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26 janvier 2017

To walk invisible : The lives of the Brontë sisters (2016)




Téléfilm de Sally Wainwright, produit par la BBC (décembre 2016)

Avec Finn Atkins (Charlotte Brontë), Charlie Murphy (Anne Brontë), Chloe Pirrie (Emily Brontë), Adam Nagaitis (Branwell Brontë), Jonathan Pryce (révérend Patrick Brontë), Gracie Kelly (Ellen Nussey), June Watson (Tabby Aykroyd),...

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Charlotte, Emily et Anne, trois soeurs vivant dans un modeste presbytère du Yorkshire avec leur père, le révérend Patrick Brontë, écrivent depuis leur plus tendre enfance. Lorsque Branwell, leur frère, homme inconstant et alcoolique, se fait renvoyer de son emploi de précepteur, c'est le début, pour leur famille, d'une longue descente aux enfers. Sans ressources, isolées, incapables de faire face aux addictions de leur frère, Charlotte, Emily et Anne vont se remettre à écrire. Lorsque leurs premiers manuscrits sont acceptés par une maison d'édition de Londres, elles pensent avoir trouvé leur moyen de subsistance, mais surtout un échappatoire tangible à leur quotidien empoisonné...

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Chloe Pirrie (Emily), Charlie Murphy (Anne) et Finn Atkins (Charlotte)

Encore une magnifique découverte que ce téléfilm d'une durée de 2h, réalisé et scénarisé par Sally Wainwright pour la BBC et diffusée dans le courant du mois de décembre 2016... 
Le bicentenaire de la naissance de Charlotte Brontë, célébré en 2016, a vu fleurir son lot de romans et de biographies, plus ou moins romancés et plus ou moins réussis. A vrai dire, on ne compte plus le nombre d'oeuvres qui ont exploité le sujet ces derniers temps, parmi lesquelles on notera notamment "Le journal secret de Charlotte Brontë", de Syrie James, plutôt sur le mode romance, et "L'amour caché de Charlotte Brontë" de Jolien Janzing, qui s'attarde sur la relation largement fantasmée de Charlotte Brontë avec le directeur de la pension Héger à Bruxelles. Du reste, au niveau des biographies à l'écran, on peut évidemment citer l'incontournable film d'André Téchiné de 1979, avec lequel le récent biopic de la BBC n'a finalement que très peu de rapport. La réalisation du film de Téchiné, relativement sombre et que je considère personnellement comme assez soporifique ne m'a jamais séduite, tout comme les parti-pris du scénario sur le caractère respectif des trois soeurs, qu'il est parfois difficile de cautionner.

Jonathan Pryce (Patrick Brontë)

Le biopic de Sally Wainwright a, dans un certain sens, remis l'église au milieu du village. C'est-à-dire que l'approche du téléfilm apparaît comme beaucoup plus digne, sobre, pour ne pas dire bien plus respectueuse des moeurs victoriennes, terriblement rigides, et le carcan familial dans lequel évoluait les Brontë. Bien que tous les enfants de la famille aient été élevés dans une relative liberté d'esprit, baignés dès leur plus jeune âge dans Shakespeare et Lord Byron, ils n'en demeuraient pas moins esclaves de leur siècle. Leur supériorité d'esprit manifeste, dans un milieu qui ne leur offrait que peu de perspectives d'avenir, a notamment conduit leur frère aîné, d'un caractère instable, à une déchéance annoncée. Quant aux trois soeurs, malgré leur caractère beaucoup plus affirmé et cartésien, on sait que leurs romans ont été considérés comme scandaleux à l'époque de leur parution, et on devine aisément qu'il n'était guère de bon ton de dépeindre des moeurs dépravées, ou de décrire avec une telle justesse l'alcoolisme (The Tenant of Widefell Hall), les vengeances meurtrières (Wuthering Heights) ou la bigamie (Jane Eyre)... Des situations, pour certaines d'entre elles, qu'elles ont pourtant vécues de l'intérieur. Le téléfilm retrace merveilleusement et dramatiquement une part de leur vie, du retour de Branwell à Haworth dans la maison familiale, après qu'il ait été renvoyé de son poste de précepteur en raison de sa relation adultère avec l'épouse de son employeur, jusqu'à la parution de leurs trois premiers romans, Jane Eyre, Wuthering Heights (qui sera le seul qu'ait jamais écrit Emily), et Agnes Grey. Le biopic, plutôt que de s'étendre sur toute leur vie, s'attarde sur ces quelques années, le tout baigné de plans superbes sur les landes du Yorkshire, les images souvent accompagnées d'extraits de splendides poèmes écrits par les trois soeurs et par Branwell, avant qu'il ne sombre dans ses lamentables excès.

