Le docteur Thorne, d'Anthony Trollope
Le docteur Thorne a sans doute valu à Troloppe son plus grand succès. Tombé dans l'oubli, ce roman a fait heureusement l'objet d'une réédition chez Fayard, en grand format, pour le plus grand bonheur des fervents admirateurs de ces chers auteurs victoriens.
Le docteur Thorne conte l'histoire d'un médecin de campagne et sa nièce Mary, jeune fille sans le sou, que l'on veille à tenir à l'écart de la bonne société, depuis que l'héritier désargenté des Gresham de Greshamsburry lui ait proposé de l'épouser...
On perçoit dans ce roman charmant, à l'ambiance néanmoins réaliste et sans doute un peu satirique, la grande finesse des portraits psychologiques de ces protagonistes, dont seul Trollope a le secret. Une histoire sobre, belle, d'un charme presque perdu, où l'on peut s'amuser ou s'édifier des codes de la morale victorienne ou de la vanité des qu'en-dira-t-on de la bonne société...
Au fond du gouffre, de Georges Ohnet
Un nouveau Georges Ohnet découvert, (merci les éditions Elibron, qui offrent la possibilité de s'offrir des réimpressions d'anciens ouvrages tombés en désuétude) et avec lui, aussi surprenant que cela puisse paraître, un nouveau style pour cet auteur que je croyais bien connaître !
Au fond du gouffre est le roman d'une réhabilitation, celle de Jacques de Fréneuse, jeune homme condamné à perpétuité au bagne de Nouméa pour le meurtre de sa maîtresse, mais un meurtre qu'il n'a pas commis, puisque la femme qu'on l'accuse d'avoir assassiné est bel et bien vivante...
Georges Ohnet a écrit ici un roman certes bien mis en place, efficace, qui brosse avec brio les dérives délétères de la jeunesse bourgeoise du du XIXe siècle, mais qui oserais-je le dire, m'a quelque peu ennuyée... Entre l'évasion du bagne de Nouméa, qui paraît décidément bien aisée, et les aberrations juridiques qui sont parsemées tout au long de ce roman, il aurait été souhaitable que Georges Ohnet, auteur que j'adore pourtant, s'en tiennent aux romans campagnards, et à la littérature populaire et sentimentale qu'il maîtrisait si bien... Car là, l'auteur était visiblement mal à l'aise avec son sujet, ce qui rend la lecture finalement un peu lente, et peu agréable.
Quand j'étais Jane Eyre, de Sheila Kohler
Quand j'étais Jane Eyre raconte l'histoire d'une création, et le processus d'une écriture, d'une publication, d'une vie. Charlotte Brontë a connu un certain succès de son vivant grâce à Jane Eyre, contrairement à ses soeurs Emily et Anne, mortes prématurément à l'âge de 30 ans, sans avoir seulement perçu la notoriété de leurs oeuvres, qui devait durer encore pour longtemps... L'auteur s'immisce dans la personnalité de Charlotte Brontë, et l'on suit alors une magnifique pérégrination parmi ses souvenirs personnels (romancés ou si peu), ses peurs, ses doutes, ses souffrances que l'on perçoit à travers les morts tragiques de ses soeurs et de leur frère maudit Branwell.
Notre-Dame - tome 1, Le Jour des Fous, par Recht et Bastide
Enfin une adaptation du roman de Hugo dans le format BD, qui soit une bonne surprise... ! Tout d'abord, le dessin est indéniablement réussi, précis tout en étant fluide, dans des tons lumineux, tantôt plus sombres, mais toujours agréables et harmonieux...
Quant à la qualité de l'adaptation, ma foi, ce premier tome n'est pas mal du tout... Il suit de près l'histoire originale, adaptant le dialogue tout en tâchant de condenser l'oeuvre monumentale de Hugo, afin que le fil conducteur reste perceptible. Quelques expressions m'ont parues un peu crues (l'auteur ne se serait jamais permis de s'exprimer de la sorte), afin sans doute de rendre ce monde médiéval plus violent, et probablement dénué de tout romantisme. La représentation de Quasimodo m'a plutôt étonnée, cette sorte de colosse à demi-humain (pourquoi me fait-il penser à l'incroyable Hulk... ?), est plutôt déconcertante, mais ce premier tome n'étant qu'une mise en place des évènements, il reste à juger la qualité de cette série sur sa continuité et sa cohérence. Jusqu'à présent, Frollo apparaît peu, mais il apparaît d'ores et déjà comme un homme bon, mais animé de sentiments contradictoires... On en redemande, et on attend déjà la suite... !
