Passionnante personnalité que celle du héros d'Arthur Conan Doyle ! Brillante, décalée, paradoxale, elle a donnée lieu à diverses interprétations par quelques grands comédiens de l'histoire du cinéma, du théâtre et de la télévision. Bien sûr, on ne saurait passer en revue tous les acteurs qui ont prêté leurs traits, leur voix, leur talent à l'un des héros les plus populaires de la littérature... La tâche serait trop énorme, et je risquerais d'en oublier un bon nombre. Je me contenterai de parler ici des interprètes les plus connus, les plus fameux.
Permettez-moi de commencer ce classement dans un ordre chronologique.
1/ BASIL RATHBONE (1939 à 1949)

Acteur d'origine sud-africaine, Basil Rathbone a souvent été employé au cinéma dans des rôles secondaires (le plus marquant d'entre eux a sans doute été celui de Guy of Gisborne dans Robin Hood aux côtés d'Errol Flynn), jusqu'à ce qu'on lui propose le rôle du célèbre détective pour une série de 14 films qui s'étalèrent sur dix ans. Rôle qui lui apporta une grande notoriété.
C'est à lui (ou plutôt aux films) que l'on doit la fameuse phrase "Elementary my dear Watson", la plus populaire des répliques et pourtant absente du canon holmesien ! A lui également la casquette, le pardessus, et la fameuse pipe dont il ne se sépare jamais. A ses côtés, on peut trouver Nigel Bruce (vu dans Rebecca de Hitchcock), qui campe une Watson fallot et sans consistance.
Basil Rathbone a choisi d'interpréter un Holmes froid, pince-sans-rire, désagréable mais énergique. Les films ont cependant transposé l'action au XXe siècle, ce qui est très dommage, car il est indéniable que la beauté des romans réside aussi dans l'intrigue et le cadre victoriens.
Personnellement, je trouve un certain charme à ces films malgré tout, qui ne sont pas si mal, même si les intrigues ne sont pas toujours fidèles, ne sont pas toujours issues du canon (ou alors très remaniées). Le fait de faire passer Watson pour un simplet n'est pas très plaisant non plus, car il est tout sauf cela. Je suppose que c'est aussi de là que vient cette image d'un Watson secondaire, galvaudé et un peu méprisé.
Les films ont été entièrement réédités en dvd et sont disponibles sur http://www.amazon.fr/
2/ PETER CUSHING

Acteur anglais, très connu pour ses rôles dans divers films d'horreur, (Frankenstein, Dracula, j'en passe et des meilleurs) Peter Cushing a interprété Holmes à 7 reprises entre les années 50 à 80... ! Je ne peux malheureusement le juger que sur un seul film, Le Chien des Baskerville, réalisé par Terence Fischer en 1959. Ne connaissant aucun autre acteur holmesien à l'époque de mon visionnage, j'avais beaucoup apprécié cette version, qui souffre pourtant d'une mise en scène un peu baroque, quasiment "hammerienne". Cushing est froid, terriblement rigide, nerveux, m'avait paru sans humour (et dieu sait pourtant si Holmes est un adepte de l'humour au second degré...). Bref je l'avais trouvé finalement très conventionnel, alors que le personnage ne l'est jamais. Les fans de Cushing me pardonneront pour cet avis sévère, mais il y a eu d'autres acteurs bien meilleurs que lui dans ce rôle, me semble-t-il...
3/CHRISTOPHER LEE

Est-il besoin de présenter ce grand monsieur du cinéma, tellement connu pour avoir été l'incarnation même du personnage de Bram Stoker pendant des décénies... Mais ce serait très réducteur de ne parler que cet aspect, au vu de son impressionnante filmographie.
Je ne peux hélas pas juger d'une façon très pointue sa performance en Holmes, car je n'ai vu que de courts extraits des téléfilms tournés par Christopher Lee au début des années 90. Certains holmesien trouve l'interprète tout à fait fameux, et personnellement, d'une façon tout à fait objective, au point de vue ressemblance, il n'y a absolument aucune réclamation à formuler ! Il est indéniable qu'il a la prestance et la distinction holmesienne parfaite.
Je tâcherai de combler cette lacune rapidement afin de formuler un avis complet.
4/IAN RICHARDSON (1982-1983)
Permettez-moi de commencer ce classement dans un ordre chronologique.
1/ BASIL RATHBONE (1939 à 1949)

