beauté et la somptuosité des plans, même si les images restent la plupart du temps assez sombres. La qualité de l’interprétation est indéniable. L’excellent Charles Dance, brillant comédien britannique de la Royal Shakespeare Company, derrière un masque de cire qu’on ne le voit jamais ôter (sauf lors de quelques rares plans de dos…), offre un fantôme charismatique, triste, torturé par sa difformité et par l’amour impossible et unique qu’il voue à Christine. Teri Polo, d’une beauté diaphane, est littéralement parfaite pour incarner la jeune chanteuse animée d’une tendresse et d’un amour innocent pour le fantôme, partagée entre l’admiration qu’elle voue à son maestro et son attachement à son amour d’enfance, le frivole comte de Chagny. Bon nombre de scènes m’ont touchée, bouleversée, par les dialogues, les sentiments présents dans chaque regard, dans chaque geste. La scène de la fin, sur le duo final du Faust de Gounod m’a fait verser des larmes :

Marguerite
Ah! c'est la voix du bien aimé!
A son appel mon cœur s'est ranimé!

Faust
Marguerite!

Marguerite
Au milieu de vos éclats de rire,
Démons qui m'entourez,j'ai reconnu sa voix!
Sa main, sa douce main m'attire!
Je suis libre! il est là!
Je l'entends, je le vois!
Oui, c'est toi, je t'aime,
Oui, c'est toi, je t'aime,
Les fers, la mort même ne me fond plus peur!
Tu m'as retrouvée…
Ma voilà sauvée…
C'est toi, je suis sur ton cœur!

Faust
Oui, c'est moi, je t'aime,
Oui, c'est moi, je t'aime,
Malgré l'effort même
Du démon moqueur,
Je t'ai retrouvée…
Te voilà sauvée,
C'est moi, viens, viens sur mon cœur!

[…]
Marguerite
Anges purs, anges radieux
Portez mon âme au sein hes cieux!
Dieu juste, à toi je m'abandone!
Dieu bon, je suis à toi, pardonne!
Anges purs, anges radieux,
Portez mon âme au sein des cieux!…

Faust
Viens, suis-moi, je le veux!

Marguerite
Anges pur, anges radieux,
Portez mon âme au sein des cieux!


Quant à la scène sur le toit de l’Opéra, où le fantôme s’enfuit avec Christine, c’est certainement la plus belle et la plus émouvante… Mais je n’en dis pas plus pour ceux qui aimeraient voir ce magnifique téléfilm…


Image hébergée par servimg.com

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Pour plus d'informations, consultez l'excellent site dédié à Charles Dance (contenant gallerie photos et revues de presse) :

www.charlesdance.co.uk

Malheureusement, cette version demeure injustement méconnue. Très peu de sites en font mention.

D'autres caps bientôt dans un autre post...