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14 juillet 2020

Les visionnages du (dé)confinement - bis...

Emma
Autumn de Wilde (2020)
d'après le roman de Jane Austen



Prévue pour une sortie en salle en avril 2020, cette nouvelle adaptation d'Emma de Jane Austen, a finalement été diffusée sur les plateformes de streaming légales durant le confinement. Pas certaine donc qu'elle ait trouvé facilement son public... Je dois dire que j'étais très curieuse de cette nouvelle adaptation dont le ton avait l'air d'être radicalement différent d'une adaptation plus traditionnelle, et dont l'esthétique irréprochable présentée dans le trailer augurait de très belles images. Effectivement, comme annoncé, le ton est relativement sensuel, mais malgré tout plutôt léger. J'ai été assez étonnée de l'aspect assez décomplexé de certaines scènes, mais très satisfaite aussi de l'ironie très assumée des personnages. Emma n'est sans doute pas le roman de Jane Austen que je préfère, car il comporte l'héroïne la plus tête à claques de la littérature anglaise, mais j'ai été vraiment charmée par le jeu à la fois tellement piquant et sérieux d'Anya Taylor-Joy (actrice bien connue pour son rôle de Casey dans Split et Glass), qui est parvenue à me réconcilier avec le personnage... D'autre part, je n'ai pas été très emballée par le Mr Knightley de Johnny Flynn, qui m'a laissée un peu de marbre... Il faut dire que lorsque l'on passe après Jeremy Northam et Mark Strong, il y a pas mal de boulot pour apporter une quelconque nouveauté à ce personnage parfois très moralisateur. L'acteur campe un Mr Knightley assez tendre, quoique toujours assez critique, même si je trouve qu'il manque cruellement de charisme, ce qui est d'ailleurs le cas de tous les protagonistes masculins du film... Quant à l'esthétique, elle se révèle tellement irréprochable que l'on se croirait dans un tableau de Constable... Un petit bijou visuel, qui comporte donc son lot de surprises, avec quelques bémols tout de même sur ses têtes d'affiche.




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La Tour Sombre 
Nikolaj Arcel (2017)
d'après le roman de Stephen King


Je suis certaine qu'il y en a qui vont hurler au scandale quand je vais dire que j'ai bien aimé ce film... On va quand même avouer qu'il s'agit là d'une grosse machine bruyante et pas très subtile, à la sauce blockbuster hollywoodien. Et on hurlera au scandale parce que décidément, cette adaptation de la Tour Sombre n'a vraiment qu'un très vague rapport avec le roman dont il se dit issu. Personnellement, j'ai lutté pour venir à bout du premier tome de la saga du maître King, ce qui n'était vraiment pas bon signe (mais je ne suis pas du tout une inconditionnelle), et oserais-je dire que le récit est tellement obscur qu'il y a des pans entiers de l'histoire qui me sont un peu tombés des mains. Je m'en excuse d'avance auprès des fans, d'ailleurs, mais je suis au regret d'avouer que je n'ai pas du tout accroché. Par contre, le film m'a suffisamment intrigué pour me pousser à lire le roman aussitôt. En réalité, j'ai plutôt été très interpellée par le duo des personnages principaux, d'un côté Roland Deschain, le Pistolero, interprété par Idris Elba, et de l'autre, l'Homme en noir, le ténébreux mage Walter O'Dim, campé par Matthew McConaughey. Malgré de très grosses faiblesses de scénario et des retournements de situation un peu bâclés, l'opposition des deux personnalités m'a immédiatement ravie. Et que dire du visuel impeccable qui entoure le fameux Homme en noir, impitoyable et doté d'un humour à froid irrésistible. Alors certes, ce n'est pas le film du siècle, mais on passe volontiers deux heures fort agréables, en compagnie d'un méchant ténébreux et pince-sans-rire à souhait... 



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Joker
Todd Philips (2019)


Le moins que l'on puisse dire, c'est que je me suis pris un énorme claque en regardant ce film. Je ne m'attendais pas du tout à ça, car ce n'est pas un film de super-héros, et a fortiori, pas un film de super-vilain non plus... Joker retrace l'histoire d'Arthur, un pauvre type aux allures pathétiques, atteints de troubles mentaux, comédien raté allant de petits boulots en petits boulots minables. A vrai dire, pendant la première demi-heure, je me suis demandée s'il s'agissait bien du même Joker, éternel némésis de Batman dont il était question, tant le traitement du personnage sort des sentiers battus... Joker est un film crépusculaire et d'une violence psychologique rare, choquant et fascinant, à mi-chemin du film d'auteur, à la réalisation hypnotique, aux prestations d'acteurs magnifiques. Joaquin Phoenix est littéralement magnétique dans ce rôle à la fois pitoyable et sublime, qui montre la longue descente aux enfers d'un pauvre type aux allures de victime, jusqu'à son "ascension" folle et sanglante, qui vous laisse vraiment pantois derrière votre écran... A noter aussi la gestuelle tellement marquante et fascinante du personnage, la chorégraphie et la bande originale, qui sont à elles seules de purs chefs-d'oeuvre. Une curiosité et une merveille de réalisation !



