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27 septembre 2013

The Paradise - saison 2

Avis à tous les fans de cette délicieuse série, romantique et rose bonbon : The Paradise (adaptée très librement du roman Au bonheur des dames, d'Emile Zola) est de retour pour une seconde saison... Moray et Denise sont en pleine tourmente, avec face à eux une Katherine Glendenning, plus peste que jamais, toute disposée à se venger...
Aucune date de diffusion officielle pour le moment, mais le DVD est d'ores et déjà annoncé pour le 2 décembre 2013... 



EDIT : la série est diffusée tous les dimanches, à 21h en France et en Belgique, sur BBC One. Les rediffusions sont programmées sur BBC Two le samedi (à horaires variables, à vérifier sur le site de la BBC : http://www.bbc.co.uk/programmes/p00vhpsv/episodes/guide#p01g80vh)

Le DVD est pour sa part toujours bel et bien annoncé pour tout début décembre 2013, lorsque les épisodes auront été probablement tous diffusés.

Site officiel de la série : http://www.bbc.co.uk/programmes/p00vhpsv

13 décembre 2012

The Paradise (BBC 2012), d'après Emile Zola


Denise Lovett, modeste jeune fille fraîchement arrivée de province, se présente chez son oncle Edmund, tailleur en ville, espérant trouver du travail. Mais la boutique se porte mal, et l'oncle Edmund n'a aucune situation à offrir à sa nièce. Tous les petits commerces de la rue se meurent, privés de leur clientèle, qui se presse à présent sur le seuil du "Paradise". Grand magasin aux offres inédites, aux tentations nombreuses, aux devantures attractives, le Paradise et son ambitieux patron, John Moray, offrent à Denise un emploi de vendeuse... L'esprit d'initiative de Denise, son sens naturel du commerce et de l'innovation, la distinguent aux yeux de Moray, qui ne tarde pas à la considérer avec une attention toute particulière, et une affection réciproque...

***

Voilà probablement près de 5 ans que l'on parle de cette adaptation du roman d'Emile Zola 'Au bonheur des dames' (traduit en anglais The Ladies' Paradise). C'est à présent chose faite, et sous un format plutôt confortable (8 épisodes d'1h) ! Cela dit, j'éprouvais des craintes légitimes après avoir visualisé plusieurs extraits avant leur diffusion, et qui n'auguraient à vrai dire, rien de bon. Au bonheur des dames est probablement mon roman préféré de Zola, sans doute parce qu'il n'est pas aussi noir que ses autres oeuvres, et sans doute aussi parce qu'il bénéficie d'une fin plutôt heureuse - ce qui relève de l'exception ou du miracle chez Zola ! Cela dit, Au bonheur des dames a son lot de désespoir, de tristesse et de malheur pendant plusieurs centaines de pages... Et les personnages originaux ne sont certes pas aussi sympathiques ni aussi dickensiens que ceux du Paradise... Je m'explique : chez Zola, Denise est assurément le seul personnage d'une pureté et d'une résolution à toute épreuve ; Octave Mouret (dont le nom s'est habilement anglicisé ^_^ ) est à peu de choses près aussi canaille que dans l'adaptation : séducteur, charismatique, se servant des femmes et de leur argent pour développer ses idées et ses projets. Les sentiments qu'il éprouve pour les femmes qu'il fréquente ne sont rien que d'habiles façades, pour passer le temps, ou servir ses intérêts. Mais il n'est certes pas aussi "chevalier blanc" qu'il ne l'est pour la BBC : s'il est un patron assez magnanime, Octave Mouret a des caprices, et des périodes d'humeur noire, qui conduisent inévitablement à des vagues de licenciement en masse. Rien d'incroyable chez Zola, mais qui ne rentrait peut-être pas dans le cadre du héros plein de bon sentiment présenté par l'adaptation. Mais ce n'est finalement pas le plus grand reproche que l'on peut faire à cette version, qui diverge tellement de l'original, que l'on peine vraiment à y reconnaître la patte du maître... En entamant le visionnage, il faut donc laisser Zola loin derrière, et profiter de la série pour ce qu'elle est : un excellent divertissement, sans excès de désespoir, comme un charmant bonbon, à la fois mélancolique ou sirupeux à souhait.