Le Voisin, de Tatiana de Rosnay
Je n'avais jamais lu Tatiana de Rosnay, et je pense que l'expérience est à renouveler...
Le Voisin n'est certes pas de la grande littérature, mais plutôt de la littérature efficace ! Le roman retrace l'histoire d'une jeune mère de famille, harcelée par un voisin, dont elle ne connaît seulement pas le visage. Harcèlement qui vire bien vite à l'obsession. Mais l'obsession de qui ? Et pourquoi ?
Alors, on pourra reprocher quelques scènes qui n'étaient sans doute pas nécessaires, et qui ôteraient presque au récit de sa crédibilité... Mais passons. Reste que ce roman est diaboliquement efficace, et offre une conclusion merveilleusement surprenante qui ne peut pas laisser le lecteur indifférent.
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14 mai 2012
25 octobre 2011
Quelques lectures d'octobre...
Après ce long silence, voici sur cette page, une présentation rapide de quelques oeuvres lues lors du mois écoulé...
Le Bonsaï, de Pierre Boileau et Thomas Narcejac.
Dans un centre de revalidation, dirigée d'une main de fer par un américain richissime, les lettres de menace se succèdent, jusqu'au jour où l'un des pensionnaires est assassiné.
Entre un psychiatre arrogant, un chercheur concourrant au prix Nobel, et la fille du propriétaire de la Fondation rongée de frustrations, le commissaire Clarieux s'efforcera de forcer les portes de cet univers délétère, où règnent la souffrance et la dissimulation.
Boileau-Narcejac font partie depuis longtemps de mes auteurs fétiches. Après avoir succombé au charme vénéneux de Maléfices, des Diaboliques, ou encore du très émouvant Contrat il y a plusieurs années, je me suis replongée avec délices dans l'ambiance si particulière de l'oeuvre de ces deux auteurs incontournables de la littérature policière.
Les Dames de Croix-Mort, de Georges Ohnet
Régine de Croix-Mort et sa fille Edmée, coulent des jours paisibles dans leur campagne solitaire. L'arrivée dans le voisinage de Fernand d'Ayères, séducteur et viveur sans scrupules, va boulverser la vie des deux femmes, jusqu'à l'inévitable drame.
Ah ! Georges Ohnet, j'avoue qu'en terme de littérature populaire du XIXe, il s'agit sans doute de l'un de mes auteurs favoris ! Le Maître des Forges, la Grande Marnière et Serge Panine sont ses trois oeuvres les plus connues, mais également les seules qu'il est encore possible de trouver sur le marché du livre d'occasion (car enfin, les livres de l'auteur n'ont plus été réédité depuis les années quarante !). Quelle chance de tomber en bouquinerie sur ce titre inconnu, et au contenu si délicieux... Il est vrai que l'on peut et pourrait toujours reprocher à Georges Ohnet un style très sentimental, où se mêlent les situations romantico-dramatiques, rythmées par les évanouissements intempestifs d'une héroïne soupirante.
Seulement voilà : le style de Georges Ohnet est incomparable quand il s'agit de décrire la campagne, les forêts, les champs, la beauté des choses, dans une langue délicate, sans excès. En quelques lignes, il plonge son lecteur immédiatement dans le décor, et l'y fait se sentir comme chez lui. Une fois que l'on ouvre un livre de Georges Ohnet, on ne le referme qu'une fois terminé, achevé, ressassé. Car, au-delà du caractère bien sentimental de son oeuvre, il y a une finesse psychologique qui retient l'attention, qui l'attise, et qui ne la laisse pas en paix. Le personnage du don juan abject chez Georges Ohnet, a quelque chose du Lovelace de Richardson, dans ces obstinations poussées jusqu'à la folie.
Le Roi Fantôme, de Pearl Buck
Sir Richard et Lady Mary sont les propriétaires d'un magnifique château anglais, qu'ils ne peuvent plus se permettre d'entretenir.
Un acheteur américain se présente, mais qui n'a d'autre idée en tête que de démanteler la demeure, pour la reconstruire de l'autre côté de l'Atlantique, et leurs occupants ne peuvent se résoudre à un tel déchirement.
Lady Mary et Kate, la fille du maître d'hôtel, vont demander l'aide des invisibles occupants de cette forteresse médiévale...
Le résumé très alléchant de ce probable conte gothique, très inhabituel dans l'oeuvre de Pearl Buck, est un récit passionnant.