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Jesus Christ Superstar 
Live in Concert NBC
Comédie musicale (2017) d'Andrew Lloyd Webber et Tim Rice 



J'aime beaucoup la comédie musicale Jesus Christ Superstar, d'Andrew Lloyd Webber, que j'ai découvert il y a seulement quelques années, via la version live avec Tim Minchin datant de 2012. Il existe plusieurs autres versions filmées, dont cette représentation live avec John Legend dans le rôle-titre, et tournée en 2017 dans les studios de la chaîne NBC, avec de visibles moyens pharaoniques. Le fait est que si on se fie aux commentaires fort peu élogieux que l'on peut glaner un peu partout sur la toile à son sujet, on ne serait pas du tout tentés de la voir, mais étant donné que j'ai énormément l'esprit de contradiction et qu'il y avait aussi Ben Daniels au casting dans le rôle de Ponce Pilate, je n'ai pas pu m'empêcher de la regarder... Et rien que pour Ben Daniels, j'aurais fait n'importe quoi... 😅 Mais le fait est que cette version est vraiment (vraiment) excellente ! Alors certes, ce ne sont pas des voix traditionnelles de comédie musicale, très posées et travaillées, ce sont des voix "soul", et cela donne une toute nouvelle dimension aux sonorités et aux airs les plus connus. Et j'ai été émue comme ce n'est pas permis. Cette comédie musicale a toujours le don de me faire pleurer à chaudes larmes, et cette version remporte vraiment la palme. John Legend a une voix vraiment extraordinaire, chaude et belle, qui se brise d'émotion lors des scènes les plus bouleversantes et les plus tristes, et qui m'a vraiment touchée en plein coeur... Sa version de Gethsemane est sans doute l'une des plus émouvantes que j'ai entendues. Quant au reste du casting, Brandon Victor Dixon, qui interprète Judas, celui-ci n'est pas en reste, car sa voix donne littéralement des frissons. J'ai eu l'excellente surprise de retrouver Norm Lewis en Caïphe, avec son ton de basse immanquable et toujours tellement impressionnant, mais aussi, comme je l'ai déjà mentionné plus haut, Ben Daniels, qui sans être chanteur professionnel, offre une prestation tout à fait remarquable, à la fois rock'n roll mais aussi très émotionnelle... On notera aussi la présence plus que surprenante d'Alice Cooper qui fait une apparition éclair dans le rôle d'Hérode... Une très jolie surprise que cette version, tellement dynamique, belle et pleine de sentiments.



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Jane Eyre
Delbert Mann (1970)


Voici l'une des rares versions anglophones de Jane Eyre que je n'avais pas encore vue, et c'est à présent chose faite. Au casting, on retrouve entre autres Susannah York, et George C. Scott (interprète bien connu de Patton, au cinéma) dans les rôles principaux, et aux commandes de la BO, le fameux John Williams. Je n'attendais pas grand chose de cette adaptation, car j'avais pu en voir quelques extraits sur youtube ces dernières années, et j'avais toujours eu le sentiment que cette version était désespérément froide... Sentiment qui m'a été confirmée par mon récent visionnage complet de ce film. Il est effectivement d'un détachement peu cohérent avec la passion latente des personnages, mais la palme en revient surtout à George C. Scott qui soit a l'air aussi figé qu'un bloc de granit, soit a l'air de se demander ce qu'il fait là. Je ne crois pas que je garderai cette adaptation dans les plus mémorables du genre...

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Ladyhawke
Richard Donner (1985)


Ce film a fait les beaux jours de mon enfance, avec son romantisme échevelé, son visuel et son contexte d'heroic fantasy tellement uniques pour l'époque... Ladyhawke retrace l'histoire du chevalier solitaire Etienne Navarre (Rutger Hauer), ancien capitaine de la garde de l'évêque d'Aquila, traversant le pays avec à son bras, un magnifique faucon, qui n'est autre que la forme diurne de son amour perdu, Isabeau d'Anjou (Michelle Pfeiffer). Tous deux victimes d'une malédiction jetée par l'évêque d'Aquila, Etienne se transforme en loup la nuit et Isabeau, en faucon le jour... Une histoire donc d'un magnifique romantisme, servie par des images splendides qui n'ont guère pris une ride, ainsi que par un casting d'exception... La bande originale a peut-être quant à elle, un peu vieilli, mais plus de 35 ans après sa sortie, je frissonne toujours autant en regardant ce film, rediffusé il y a peu sur TCM... Un petit bijou romanesque comme on n'en fait plus... Il me donne subitement envie de ressortir toutes les perles eighties du même genre : Dark Crystal, Willow, Legend ou encore Labyrith...


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07 janvier 2020

Bilan des derniers visionnages : un marathon de séries !

A l'image du dernier bilan lectures, cela fait un certain moment que je ne me suis pas attelée à une rétrospective visionnages...  Et je ne parlerai ici que des séries qui me sont passées sont les yeux ces derniers mois, et pour certaines, il y a un petit moment déjà... Je vous ferai grâce de celles que j'ai commencé sans jamais les terminer (Carnival's Row, Z, American Gods,...), ou celles dont je ne me souviens pas suffisamment pour en parler dans ces pages... :p Je ne me concentrerai donc que sur celles qui ont retenu toute mon attention... 