Acteur d'origine sud-africaine, Basil Rathbone a souvent été employé au cinéma dans des rôles secondaires (le plus marquant d'entre eux a sans doute été celui de Guy of Gisborne dans Robin Hood aux côtés d'Errol Flynn), jusqu'à ce qu'on lui propose le rôle du célèbre détective pour une série de 14 films qui s'étalèrent sur dix ans. Rôle qui lui apporta une grande notoriété.
C'est à lui (ou plutôt aux films) que l'on doit la fameuse phrase "Elementary my dear Watson", la plus populaire des répliques et pourtant absente du canon holmesien ! A lui également la casquette, le pardessus, et la fameuse pipe dont il ne se sépare jamais. A ses côtés, on peut trouver Nigel Bruce (vu dans Rebecca de Hitchcock), qui campe une Watson fallot et sans consistance.
Basil Rathbone a choisi d'interpréter un Holmes froid, pince-sans-rire, désagréable mais énergique. Les films ont cependant transposé l'action au XXe siècle, ce qui est très dommage, car il est indéniable que la beauté des romans réside aussi dans l'intrigue et le cadre victoriens.
Personnellement, je trouve un certain charme à ces films malgré tout, qui ne sont pas si mal, même si les intrigues ne sont pas toujours fidèles, ne sont pas toujours issues du canon (ou alors très remaniées). Le fait de faire passer Watson pour un simplet n'est pas très plaisant non plus, car il est tout sauf cela. Je suppose que c'est aussi de là que vient cette image d'un Watson secondaire, galvaudé et un peu méprisé.
Les films ont été entièrement réédités en dvd et sont disponibles sur http://www.amazon.fr/
2/ PETER CUSHING

Acteur anglais, très connu pour ses rôles dans divers films d'horreur, (Frankenstein, Dracula, j'en passe et des meilleurs) Peter Cushing a interprété Holmes à 7 reprises entre les années 50 à 80... ! Je ne peux malheureusement le juger que sur un seul film, Le Chien des Baskerville, réalisé par Terence Fischer en 1959. Ne connaissant aucun autre acteur holmesien à l'époque de mon visionnage, j'avais beaucoup apprécié cette version, qui souffre pourtant d'une mise en scène un peu baroque, quasiment "hammerienne". Cushing est froid, terriblement rigide, nerveux, m'avait paru sans humour (et dieu sait pourtant si Holmes est un adepte de l'humour au second degré...). Bref je l'avais trouvé finalement très conventionnel, alors que le personnage ne l'est jamais. Les fans de Cushing me pardonneront pour cet avis sévère, mais il y a eu d'autres acteurs bien meilleurs que lui dans ce rôle, me semble-t-il...
3/CHRISTOPHER LEE

Est-il besoin de présenter ce grand monsieur du cinéma, tellement connu pour avoir été l'incarnation même du personnage de Bram Stoker pendant des décénies... Mais ce serait très réducteur de ne parler que cet aspect, au vu de son impressionnante filmographie.
Je ne peux hélas pas juger d'une façon très pointue sa performance en Holmes, car je n'ai vu que de courts extraits des téléfilms tournés par Christopher Lee au début des années 90. Certains holmesien trouve l'interprète tout à fait fameux, et personnellement, d'une façon tout à fait objective, au point de vue ressemblance, il n'y a absolument aucune réclamation à formuler ! Il est indéniable qu'il a la prestance et la distinction holmesienne parfaite.
Je tâcherai de combler cette lacune rapidement afin de formuler un avis complet.
4/IAN RICHARDSON (1982-1983)
Ian Richardson a réellement incarné Sherlock Holmes 2 fois dans Le Chien des Baskerville et Le Signe des Quatre (voir photo ci-dessus). L'acteur a su apporter ce qu'il manquait depuis longtemps à Holmes dans ses diverses adaptations : un peu moins de rigueur et peu plus d'insouciance. Il est plus léger que ses prédecesseurs, c'est sa principale innovation, mais on perd un peu de profondeur. Du reste, l'adaptation du Signe des Quatre est plutôt légère elle aussi, malgré la noirceur du récit. Le scénario n'a pas rendu justice à ce superbe roman. Pas de grande nouveauté, ni de coup d'éclat sur cette interprétation, comme on connaîtra plus tard avec Jeremy Brett.
Cependant, n'oublions pas que Ian Richardson a également été à 5 reprises le Dr Joseph Bell, personnage réel pour sa part, considéré comme le véritable Sherlock Holmes, ami et professeur d'Arthur Conan Doyle, dans la série de téléfilms Murder Rooms (2000-2001), de qualité assez variable selon les épisodes, mais où il faut saluer la performance de Ian Richardson dans ce rôle, beaucoup plus noir et réfléchi.
5/ JEREMY BRETT (1985 à 1995)