Comme la BBC en a l'habitude, on retrouve une pléiade d'acteurs excellents, mais pour la plupart très peu connus, Joanna Vanderham et Emun Eliott en tête, pour servir cette agréable fresque de 8h... Si on suit avec un intérêt non dissimulé les aléas amoureux de Moray avec la riche héritière Katherine Glendenning, ses ambitions démesurées, et ses sentiments naissants pour Denise, on regrette vraiment, véritablement, que le reste de l'histoire n'ait pas été développé davantage. On ne peut s'empêcher de regretter un peu la richesse du matériau de base, mais on n'arrivera décidément à pas bouder ce charmant téléfilm, romantique et lumineux.

Joanna Vanderham (Denise Lovett)

Emun Eliott (John Moray)

Un grand soin est apporté tout autant aux seconds rôles : Sarah Lancashire, dans le rôle d'une Miss Audrey d'une irréprochable distinction,  Elaine Cassidy, en héritière délicieusement peste, ou encore l'impressionnant  David Hayman,  à la voix d'outre-tombe et aux allures de cerbère... 

Sarah Lancashire (Miss Audrey)
David Hayman (Mr Jonas)
Elaine Cassidy (Katherine Gledenning)
Le dernier épisode de cette mini-série laissant le champ libre à la création d'une suite éventuelle, la BBC a récemment annoncé qu'une saison 2 serait effectivement en préparation pour la fin 2013...




Merci à http://period.grande-caps.net/ pour les photos grand format !

14 septembre 2012

The Paradise (Au Bonheur des Dames), d'après Emile Zola

Voilà des années que la BBC en parle, ils l'ont fait : une adaptation du roman d'Emile Zola, intitulée dans sa transposition anglaise "The Paradise".

L'action sera donc déplacée en Angleterre, et l'intrigue visiblement assez modifiée par rapport au matériau d'origine (Voir par ici le résumé du roman).
Au Bonheur des Dames est en effet, l'un des rares romans de Zola, où l'issue de l'intrigue ne paraît pas complètement désespérée, l'une de ses rares oeuvres, qui malgré qu'elle soit parsemée de tristesse, d'injustice et de malheur, se termine plutôt bien. Un roman, qui semble un peu à part dans l'oeuvre morose, profondément réaliste et sociale de l'auteur.



Au casting, on trouvera Joanna Vanderham dans le rôle de Denise (qui conserve dans l'adaptation anglaise son prénom d'origine).


D'autre part, dans le rôle d'Octave Mouret, le propriétaire charismatique du Paradise, anglicisé en Moray, on découvrira Emun Eliott, aperçu déjà dans Game of Thrones.

On notera que scénaristes et décorateurs n'auront pas oublié le portrait de la première épouse d'Octave Mouret, Mme Hédouin,  qu'il conserve pieusement dans son bureau... (personnage que l'on retrouve dans le roman précédent, Pot- Bouille)

D'autres noms viennent bien entendu s'ajouter à ce casting assez frais et novateur, comme Elaine Cassidy, Sarah Lancashire (vu dernièrement dans l'adaptation des Hauts de Hurlevent avec Thomas Hardy, dans le rôle de Nelly) et Matthew McNulty.


La série sera diffusée prochainement, dans le courant de l'automne, en 8 épisodes de 60 minutes... On s'en régale d'avance, mais on ne peut qu'éprouver quelques craintes légitimes quant à la fidélité à l'oeuvre, manifestement très remaniée pour s'adapter au format. On ne pourra nier qu'Au Bonheut des Dames fait partie de ses romans délicieusement romantiques, que l'on craint de voir massacrer au bénéfice d'intrigues douteuses car trop modernisées. Wait & see...



02 juin 2008

Au Bonheur des Dames, d'Emile Zola

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Résumé

Denise Baudu, accompagnée de ses deux frères, arrive à Paris, dans l’espoir de trouver un travail chez leur oncle, propriétaire d’un petit commerce. Cependant, la boutique de l’oncle Baudu, comme toutes les autres du quartier, ne se portent pas bien et doivent fermer leurs portes les unes après les autres, en raison de l’installation dans le voisinage, d’un grand magasin, un temple du commerce moderne, Au Bonheur des Dames.
Denise se voit dans l’obligation de prendre une place de vendeuse au Bonheur, où elle passe les heures les plus pénibles de sa vie. Le travail est difficile, ingrat, et ses appointements ne suffisent guère à subvenir aux besoins de la petite famille qu’elle entretient. C’est sans compter les malveillances, les jalousies et les commérages des autres employés du Bonheur. Le directeur de cet établissement aux allures de grande industrie, Octave Mouret, est un jeune homme volage, ambitieux, intriguant et manipulateur. Cependant, malgré son tempérament intraitable et calculateur, Mouret se prend subitement d’affection pour Denise, affection qui grandit involontairement, d’une façon incontrôlable, tandis que la jeune fille, brebis vertueuse dans cet univers sans mercis, voit venir avec douleur la déchéance de toutes les maisons du quartier, écrasées par le succès du Bonheur, broyées sans pitié par les engrenages de sa croissance sans limites.