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Lucifer, saison 4 
(Netflix) - 2019

J'avoue, je suis la série Lucifer depuis le tout début. Cette série à cheval entre l'intrigue policière et un contexte fantastique, commençait vraiment à s'essouffler au bout de ses 3 premières saisons, la dernière en date, produite par la Fox, et comptant plus de vingt épisodes, ayant une conclusion pour le moins ratée. Lorsque Netflix a repris la production d'une saison 4, avec 10 épisodes seulement, j'avoue avoir eu un peu peur, mais j'ai été agréablement surprise : les scénaristes ont enfin compris que ce qui intéressait réellement les téléspectateurs étaient non pas les intrigues policières, mais l'aspect fantastique de la série, et les interactions tellement jubilatoires des deux personnages principaux, le détective Chloe Decker (Lauren German), qui en pince pour un propriétaire de boîte de nuit toujours collé à ses basques, Lucifer Morningstar, qui n'est autre que le Diable en personne, échappé de ses Enfers où il s'ennuie... La saison 4 éclipse un peu les enquêtes policières et lorgne donc clairement sur le fantastique et le statut de diable de Lucifer (campé par le charmant et cabotin Tom Ellis), aux prises avec son amour pour Chloe et son rôle de maître des Enfers.... Une très jolie saison, qui s'est fort bien rattrapée des manquements précédents, et qui en annonce une cinquième (et ultime), à venir en 2020.
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Good Omens 
(Amazon Prime video / BBC) -2019

J'ai regardé cette série l'été dernier, mon visionnage n'est donc plus très "frais" dans mon esprit, mais je trouvais proprement honteux de ne pas en parler dans cet article. Parce que cette mini-série de 6 épisodes est tout juste irrésistible ! Adaptée d'un roman à quatre mains, de Neil Gaiman et Terry Pratchett ("De bons présages", en français), cette série loufoque retrace les tentatives plutôt foireuses de l'ange Aziraphale (Michael Sheen méconnaissable teint en blond...), et du démon Crowley (inénarrable David Tennant) pour élever correctement l'Antéchrist, et éviter ainsi la fin du monde... Cette série complètement folle, surprenante et  intelligente, qui joue habilement avec les clichés religieux est une véritable perle : le duo improbable formé par l'ange blond, libraire et amateur de bonne chère, et le démon fan de Queen, pilote d'une antique Bentley, et ne terrorisant rien d'autre que ses plantes vertes, est absolument irrésistible. On notera aussi la prestation remarquable et plus effrayante qu'elle n'y paraîtrait, de John Ham (le Don Draper de Mad Men) dans le rôle de l'Archange Gabriel, qui derrière son sourire carnassier, se voit doter d'un bon nombre de répliques et de scènes savoureuses. 

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The War of the Worlds
(BBC) - 2019


Cela faisait un long moment que j'attendais cette adaptation du roman de H.G. Wells, réalisée pour la BBC, avec Elinor Tomlinson (Poldark), Rafe Spall, Robert Carlyle et Ruppert Graves (Sherlock). Les adaptations du roman ont rarement été transposées dans un cadre contemporain au récit original, c'est-à-dire, aux alentours des années 1900, et c'est justement cet aspect qui m'interpellait dans cette toute récente version, déclinée en une mini-série de 3 épisodes, récemment diffusée sur TF1, quelques semaines après sa première diffusion sur BBC One. Entre des effets spéciaux tout à fait convaincants et un scénario très soigné, quoique revu par rapport au texte d'origine, j'ai absolument adoré cette mini-série crépusculaire, où quelques scènes m'ont tout de même glacé le sang et sont parvenues à me mettre tout à fait mal à l'aise... Le pari est donc réussi avec cette narration inattendue, et sa conclusion aussi, pas du tout convenue, qui vous laisse comme un profond goût d'amertume. Une très belle réalisation donc encore pour la BBC, qui semble renouer ces derniers temps, de manière très heureuse, avec les grands "dramas" dont elle a le secret.

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The Man in the High Castle, saison 4 (finale)
(Amazon Prime Video) - 2019

Je l'attendais également de pied ferme, cette quatrième et ultime saison de The Man in the High Castle, inspirée du roman de Philip K. Dick, dont j'ai déjà chroniqué les trois premières saisons ici. Comme les images promotionnelles le laissaient présager, ce 4e volet se centre principalement sur le personnage de l'Obergruppenführer John Smith, devenu Reichmarshall (soit le plus haut grade de l'armée nazie), après bien des retournements de situations et de nombreuses manoeuvres obscures. Et je vais dire tant mieux, car le personnage, campé par Rufus Sewell, est certainement le plus intéressant de la série, avec le terrible inspecteur japonais Kido (Joel de la Fuente). Les personnages secondaires (et très énervants) ont disparu pour donner plus de corps à ceux qui le méritaient, et à qui les scénaristes ont permis une très belle conclusion. La série, au contexte toujours aussi obscur, est une véritable merveille, quoique sa narration ne soit pas toujours simple à suivre. Elle est cependant un bonheur à regarder pour la tension qu'elle instille et les magnifiques portraits de personnages qu'elle présente. La série a en tout cas réservé une conclusion très réussie à ses grands figures d'antagonistes.