Le roman, prévu pour être adapté au cinéma par l'auteur (malgré qu'il ne l'a jamais été, et cela est d'ailleurs tout à fait dommage), dépeint des personnages preque désuets, tout d'abord délicieusement décalés, puisqu'ils semblent évouluer en dehors du monde. Or, cette demeure, à l'image d'un Manderley ou d'un Dragonwyck, va peu à peu oppresser ses occupants et les pousser vers un abîme, duquel ils ne pourront plus sortir. Il y a quelque chose d'asphyxiant dans ce roman, et de terriblement surprenant, qui ne déplaira pas aux admirateurs du genre.
Le Bonsaï, de Pierre Boileau et Thomas Narcejac.
Dans un centre de revalidation, dirigée d'une main de fer par un américain richissime, les lettres de menace se succèdent, jusqu'au jour où l'un des pensionnaires est assassiné.
Entre un psychiatre arrogant, un chercheur concourrant au prix Nobel, et la fille du propriétaire de la Fondation rongée de frustrations, le commissaire Clarieux s'efforcera de forcer les portes de cet univers délétère, où règnent la souffrance et la dissimulation.
Boileau-Narcejac font partie depuis longtemps de mes auteurs fétiches. Après avoir succombé au charme vénéneux de Maléfices, des Diaboliques, ou encore du très émouvant Contrat il y a plusieurs années, je me suis replongée avec délices dans l'ambiance si particulière de l'oeuvre de ces deux auteurs incontournables de la littérature policière.
Les Dames de Croix-Mort, de Georges Ohnet
Régine de Croix-Mort et sa fille Edmée, coulent des jours paisibles dans leur campagne solitaire. L'arrivée dans le voisinage de Fernand d'Ayères, séducteur et viveur sans scrupules, va boulverser la vie des deux femmes, jusqu'à l'inévitable drame.
Ah ! Georges Ohnet, j'avoue qu'en terme de littérature populaire du XIXe, il s'agit sans doute de l'un de mes auteurs favoris ! Le Maître des Forges, la Grande Marnière et Serge Panine sont ses trois oeuvres les plus connues, mais également les seules qu'il est encore possible de trouver sur le marché du livre d'occasion (car enfin, les livres de l'auteur n'ont plus été réédité depuis les années quarante !). Quelle chance de tomber en bouquinerie sur ce titre inconnu, et au contenu si délicieux... Il est vrai que l'on peut et pourrait toujours reprocher à Georges Ohnet un style très sentimental, où se mêlent les situations romantico-dramatiques, rythmées par les évanouissements intempestifs d'une héroïne soupirante.
Seulement voilà : le style de Georges Ohnet est incomparable quand il s'agit de décrire la campagne, les forêts, les champs, la beauté des choses, dans une langue délicate, sans excès. En quelques lignes, il plonge son lecteur immédiatement dans le décor, et l'y fait se sentir comme chez lui. Une fois que l'on ouvre un livre de Georges Ohnet, on ne le referme qu'une fois terminé, achevé, ressassé. Car, au-delà du caractère bien sentimental de son oeuvre, il y a une finesse psychologique qui retient l'attention, qui l'attise, et qui ne la laisse pas en paix. Le personnage du don juan abject chez Georges Ohnet, a quelque chose du Lovelace de Richardson, dans ces obstinations poussées jusqu'à la folie.
Le Roi Fantôme, de Pearl Buck
Sir Richard et Lady Mary sont les propriétaires d'un magnifique château anglais, qu'ils ne peuvent plus se permettre d'entretenir.
Un acheteur américain se présente, mais qui n'a d'autre idée en tête que de démanteler la demeure, pour la reconstruire de l'autre côté de l'Atlantique, et leurs occupants ne peuvent se résoudre à un tel déchirement.
Lady Mary et Kate, la fille du maître d'hôtel, vont demander l'aide des invisibles occupants de cette forteresse médiévale...
Le résumé très alléchant de ce probable conte gothique, très inhabituel dans l'oeuvre de Pearl Buck, est un récit passionnant.
Le roman, prévu pour être adapté au cinéma par l'auteur (malgré qu'il ne l'a jamais été, et cela est d'ailleurs tout à fait dommage), dépeint des personnages preque désuets, tout d'abord délicieusement décalés, puisqu'ils semblent évouluer en dehors du monde. Or, cette demeure, à l'image d'un Manderley ou d'un Dragonwyck, va peu à peu oppresser ses occupants et les pousser vers un abîme, duquel ils ne pourront plus sortir. Il y a quelque chose d'asphyxiant dans ce roman, et de terriblement surprenant, qui ne déplaira pas aux admirateurs du genre.