Principalement acteur de théâtre, le britannique Jeremy Brett a incarné Sherlock Holmes dans les 4 saisons des séries bien connues de la Granada. Il est certainement l'acteur qui a le plus contribué à la popularité du héros de Conan Doyle, et le seul aussi qui a su se démarquer fortement de l'influence de ses prédécesseurs, au point de balayer dans mon esprit ce qui a été fait avant, et même après... Il EST Sherlock Holmes, d'une façon absolue, complète, sublime, en suivant à la ligne près les descriptions de l'auteur, lui donnant non seulement un caractère vif, énergique, ironique, mais aussi profondément passionné et anti-conventionnel. Holmes est un personnage en marge de la bonne société ; il ne prête guère attention aux bonnes manières, et on le perçoit comme un personnage profondément intelligent, avec ses instants de splendeur et d'abbattement. De prime abord, il est certes froid, tout bonnement invivable, sublimement égoïste, mais avec d'étonnants sursauts de sentimentalité. Il apparaît comme un détective pointu et désagréable, affreusement misogyne, dont la carapace se brise quelques fois, pour laisser apparaître une réelle humanité, et un sens profond de la justice.
Il peut être grave, mais il reste un adepte de l'ironie, et son amitié avec Watson (notamment dans la première saison), n'apparaît jamais désiquilibrée. La complicité entre les deux hommes et très forte et ils restent sur un pied d'égalité, malgré les remarques acerbes de l'un et la gaieté irrepressible de l'autre... Un véritable bonheur pour les adeptes du canon, qui retrouvent dans ces séries, toute la finesse et l'esprit de Conan Doyle.
Si vous passez un jour au musée Sherlock Holmes de Londres, vous remarquerz les murs tapissés de photos de Jeremy Brett...
Vu récemment dans l'adapatation de 2001 du Chien des Baskerville, Matt Frewer est certainement l'interprète répondant le mieux aux caractéristiques physiques du héros de Conan Doyle. A mon sens, il a l'apparence parfaite. Tout bonnement insupportable, il est sans doute aussi le Holmes qui se prend le moins au sérieux... C'est globalement mon seul point de déception, car cette version du Chien des Baskerville est assez réussie, assez efficace, même si elle est finalement sans grandes nouveautés, mis à part les quelques modifications scénaristiques de la 2e moitié du téléfilm. Ce que je reproche à ce Holmes est d'être un peu trop "typé", voire un peu trop lisse. Pas suffisamment de gravité, pas suffisamment de profondeur. Il a choisi d'interpréter un personnage léger, alors que le héros original, même s'il peut connaître des instants de folie, reste sombre et réfléchi.
Un grand merci à mon amie April pour m'avoir si gentillement fait connaître cette adaptation !
Richard Roxburgh n'a interprété Holmes qu'une seule fois dans une adaptation télévisée du Chien des Baskerville. J'étais sceptique, plus quant à la qualité du scénario qu'à la qualité de l'interprétation, qui est indéniablement excellente. Roxburgh a su se démarquer de Brett, par une approche plus moderne, plus sombre, et certainement plus sinistre. Mais le paradoxe du personnage reste présent, grâce à cette certaine insouciance, voire cette certaine maladresse qui le caractérise. Roxburgh présente un personnage très soigné, très étudié, qui aime toiser le commun des mortels, ayant pleinement conscience de sa valeur. La plus grande réussite de cette interprétation est indéniablement l'impression glaciale qui s'émane de Holmes. On garde ses distances avec un tel personnage, mais on ne peut que saluer la performance, diablement inquiétante.
8/ RUPERT EVERETT (2004)
Comme son prédécesseur, Rupert Everett a incarné le célèbre détective une seule fois, dans le cadre d'un téléfilm réalisé par la BBC "The Case of the Silk Stocking" en 2004. Ce récit, absent du canon (et on le comprend) aurait davantage sa place dans un épisode d'Esprit Criminels ou autres Experts, pour ne pas les citer... Le contexte est très moderne, très glauque, très lugubre, et même s'il est indéniable que la vision du Londres victorien est tout à fait splendide, le ton est on ne peut plus glacial dans l'approche des personnages et de l'intrigue. Rupert Everett campe un Holmes détaché, imbuvable, impertinent, une sorte de bourgeois bohème pétri d'ennui, dès qu'il n'a plus aucune affaire juteuse à se mettre sous la dent, ni aucun crime sordide à résoudre. Il est pratiquement impossible de s'attacher au personnage dans ces conditions. Il peut apparaître humain, avec une dose d'insolence tout à fait jubilatoire. Mais cela est très temporaire. Le Holmes d'Everett demeure un personnage globalement assez indolent et assez inexpressif... Dommage pour la réalisation, qui du reste, est très proche du style du Chien des Baskerville de 2003.