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A Christmas Carol
(BBC) - 2019

Diffusée de manière assez logique aux alentours de Noël sur BBC One, cette nouvelle adaptation du classique de Dickens, se présente une nouvelle fois sous la forme d'une mini-série de 3 épisodes. Je n'ai pas lu le roman original, et n'aurai donc pas la prétention de dire si elle lui est fidèle ou non. Je peux simplement assurer que j'ai été vraiment impressionnée par cette série à l'ambiance définitivement gothique, et qui a su, à mon humble avis, donner une nouvelle dimension à cette histoire, que l'on a volontiers qualifiée - sans doute à tort - de conte pour enfants. A dire vrai, l'histoire de la "rédemption" de Scrooge est tout sauf lumineuse, même si à l'instar de toutes les histoires de Dickens, elle se termine relativement bien. L'oncle Scrooge est campé ici par Guy Pearce, qui n'est donc pas, au contraire de précédents interprètes du personnage, un vieil homme acariâtre et repoussant. Il s'agit plutôt d'un homme dans la force de l'âge, désabusé plus qu'autre chose, et qui l'est devenu à la suite de violences de tous ordres subies dans son enfance, et dont la logique conséquence est un manque de foi criant en une potentielle bonté de la nature humaine. Ce qui n'enlève en rien l'aspect détestable de sa conduite... Cependant, l'histoire des trois esprits de Noël qui se présentent consécutivement à lui pour tenter de tempérer la nature de son âme, ou simplement de la racheter, m'a parfois fait froid dans le dos. L'atmosphère de la série est très noire, et a donc le don de refaçonner le personnage de Scrooge avec un regard neuf, sans doute plus moderne, qui n'est pas pour déplaire. Une excellente découverte de la fin de l'année 2019 ! Mais il est à noter qu'aucune sortie DVD n'est prévue pour l'instant, ce qui est fort dommage. 

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His Dark Materials, saison 1
(BBC) - 2019

Je ne pouvais vraiment pas passer outre cette adaptation des romans de Philip Pullman, qui sont devenus une véritable référence littéraire et culturelle outre-manche, où elle a connu un très grand succès, à l'instar du Harry Potter de J.K Rowling. J'ai lu il y a quelques années le premier tome de la trilogie, "Les royaumes du nord", et cette toute récente version de la BBC, dont cette première saison correspond, me semble-t-il, à ce premier tome, m'a paru pour le moins fidèle au matériau de base. Je n'ai donc découvert l'histoire de la jeune Lyra et de ses aventures dans les contrées hostiles du Nord qu'à l'âge adulte, ce que je regrette un peu aujourd'hui, car j'ai l'impression d'avoir manqué quelque chose d'essentiel ! Cette toute nouvelle série est beaucoup plus noire et dure que le film réalisé en 2007, intitulé "La boussole d'or", avec Nicole Kidman et Daniel Craig, qui pour sa part n'a jamais connu de suite, et était visiblement passé à côté de son sujet. Les torts sont donc réparés de manière assez magistrale dans cette récente adaptation en 8 épisodes, avec au casting Dafne Keen (Lyra Belacqua), James McAvoy (Lord Asriel), Ruth Wilson (Mrs Coulter) et Lin-Manuel Miranda (Lee Scoresby), pour ne citer que les têtes d'affiche. La réalisation est pointue, les effets spéciaux tout à fait honorables, et le scénario vraiment très addictif. J'ai tout particulièrement apprécié la Lyra de Dafne Keen, forte tête mais bon coeur, et la remarquable Mrs Coulter de Ruth Wilson, littéralement terrifiante, et au charisme indéniable... Quant au Lord Asriel de James McAvoy, que l'on voit finalement assez peu dans cette première saison, il m'a paru très "brut de décoffrage", et inquiétant au possible. La deuxième saison à suivre dans le courant de cette année, se basera apparemment sur le deuxième roman de Pullman, "La tour des anges". Une série à suivre absolument !

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Nos4a2, saison 1
(AMC/Amazon Prime Video) - 2019


Je ne vais pas faire de cette série une critique trop complète, car je l'ai déjà évoquée un peu ici, et aussi parce que Lorinda en a parlé beaucoup mieux que moi sur son blog. Issu du roman éponyme de Joe Hill, l'un des fils de Stephen King, la série retrace l'histoire croisée de Vic McQueen, dotée du pouvoir de retrouver des choses et des personnes disparues, grâce à ses capacités "d'hyper-créative", et celle de Charlie Manx, un vieillard doté de dons d'hyper-créatif lui aussi, qui au volant de sa Rolls Royce "The Wraith", enlève des enfants à leurs familles dysfonctionnelles pour les emmener à Christmasland, un monde fantasmagorique qu'il a créé, et où c'est Noël tous les jours... Cette série a été un très gros coup de coeur, malgré son atmosphère glauque et la bonne dose de malaise ressentie au visionnage. La meilleure surprise de cette série est sans aucun doute le personnage de Manx, campé par Zachary Quinto, une sorte de vampire nouvelle mouture, qui se nourrit de l'énergie ou de l'âme des enfants qu'il enlève, les transformant à leur tour en des êtres dénués de toute humanité et assoiffés de sang. L'opposition entre Vic, qui tente de sauver les enfants disparus, et Manx, est un véritable régal, et satisfera les amateurs de relations complexes et ambiguës. Mais attention, cette série n'est certainement pas à mettre sous tous les yeux, âmes sensibles s'abstenir... Une deuxième saison est annoncée pour 2020, toujours sur primevideo. 