03 septembre 2007
La Grande Marnière
de Georges Ohnet
Résumé
Depuis trente ans, Carvajan, le maire tyrannique de La Neuville, entretient une haine farouche pour la famille de Clairefont, dont il est l’usurier sans merci.
Le marquis de Clairefont est un original, qui a vécu toute son existence en dilapidant une fortune déjà maigre, plaçant ainsi ses deux enfants, Antoinette et Robert dans une situation des plus désespérées.
Pascal Carvajan, le fils du maire, de retour au pays, est un brillant avocat, que son père tente de rallier à sa cause. Mais c’est sans compter le droiture de Pascal, et son attachement secret à la douce Antoinette.
A la veille de l’expropriation, Robert de Clairefont est accusé du meurtre de Rose, leur jeune lingère. Tout accuse le jeune homme, et bien qu’innocent, les rumeurs de sa culpabilité sont soigneusement entretenues par Carvajan. Le fils décide alors de se retourner définitivement contre son père en se chargeant de la défense de Robert en cour d’Assises…
Mon avis
Quel plaisir de retrouver la plume belle, simple et délicate de Georges Ohnet !
Mon enthousiasme est sans borne, au lendemain de la lecture de ce livre. L’histoire de ces deux familles rivales, de la lente déchéance des Clairefont, de l’ascension de Carvajan, et l’assurance de la victoire de ce dernier, sont tout simplement passionnant à suivre. Il ne s’agit peut-être pas d’un chef d’œuvre de la littérature, mais ce roman bénéficie d’une écriture pleine de fraîcheur, parfois même d’une candeur trop souvent absente de la vie quotidienne. Il est bon de se plonger dans le cœur de ses personnages parfois originaux, parfois tyranniques, ou parfois animés d’une noblesse depuis longtemps tombée dans l’oubli.
Quand on referme ce livre, on n’a qu’un souhait, c’est de s’y replonger. Une fois la lecture terminée, on quitte les personnages à regret, même les plus vils…
Il est très étrange que les romans de Georges Ohnet ne soient plus publiés. L’édition que je possède datant de 1948, n’est sans doute pas la meilleure puisqu’elle souffre de plusieurs fautes de frappe, et comporte de nombreux défauts d’impression. Cependant, il est toujours possible de le trouver d’occasion sur un site d’enchère bien connu, soit sur le site http://www.chapitre.com/
On peut également le lire en ligne sur http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre10828.html
L’extrait
« Maintenant c'est fini, n'est-ce pas ? Vous ne conservez plus aucune illusion ? Il n'y a qu'à ramasser vos cliques et vos claques et à vous en aller de votre gentilhommière !...Le tyran se planta devant M. de Clairefont, et, illuminé par une effroyable joie :
Depuis trente ans, Carvajan, le maire tyrannique de La Neuville, entretient une haine farouche pour la famille de Clairefont, dont il est l’usurier sans merci.
Le marquis de Clairefont est un original, qui a vécu toute son existence en dilapidant une fortune déjà maigre, plaçant ainsi ses deux enfants, Antoinette et Robert dans une situation des plus désespérées.
Pascal Carvajan, le fils du maire, de retour au pays, est un brillant avocat, que son père tente de rallier à sa cause. Mais c’est sans compter le droiture de Pascal, et son attachement secret à la douce Antoinette.
A la veille de l’expropriation, Robert de Clairefont est accusé du meurtre de Rose, leur jeune lingère. Tout accuse le jeune homme, et bien qu’innocent, les rumeurs de sa culpabilité sont soigneusement entretenues par Carvajan. Le fils décide alors de se retourner définitivement contre son père en se chargeant de la défense de Robert en cour d’Assises…
Mon avis
Quel plaisir de retrouver la plume belle, simple et délicate de Georges Ohnet !
Mon enthousiasme est sans borne, au lendemain de la lecture de ce livre. L’histoire de ces deux familles rivales, de la lente déchéance des Clairefont, de l’ascension de Carvajan, et l’assurance de la victoire de ce dernier, sont tout simplement passionnant à suivre. Il ne s’agit peut-être pas d’un chef d’œuvre de la littérature, mais ce roman bénéficie d’une écriture pleine de fraîcheur, parfois même d’une candeur trop souvent absente de la vie quotidienne. Il est bon de se plonger dans le cœur de ses personnages parfois originaux, parfois tyranniques, ou parfois animés d’une noblesse depuis longtemps tombée dans l’oubli.
