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29 janvier 2010

Sherlock Holmes et le Fantôme de l'Opéra, de Nicholas Meyer

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Sherlock Holmes, coulant des jours heureux dans sa retraite du Sussex, est pressé de questions par son ami Watson... Que s'est-il passé durant ces deux années où le détective est sensé avoir disparu dans les chutes de Reichenbach ? Et où est-il allé ?

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Pour ceux et celles qui ont déjà lu La Solution à 7% du même auteur, ce roman est une suite cohérente de la "fuite" de Holmes, et de sa disparition soudaine, voire de sa mort, montée de toute pièce.

Holmes s'est en effet installé à Paris durant cette période, goûtant à une liberté toute neuve, tâchant de gagner sa vie en dispensant des cours de violon, puis finissant par être engagé dans l'orchestre du rutilant Opéra Garnier.

Ce livre est un joli pastiche. Non seulement parce qu'il réunit symboliquement deux héros de la littérature que je vénère, mais aussi parce qu'il est toujours intéressant de mêler les vécus de deux fictions bien distinctes, sans que l'auteur de s'emmêle les pinceaux ! Evidemment, Nicholas Meyer prend des raccourcis, y ménage quelques arrangements pour rendre son récit cohérent. Je trouve que le jeu est très plaisant pour le lecteur, même si j'avoue avoir préféré La Solution à 7 % au bout du compte. Mais j'y reviendrai plus tard.

Le grand hiatus (cette fameuse période de deux ans où Holmes est cru mort) a interpellé beaucoup d'holmesiens, surtout parce que Conan Doyle n'en dit pas grand'chose au fil de ses récits, et que forcément, l'imagination bouillone à l'idée que ce personnage éminemment populaire, ce détective essentiel à la justice de son temps (dans son monde fictif entendons-nous), ait pu disparaître un beau jour, pour ressurgir avec des explications qui restent quasiment dans le domaine de l'improbable...

Dans la Solution à 7%, l'idée de Nicholas Meyer est de nous faire croire que Holmes a disparu un certain temps, pour se guérir de ses petites "manies".
Ayant vaincu ses démons, Holmes prend tout simplement un peu de vacances, et ce qui devait ressembler à une villégiature prend vite les allures d'une nouvelle vie.

Evidemment, la trame suit les grands chapitres de roman de Gaston Leroux, prenant quelques libertés sans grande innovation.


La belle et pure Christine reste fidèle à l'image de Leroux; elle est candide, mais je l'ai sentie bien plus naïve et plus enfantine que ce que le personnage n'est en réalité.

Raoul, l'amoureux transis, n'est guère malmené par l'auteur. Il demeure tel qu'il est, c'est à dire, jeune, plutôt impétueux, et d'une grande maladresse (indissociable de sa jeunesse).


A présent, venons-en au fantôme... Celui-là, je l'attendais de pied ferme, et avec un esprit acide... Si l'auteur me l'avait malmené, je lui en aurais violemment voulu ! (non mais !) Mais contrairement à ce que j'aurais cru en ouvrant ce livre, les apparitions du fantôme se font rares, elles demeurent, à proprement parlé, dans le domaine du spectral. En lisant ce roman (sans connaître celui de Leroux), on serait presque porté à croire que le Fantôme en est bel et bien un, car il est invisible, insaisissable, et Holmes peine véritablement à y voir clair...

Ce que je regrette, c'est qu'il n'y ait pas une confrontation digne de ce nom entre les deux personnages, une atmosphère plus tendue, plus sombre.... Or celle-ci ne se résume qu'à une scène finale très courte, qui m'a laissée sur ma faim.

J'avais imaginé une opposition plus intellectuelle, d'une subtilité féline, qui aurait merveilleusement convenu à ces deux hommes, que sont, chacun dans leur genre, deux esprits purs, d'une intelligence hors normes.

A mon sens, Nicholas Meyer s'est limité à l'intrigue sans approfondir des personnages qui le méritaient amplement, ce que je trouve un peu dommage. Mais, ce n'était peut-être pas son but, me direz-vous...

Le ton reste donc léger, et le roman reste un pastiche agréable et charmant sous bien des aspects, mais auquel il manque indéniablement un petit "quelque chose"...

C'est pour cette raison, que je préfère sans doute La Solution à 7%, car elle m'a parue plus originale sur le concept, et aussi beaucoup plus drôle (voir la scène qui se passe à l'opéra de Vienne, où je pleurais de rire, en lisant le résumé de Watson d'un opéra de Wagner... )... Il y a bien entendu dans ce SH et le Fantôme de l'Opéra quelques clins d'oeil plaisants, dus sans doute à la présence du personnage d'Irène Adler, qui provoque étrangement, dès qu'elle apparaît, des migraines brutales et d'étranges palpitations à ce pauvre Holmes, décidémment ... ^_^

30 juin 2009

La Solution à 7%, de Nicholas Meyer

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Depuis son mariage avec Mary Morstan, le Dr Watson n'a guère l'occasion de voir très souvent son ami, Sherlock Holmes. Un soir, ce dernier s'invite dans son cabinet, et se dit poursuivit par son ennemi héréditaire, le professeur Moriarty. Mais l'agitation de Holmes, ses propos incohérents, font redouter le pire à Watson : le détective s'est drogué au-delà de toute mesure. Son addiction a atteint un stade irréversible, et désormais c'est sa vie qui semble en danger.
Avec le concours de Mycroft, Watson décide d'emmener son ami se faire soigner à Vienne, par un éminent spécialiste - et le seul à ce jour - du traitement de la toxicomanie, le Dr Sigmund Freud.


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J'ai pris connaissance de ce livre de Nicholas Meyer, grâce aux conseils de Gabriel, qui avait publié sur son blog une excellent article sur l'adaptation qui en a été faite en 1976.
Ce film splendide, était non seulement servi par une pleiade d'acteurs géniaux (Robert Duvall, Charles Gray, Alan Arkin, Laurence Olivier et le fabuleux Nichol Williamson), mais également bénéficiait d'un scénario très original, efficace et qui mettait en lumière une facette peu connue et pas très honorable de Sherlock Holmes.


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La première moitié du roman est en tout point semblable au film qui en a été tiré. Ensuite, l'intrigue s'en écarte assez fortement, puisque qu'à l'origine le personnage interprété par Vanessa Redgrave n'existe pas sous cette forme dans le roman, et je vais presque dire que c'est tant mieux. Même si l'intrigue a une grande place dans ce récit, elle n'est finalement qu'un prétexte pour présenter Holmes sous un nouveau jour, en l'humanisant d'une façon quasiment brutale au lecteur. L'auteur y présente son héros (et celui de Conan Doyle) particulièrement affaibli, ayant beaucoup perdu de sa superbe. Pour un holmesien, c'est un principe plutôt difficile à accepter, mais Nicholas Meyer y parvient avec brio, car le personnage est toujours traité avec le plus grand des respects.


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C'est un livre hautement intéressant pour les éclaircissements qu'il propose sur les défauts de Holmes, son caractère excessif, à la fois mélancolique, solitaire ou exhubérant. Je ne suis pas foncièrement partisante de cette théorie, mais j'en ai lu les détails avec un plaisir non faint.
Sans compter que le roman alterne toujours avec finesse la tristesse ou l'humour, les scènes de réflexion, d'action, qu'elles soient cocasses ou dramatiques.
Le roman est à mon sens encore meilleur que le film, qui est pourtant une très belle réussite.
Avis à tous les holmesiens ! (et même aux autres... ^_^)