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Sanditon
(ITV) - 2019

Sanditon est le dernier roman de Jane Austen, demeuré inachevé à sa mort en 1817. Ce récit retrace l'arrivée de la jeune Charlotte Heywood dans la ville balnéaire de Sanditon, où elle été invitée par la famille Parker. Mr Parker s'ingénie à faire de la petite ville une destination en vue, à l'image de Bath, et se trouve donc à la tête de la direction de travaux colossaux, dans lesquels il investit jusqu'à son dernier sou... La série qu'en a tiré ici Andrew Davies, bien connu pour avoir été aux commandes de l'emblématique adaptation de Pride & Prejudice de 1995, qui a fait connaître Colin Firth dans le rôle du ténébreux Mr Darcy, se décline quant à elle en une saison de 8 épisodes. Vu la réputation du scénariste, j'allais donc en confiance commencer le visionnage de Sanditon. Mais je ne peux vraiment pas caché mon extrême désappointement vis-à-vis de cette série... Ce qui m'a le plus choqué sont probablement les anachronismes de moeurs qui apparaissent d'emblée ! Nous sommes à la fin du XVIIIe siècle, ou tout début du XIXe, rappelons-le, et cela m'a beaucoup perturbée de voir des jeunes demoiselles les cheveux aux vents, donner des rendez-vous à des hommes célibataires, ou danser la valse (!) collé-serré avec lesdits gentlemen... On a complètement perdu de vue la rigidité des codes de conduite de l'Angleterre sous la Régence, où si une dame était aperçue seule en compagnie d'un homme, elle était presque mise au ban de la société... Alors, voir des scènes carrément explicites, cela passe un peu mal. J'ai l'impression qu'on a mélangé Choderlos de Laclos avec Jane Austen, et excusez-moi, mais on n'évolue pas réellement dans le même cadre... Il n'y a pas plus prude qu'un récit austenien ! 
Je dois dire aussi que j'attendais un peu au tournant le personnage de Sidney Parker, que les auteurs ont voulu faire passer pour une sorte de Mr Darcy, mais on est loin du compte. Les réactions du personnage sont incohérentes, et les retournements de situation passent mal, disons-le. Je pense que la série est malheureusement passé à côté de son sujet, qui est toujours chez Austen, la critique acerbe de société... La série se laisse cependant regarder, même si elle fait bien souvent grincer des dents...

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Dracula
(BBC/Netflix) - 2020


Vous devinez bien que je gardais cette merveille pour la fin... Ceux qui suivent un peu ce blog auront compris que je suis une fan absolue du personnage de Stoker (cela doit se remarquer à ma bannière, je crois :p), et que j'attendais donc de pied ferme cette adaptation sous forme de mini-série, signée par les auteurs de Sherlock, Steven Moffat et Mark Gatiss. Je vais donc tâcher, premièrement, de pas faire de spoilers, car la série est toute récente, et deuxièmement de ne pas trop en dire, car je compte faire un article plus développé dans quelques temps. J'ai été à la fois surprise, charmée, enthousiasmée, terrifiée, par cette nouvelle version de Dracula... Dans mon esprit, je la rapproche beaucoup de Sherlock, car il s'agit non pas d'une énième adaptation, mais d'une complète réécriture du mythe, et les auteurs sont parvenus à créer une forme originale, nouvelle, inattendue, dépoussiérée, qui joue magnifiquement avec les codes du genre. J'ai eu peur, j'ai détourné les yeux quelques fois, j'ai ri aux éclats (si, si), j'ai salué les références d'un sourire complice à mon écran, j'ai espéré, j'ai pleuré... Bref, je suis passée par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, en 3 épisodes d'1h30... La série est indéniablement brillante, intelligente, et moi qui ne jurais que par Béla Lugosi et Jouis Jourdan dans le rôle du vampire le plus connu du monde, j'ai littéralement été enthousiasmée par le danois Claes Bang, tour à tour charismatique, sinistre et cabotin en diable. C'est justement l'équilibre entre ces aspects qui fait de la série une si belle réussite, avec un final splendide, qui m'a laissée interdite et choquée derrière mon écran... Je signale tout de même que la série, qui est à proprement parler, dans le registre de l'horreur, n'est pas à mettre sous tous les yeux. Mais quel bijou ! 

A voir sur Netflix, et disponible en dvd à partir du 3 février 2020.

J'en reparle très bientôt dans un article dédié... 

Avez-vous vu l'une de ces séries ? Donnez-moi votre avis ! 

04 décembre 2013

Death comes to Pemberley : trailer

Après des mois d'attente, voici enfin le trailer de Death comes to Pemberley, une adaptation du roman de P.D. James, qui sera diffusé sur BBC One, au cours de leur prochain "Christmas Package"... 

Après en avoir parlé il y a quelques mois dans cet article, je puis en dire un peu plus sur l'oeuvre dont ce téléfilm est tiré :  P.D. James a décidé de plonger ses personnages en pleine tourmente, puisque Wickham se trouve accusé de meurtre. Darcy, marié maintenant à Elizabeth, se voit contraint à résoudre cette affaire trouble, d'autant plus que le crime a eu lieu sur ses terres... 

Ce roman est un joli clin d'oeil à l'oeuvre de Jane Austen, par une originale incursion d'éléments d'intrigue policière dans les salons feutrés de la Régence si chers à l'auteur, et ce sans en révolutionner le fond original. Seulement voilà, malgré une intrigue bien menée et une écriture agréable et fluide, Death to Pemberley ne m'a pas séduite. Ou plutôt, l'histoire m'a parue étrangement convenue, ce qui était en soi assez prévisible. 
Mais enfin, même si je n'ai pas été emballée par le roman, je me laisserai volontiers séduire par ce téléfilm, qui a un casting plus qu'alléchant... Parce que Matthew Rhys qui se glisse dans les bottes de Mr Darcy, on ne manquerait ça sans aucun prétexte... 




23 juillet 2013

Death comes to Pemberley : en tournage.