Quand on referme ce livre, on n’a qu’un souhait, c’est de s’y replonger. Une fois la lecture terminée, on quitte les personnages à regret, même les plus vils…
Il est très étrange que les romans de Georges Ohnet ne soient plus publiés. L’édition que je possède datant de 1948, n’est sans doute pas la meilleure puisqu’elle souffre de plusieurs fautes de frappe, et comporte de nombreux défauts d’impression. Cependant, il est toujours possible de le trouver d’occasion sur un site d’enchère bien connu, soit sur le site http://www.chapitre.com/
On peut également le lire en ligne sur http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre10828.html
L’extrait
« Maintenant c'est fini, n'est-ce pas ? Vous ne conservez plus aucune illusion ? Il n'y a qu'à ramasser vos cliques et vos claques et à vous en aller de votre gentilhommière !...Le tyran se planta devant M. de Clairefont, et, illuminé par une effroyable joie :
—Vous m'avez, il y a trente ans, fait jeter hors de chez vous. Aujourd'hui, c'est mon tour... Un huissier est en bas qui instrumente...Il éclata d'un rire injurieux, et, les mains dans les poches de son pantalon, avec un horrible sans gêne, il marcha de long en large, s'étalant, comme si déjà il eût été le maître.Le marquis avait écouté, plein de stupeur, cette violente apostrophe. Les illusions qu'il conservait encore se dissipèrent en une seconde, comme les nuages se dispersent sous un souffle de tempête. Il revint à la raison, il retrouva sa clairvoyance, il rougit de s'être abaissé à discuter avec Carvajan. Il ne vit plus en lui le prêteur toujours disposé à faire une spéculation avantageuse : il retrouva l'ennemi patient et acharné de sa maison.
—Je me suis trompé, dit-il avec dédain, je croyais posséder encore de quoi tenter votre cupidité.
—Oh ! oh ! des insolences, fit le banquier froidement, c'est un grand luxe que vos moyens ne vous permettent plus, mon cher monsieur. Quand on est le débiteur des gens, il faut les payer autrement qu'en mauvaises paroles ! »
Georges Ohnet
20 juin 2006
Le maître de forges - Georges Ohnet
Résumé
XIXe siècle – village de Pont-Avesnes - Jura
Mon avis
Le maître de forges, de Georges Ohnet, un livre injustement tombé dans l'oubli, n'est pas sans rappeler un certain Nord et Sud...Le héros est de la même trempe que ce cher John Thornton, leur ténacité, leur intégrité sont similaires. La relation que le maître de forges entretient avec sa jeune soeur rappelle également l'attachement du Darcy d'Orgueil et Préjugés avec sa cadette Georgiana. Bref, Philippe Derblay est une sorte de concentré de héros romantiques, tandis que Claire, orgueilleuse et entêtée , se rend compte de son erreur à avoir repousser un tel homme, à l'image de Margareth ou de Lizzy...
XIXe siècle – village de Pont-Avesnes - Jura
Claire de Beaulieu est une jeune et belle aristocrate, fiancée au duc de Bligny, un homme superficiel et dépensier, mais qu’elle aime malgré tout. Alors qu’une demande en mariage offcielle doit être faite auprès de sa famille, le duc disparaît, préférant épouser Athénaïs Moulinet, la plus farouche ennemie de Claire, une fille sans titres, mais détentrice d’une immense fortune. Ce qui permet au duc de racheter toutes ses dettes de jeu et de vivre dans une aisance qui lui aurait manqué s’il avait épousé Claire, dont la famille est complètement ruinée – ce qu’elle ignore. Elle épouse donc par dépit et par vengeance le maître de forges de Pont-Avesnes, Philippe Derblay, qui éprouve pour elle l’amour le plus profond et le plus sincère. Mais Philippe s’aperçoit vite de l’absence de sentiments de Claire, et de la haine qu’elle lui porte. Il jure alors de lui faire regretter son attitude en devenant froid et distant. La jeune femme va cependant changer et défendra farouchement son mariage si fragile contre les attaques répétées de Bligny et de sa femme…
Mon avis
Le maître de forges, de Georges Ohnet, un livre injustement tombé dans l'oubli, n'est pas sans rappeler un certain Nord et Sud...Le héros est de la même trempe que ce cher John Thornton, leur ténacité, leur intégrité sont similaires. La relation que le maître de forges entretient avec sa jeune soeur rappelle également l'attachement du Darcy d'Orgueil et Préjugés avec sa cadette Georgiana. Bref, Philippe Derblay est une sorte de concentré de héros romantiques, tandis que Claire, orgueilleuse et entêtée , se rend compte de son erreur à avoir repousser un tel homme, à l'image de Margareth ou de Lizzy...
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