Mon avis

Au Bonheur des Dames est sans doute le roman le moins noir de la série des Rougon-Maquart d’Emile Zola, sans doute, parce qu’il a une fin plus heureuse que les autres. Pourtant, il est indéniable qu’il a son lot de douleurs, de larmes, d’injustices. On se trouve d’abord dans l’esprit de Denise, jeune fille naïve, innocente, pleine de bonté, lâchée au milieu de cet univers impitoyable, peuplée de gens ambitieux et sans pitié. C’est par elle qu’on apprend à connaître ce monde terrible où elle est contrainte de s’intégrer, bon gré, mal gré, afin de pouvoir subsister. Dans un premier temps, elle ne parvient pas à trouver sa place dans cette machine bien huilée qu’a créé Mouret. Sans l’affection qu’il lui porte immédiatement, Denise n’aurait d’ailleurs jamais trouvé sa place au Bonheur.
Dans un second temps, le lecteur accompagne Mouret dans ses frasques, ses manipulations, mais aussi ses coups de génie, ses prévisions commerciales miraculeuses. C’est cependant grâce à la Femme, grâce à ses envies, ses coquetteries, ses frivolités qu’il battit tout son empire. Et c’est pour cette raison qu’il la tient dans un grand mépris. Il se sert de la Femme pour obtenir des millions, il profite de ses faiblesses, il les exploite, il les foule au pied. Mouret s’est juré de ne jamais aimer et de dédaigner toutes les femmes. Cependant, Denise, petite jeune fille simple, sans le sou, sans beauté particulière, chamboule tout dans le cœur du volage Mouret. C’est justement cette bonté non déguisée, cette franchise enfantine qui fascine le jeune homme et qui le met au pied du mur. Quand celui-ci daigne lui témoigner son affection, en agissant comme il a toujours agi avec toutes les femmes, Denise lui oppose un refus digne et simple qui bouleverse Mouret. Pendant des semaines, des mois, Denise refuse tout de lui, bien que sa tendresse pour cet homme tout-puissant soit depuis le premier jour une certitude dans son cœur. Mais dans sa dignité virginale, Denise s’obstine, croyant que Mouret se moquerait d’elle, comme de toutes les autres. La douce résistance qu’elle lui oppose ne fait qu’exacerber les sentiments du jeune homme, d’abord irrité, menaçant, terrible dans cette colère sournoise qu’il ne peut épancher. Puis, Denise le ramène à la raison, avec la délicatesse, la bonté dont elle enveloppe tout ceux qui l’approchent. La petite vendeuse grimpe les échelons du magasin, devenant d’un précieux conseil pour Mouret, mettant en marche plusieurs innovations sociales pour le personnel… Mais finira-t-elle par céder à son cœur, en dépit des malheurs qui s’abattent sur la maison de son oncle, rongée, écrasée, par la Bonheur ? C’est une question que je laisse en suspens pour tous les lecteurs potentiels…
Oui, Au Bonheur des Dames est avant tout un roman social, mais les sentiments le peuplent de la première à la dernière ligne. Et on en ressort profondément bouleversé. En refermant le roman, on se sent complètement orphelins, tant le style de Zola est précis, poignant, tant les personnages paraissent faire partie de notre quotidien. On est touchés par les malheurs des uns, la réussite des autres.
Mais il faut aussi reconnaître Zola, incroyablement documenté, et visionnaire comme toujours, sur l’avenir social de notre monde.

Le Bonheur des Dames, le 11e roman de la saga des Rougon-Maquart, va être prochainement adapté par la BBC, dans le cadre d’un téléfilm.
On pourrait souhaiter aussi que les splendides adaptations produites par cette chaîne s’atèle à la réalisation de la Faute de l’Abbé Mouret, également un merveilleux roman de la série, qui narre l’histoire du frère d’Octave, l’abbé Serge Mouret.