On en sait désormais un peu plus sur le tournage du prochain costume drama de la BBC "Death comes to Pemberley"...

A savoir, que la résidence des Darcy dans cette mini-série, sera bel et bien l'incontournable Chatsworth House, dans le Derbyshire, qui a déjà en quelque sorte "incarné" Pemberley pour l'adaptation d'Orgueil & Préjugés de 2005.


La BBC a mis en ligne il y a quelques jours une courte vidéo avec quelques images du tournage, où l'on aperçoit Matthew Goode, qui incarne pour la circonstance George Wickham :

http://www.bbc.co.uk/news/uk-england-derbyshire-23364773

Et nous avons également droit à un premier aperçu du nouveau Mr Darcy, campé par Matthew Rhys :


More to come...

05 juillet 2013

"Death comes to Pemberley" : un nouveau téléfilm de la BBC pour Noël 2013 !

C'est officiel, la BBC va nous gratifier à l'occasion de Noël prochain, d'une nouvelle adaptation de leur cru, "Death comes to Pemberley", d'après le roman de P.D. James sorti en 2011.
(Traduit en français : La mort s'invite à Pemberley, publié chez Fayard)  

Comme on l'aura aisément compris, P.D. James est une fervente admiratrice de Jane Austen et de Pride & Prejudice, et a donc réinventé les personnages originaux pour ce roman d'intrigue, se déroulant après le mariage d'Elizabeth et Darcy. 

En quelques mots, le résumé du téléfilm (et du roman), issu du site de la production http://www.originpictures.co.uk/tv/ :

Elizabeth and Darcy, now six years married and with two young sons, are preparing for the lavish annual ball at their magnificent Pemberley home. The unannounced arrival of Elizabeth’s wayward sister Lydia, however, brings an abrupt and shocking halt to proceedings when she stumbles out of her chaise screaming that her husband Wickham has been murdered. Darcy leads a search party out to the woodlands, and when they discover the blood-smeared corpse not of Wickham but his traveling companion, suspicion is at once aroused. The dramatic and unnerving events of the evening have shattered the peace both of the Darcys and of Pemberley, and as the family becomes caught up in the ensuing murder investigation, a mysterious web of secrets and deceit will threaten all that the Darcys hold dear.

On connaît l'affection des téléspectateurs de la BBC (et des autres ^_^) pour l'oeuvre de Jane Austen, et son adaptation emblématique de 1995, qui a fait connaître Colin Firth et sa chemise mouillée au grand public... Gageons que l'adaptation de Death at Pemberley remportera un joli succès lors de sa diffusion à la fin de cette année. D'ailleurs, estimons que la BBC a mis toutes les chances de son côté, en optant pour un casting de choix :

Tout d'abord, on retrouvera Anna Mawxell Martin, dans le rôle d'Elizabeth Bennet, comédienne bien connue pour avoir prêté ses traits et son talent incroyable au personnage de Bessie Higgins de North & South, ou encore de l'Esther Summers de Dickens dans Bleak House (La maison d'Âpre-Vent).




Ensuite, pour interpréter un Fitzwilliam Darcy en pleine tourmente, on retrouvera Matthew Rhys, qu'on a vu en 2012 dans The Mystery of Edwin Drood, et dans The Scapegoat d'après Daphné du Maurier, et cette année dans la série The Americans (pour un avis complet sur la série, voir l'excellent article de Lorinda)





Et enfin, dans le rôle de George Wickham, le personnage que l'on adore détester chez Jane Austen, Matthew Goode, qui a récemment été à l'affiche du délétère "Stoker", plus connu encore dans le monde des period dramas, dans Brideshead revisited (Retour à Brideshead), d'après Evelyn Vaughn.







Le tournage se déroule en ce moment à Harewood House, dans le Yorkshire :



Bon, il serait grand temps que j'extirpe de ma PAL ce roman de P.D. James, histoire que je sache à quoi m'attendre... Inutile de dire que les sequels, toutes sérieuses soient-elles, ne m'inspirent guère confiance, mais force est de reconnaître qu'avec un casting pareil, je suis bien obligée de revoir son jugement...:-)

D'autre part, la production Origin Pictures signale qu'une nouvelle adaptation de Jamaica Inn  est en préparation pour 2014, mais aucune information sur le casting n'a pour l'instant été dévoilée. D'autres infos bientôt... 

24 avril 2009

Emma (adaptation de 1996)

Emma (1996)

Téléfilm de Diarmund Lawrence, scénario d'Andrew Davies

Avec Kate Beckinsale (Emma), Mark Strong (Mr Knightley), Bernard Hepton (Mr Woodhouse), Samantha Morton (Harriet Smith), Dominic Rowan (Mr Elton), Samantha Bend (Mrs Weston), Guy Henry (John Knightley), Raymond Coulthard (Frank Churchill)

1996

Résumé
Emma Woodhouse est une jeune femme de bonne famille, intelligente et généreuse, mais possédant une très haute opinion d'elle-même. Elle prend sous son aile une orpheline sans le sou, Harriet Smith, et est décidée à en faire une dame accomplie, espérant ainsi lui faire conclure un mariage au-delà de sa condition. Emma jette d'abord son dévolu sur Mr Elton, le nouveau pasteur de la paroisse, mais ses talents d'entremetteuse se révèlent finalement assez désastreux...

Emma (Kate Beckinsale) et Harriet Smith (Samatha Morton)

Mon avis

Cette version d'Emma de 1996, adaptée par Andrew Davies, ayant précédemment scénarisé la célébre version d'Orgueil & Préjugés avec Colin Firth et Jenifer Ehle, a l'incontestable qualité de résumer parfaitement en 1h30 le roman de Jane Austen, que je considérais personnellement comme le moins intéressant de l'oeuvre de l'auteur.
Le personnage central, Emma Woodhouse, est une jeune femme insouciante, quelque peu orgueilleuse. Sans doute est-ce ce dernier point qui rend le personnage peu sympathique. Si on peut trouver certaines similitudes entre Emma et de Catherine Morland de Northanger Abbey, que ce soit au niveau de leur insouciance ou de leurs attitudes et réactions quasiment enfantines, le caractère d'Emma se différencie principalement par son absence de remise en question. Là où Catherine Morland peut attendrir le lecteur par sa naïveté et son esprit romanesque typiquement juvénile, Emma, quant à elle, avec sa haute opinion d'elle-même, ne peut obtenir l'approbation du lecteur. Les personnages raisonnables et peut-être un peu moralisateurs de Mr Tilney et Mr Knightley, sont également comparables, puisqu'ils remettent tous deux les héroïnes respectives sur la voie de la sagesse et de la raison.

Mr Knightley (Mark Strong)

La version Miramax, produite la même année, et comptant Gwyneth Paltrow et Jeremy Northam au casting, « souffrait » d’une grande légèreté et d’une actrice abordant le rôle avec trop de superficialité à mon goût.
La version télévisée d’Emma, sans être très longue, réussi à retranscrire parfaitement le roman, avec sérieux, sans oublier l’ironie et le ton piquant si caractéristiques de Jane Austen, en ajoutant même certains éléments (voir le banquet de mariage à la fin de cette version).
Les acteurs sont efficaces, parfois drôles, touchants, agaçants, mais jamais ridicules. Le Frank Churchill de Raymond Coulthard, est moins « canaille » que celui d’Ewan McGregor ; ses manipulations conservent donc tout leur effet.

Mr Knightley et Frank Churchill (Raymond Coulthard)

Kate Beckinsale est très convaincante, elle m’a agacée sincèrement, mais ne m’a pas définitivement insupportée. Je crois que son interprétation m’a réconciliée en partie avec Emma.

Emma

Quant au Mr Kinghtley de Mark Strong, on peut être légèrement rebuté par son côté « maître d’école », d’une sévérité implacable et presque exagérée. En résumé, il serait presque effrayant… Mais le personnage se nuance beaucoup par la suite, malgré quelques sursauts de brutalité verbale et gestuelle. Mais, je pense que le personnage original, tout en demeurant parfaitement gentleman, n’est pas un modèle de fantaisie. Il est l’antithèse de Frank Churchill. Il est strict et sérieux, mais responsable, loyal, honnête, et…amoureux. Le couple formé avec Kate Beckinsale fonctionne fort bien, mieux même que le duo Paltrow/Northam.

Mr Knightley

Cette version est sans doute la meilleure version d’Emma tournée à ce jour.

A noter qu’une nouvelle version est en préparation à la BBC pour la rentrée 2009 avec Romola Garai (Emma) et Johnny Lee Miller (Mr Kinghtley).

30 décembre 2008

Lost in Austen

Lost in Austen

Téléfilm britannique en 4 épisodes produit par ITV (2008)

Avec Jemima Cooper (Amanda Price), Eliott Cowan (Mr Darcy), Hugh Bonneville (Mr Bennet), Alex Kensington (Mrs Bennet), Tom Riley (Mr Wickham), Gemma Arterton (Elizabeth Bennet).

Résumé

Amanda Price est une jeune femme moderne, résolue mais romantique, passionnée par Jane Austen et particulièrement d'Orgueil & Préjugés, qu'elle lit très régulièrement. Sa vie est finalement celle de millions d'autres jeunes femmes, tranquille et sans particularités, mais bien loin de ses idéaux, tout comme son petit ami, qui quant à lui, est bien loin d'être Mr Darcy...
L'existence d'Amanda va être boulversée le jour où une jeune fille en chemise de nuit apparaît dans sa salle-de-bains, qui prétend être Elizabeth Bennet, et qui finit par lui montrer le passage secret menant à son monde, celui du Longbourn du XVIIIe siècle. Tandis qu'Amanda découvre, incrédule, cet accès improbable, Elizabeth referme la porte du passage. Amanda se retrouve dès lors prisonnière de son roman favori, et Elizabeth, celle du Londres moderne... En l'absence de l'héroïne, Amanda va donc devoir prendre en mains les rennes du roman !

Amanda Price

Mon avis


Que les choses soient claires : je ne suis pas une puriste austenienne. Je sais apprécier les variations si elles restent dans l'esprit des romans... Ici, nous sommes évidemment loin du récit original, même si la trame reste identique dans les grandes lignes. Dans cette série, Bridget Jones déboule au pays de Jane Austen, avec son lot de maladresses et de situations comiques irrésistibles ! L'absence d'Elizabeth Bennet a pour effet des réactions en chaîne parfois imprévisibles qu'Amanda tente de freiner tant bien que mal en attendant le retour de l'intéressée... Le jour où Mr Darcy lui est présenté (enfin, si on peut appeler cela une présentation...), il est certain qu'elle ressent tout à coup beaucoup moins le besoin de retourner dans son époque, mais c'est sans compter le comportement brutal et hautain de Darcy, qui arrive à se faire détester immédiatement de sa plus grande fan... ^_^

Amanda ou l'art de noyer son chagrin dans le ponch

Le principe même de ce téléfilm est de chambouler, non pas l'histoire, mais la vision de ces personnages devenus cultes ... Nouvelle vision de Wickham, qui devient subitement moins antipathique, de Georgiana qui se transforme en un personnage plutôt trouble et bien moins innocent, de Bingley qui perd brutalement ses allures de grand naïf, et aussi de Darcy qui apparaît comme le personnage le plus rétrograde et le plus borné qui soit... Et cela pour le plus grand bonheur des adorateurs du roman. Les acteurs sont absolument parfaits, Hugh Bonneville en tête, et Guy Henry, détestable et ridicule en Mr Collins.

Dreaming...

On peut regretter un 4e épisode traité au lance-pierres, une conclusion trop hâtive, une fin un peu conventionnelle... Mais le téléfilm reste un véritable divertissement, particulièrement réussi dans sa continuité !

A voir par tous les amateurs de cette chère Jane... !

L'antipathique Mr Darcy... pour le moment

A noter que le concept de Lost in Austen est issu de l'ouvrage du même nom, créé par Emma Campbell Webster, du genre "ce livre dont vous êtes le héros". Un ouvrage disponible en français sous le nom "Jane Austen et moi" et qui propose un voyage à travers les oeuvres de l'auteur, au fil des choix effectués au cours de la lecture. Un concept original et drôle, malgré que la version française comporte par mal d'erreurs de pagination dans les renvois, ce qui est plutôt dommage.

28 janvier 2008

Persuasion 2007

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D’Adrian Shergold

D’après le roman éponyme de Jane Austen

Adaptation de Simon Burke

Avec Sally Hawkins (Anne Elliot), Rupert Penry-Jones (Frederick Wentworth), Alice Ridge (Lady Russell), Anthony Head (Sir Walter Elliot), Amanda Hale (Mary Musgrove), Tobias Menzies (Mr Elliot), Julia Davis (Elizabeth Elliot)

Résumé :

A l’âge de 19 ans, et sur conseils de son excellente amie Lady Russell, Anne Elliot a rompu ses fiançailles avec Frederick Wentworth, un jeune officier de marine sans fortune et à l’avenir incertain.
Huit ans plus tard, les Elliot, contraint de réduire leur train de vie d’une façon drastique, loue leur propriété pour s’installer à Bath. Le nouveau locataire, l’amiral Croft, n’est autre que le beau-frère de Frederick Wentworth, devenu alors capitaine et relativement riche.
Ce dernier se contente d’ignorer Anne, qui quant à elle, ne peut oublier les liens profonds qui les ont uni par le passé.

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Mon avis :

Les habitués de ce site savent que je suis un peu fâchée avec Persuasion, que ce soit le livre ou l’adaptation de 1995. Ce nouveau téléfilm de 2007 m’a, je pense, en partie réconciliée avec l’œuvre. Au départ, j’ai été assez perturbée par la manière de filmer caméra à l’épaule, ce qui m’a donné un peu le tournis. Les premiers plans sont particulièrement mobiles, voire chaotiques. Sans doute pour exprimer l’agitation de Anne. Je priais sincèrement pour que le reste du téléfilm ne soit pas aussi visuellement fatiguant. Heureusement, la manière de filmer est devenue plus classique et plus sereine par la suite, même si les effets en question reviennent de temps à autre, pour démontrer la profonde agitation de l'héroïne.
Ces effets m’ont malheureusement empêchée d’apprécier les interprétations à leur juste valeur dès le départ. J’ai été ravie de voir Anthony Head (le Giles de Buffy) en baronnet compassé et ridicule à souhait (peut-être pas suffisamment drôle austeniennemnt parlant). Sally Hawkins a toute la simplicité nécessaire à Anne, même si je l’aime peut-être finalement moins qu’Amanda Root dans la précédente version, qui m’a parue plus classique et plus discrète. Rupert Penry-Jones est fier et glacial avec Anne, tout en demeurant profondément charmant. Son interprétation est très belle, très nuancée. Le couple formé est finalement bien assorti.
On peut regretter que le passage de la lettre finale soit passé à la trappe de cette manière. La scène du roman est splendide, on se demande un peu pourquoi une telle option a été prise… Je ne vois pas en quoi la course-poursuite de Anne dans les rues de Bath ajoute quelque chose à l’histoire. Au contraire, elle lui en retire une part sublime… Cette tendance actuelle au happy-end dans les adaptations austeniennes est un peu étrange. L’histoire se termine finalement très bien dans le roman, mais on perd un peu de l’esprit de l’auteur, à force d’ajouter ces scènes romantiques qui ne cadrent pas toujours très bien avec le contexte (voir la fin alternative de P&P 2005 de Joe Wright)… Je ne suis pas foncièrement contre, car c’est toujours très agréable à regarder, mais je préfère mille fois m’en tenir aux fins d’origine, qui sont splendidement écrites, et qui jouent l’ironie jusqu’à la dernière ligne.

Je dirais qu’il s’agit néanmoins d’une adaptation agréable, avec des acteurs très bons (même si certains personnages secondaires, telle Mary Musgrove en font des tonnes…), avec des images sublimes. Et puis, maintenant, je me sens d’humeur à relire le roman et à le voir avec des yeux un peu plus cléments.
Quelques images :


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