Adam Nagaitis (Branwell)

Au-delà de leur histoire même, c'est surtout leur personnalité qui est dépeinte avec brio, de manière juste et émouvante : Anne, la cadette, petit oiseau fragile, effacé ; Emily, personnalité un peu sauvage, brutale, solitaire ; et Charlotte, raisonnable, mais énergique, quoiqu'un peu antipathique. A vrai dire, rien de choque dans le portrait de leur personnalité. Tout y très digne et sobre, sans excès, leurs sentiments extrêmes ne s'exprimant guère que dans leur littérature... Et puis il y a Branwell, le fils unique, l'enfant gâté, le génie de la famille, à la fois peintre et poète, sur lequel le révérend Brontë a placé tous ses espoirs, qui se révélera parfaitement incapable de faire face à ses échecs et qui préférera de loin se réfugier dans des paradis artificiels, entraînant avec lui toute sa famille dans sa chute. Branwell a sans doute été l'une des sources d'inspiration d'Emily pour Heathcliff, puis de Anne pour Athur Huntingdon, aussi le biopic le montre-t-il comme un être plein de rancoeur et d'amertume  à l'image du premier, mais aussi terriblement pathétique à l'image du second. Branwell était buveur, toxicomane, voleur à ses heures, mais il était avant tout un homme dépourvu de courage et de volonté, et le téléfilm le montre réellement comme un personnage lamentable, que les soeurs Brontë et leur père ont pourtant tenu à bout de bras jusqu'à sa mort à l'âge de 31 ans.
Les prestations de tous les acteurs sont admirables, sans exception, bien que mes coups de coeur aillent clairement vers Chloe Pirrie (Emily) et Adam Nagaitis (Branwell), qui ont su faire comprendre avec talent les caractères si singuliers de leur personnage.



Un téléfilm magnifique à voir absolument !

19 février 2010

Wuthering Heights (adaptation de 1998), de David Skynner

Adaptation de 1998, produite par ITV (1998)

Scénario de Neil McKay, d'après le roman d'Emily Brontë

Avec Robert Cavanah (Heathcliff), Orla Brady (Cathy Earnshaw), Ian Shaw (Hindley), Polly Hemingway (Nelly Dean), Crispin Bonham-Carter (Edgar Linton), Flora Montgomery (Isabella Linton), Matthew MacFadyen (Hareton Earnshaw), Catherine Linton (Sarah Smart).

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Image hébergée par servimg.com

Wuthering Heights, cet éternel classique de la littérature anglaise, seul roman jamais écrit par Emily Brontë, est sans doute l'une des oeuvres les plus marquantes qu'il m'ait été donné de lire, et qu'il m'est d'ailleurs difficile d'ouvrir à nouveau. Non parce qu'il n'a pas reçu mon approbation de lecteur, mais parce qu'une atmosphère étrange et pernicieuse s'en émane, et que celle-ci  peut vous hanter pour longtemps.
Il est de ces romans qu'il est difficile de lire, et donc d'oublier.

Wuthering Heights recèle en lui les principaux fondements des intrigues et des caractères romantiques, tout en y mêlant subtilement une inspiration gothique échevelée.
La maladie, la folie, le malheur, la frustration, les passions dévastatrices, y rencontrent des spectres hantant les landes désolées...

Au vu de la particularité du contexte et de l'intrigue, on comprend aisément que l'adaptation de cette oeuvre se révèle être particulièrement difficile... Durant les soixantes dernières années, plusieurs réalisateurs s'y sont essayés avec plus ou moins de succès (une petite rétrospective fera d'ailleurs l'objet d'un autre post), mais jamais aucune adpatation n'a su retranscrire parfaitement les sentiments extrêmes, et la singularité du roman.

Il y a quelques années, Arte diffuse cependant une version d'ITV dans un format court, réalisée en 1996.

Tout d'abord sceptique après le premier visionnage, rebutée par cette version d'Heathcliff sans trop en comprendre les raisons, cette version d'une grande sobriété esthétique, a fini par m'apprivoiser définitivement.

Cathy (Orla Brady)

Elle a pourtant son lot de défauts incontournables, notamment dans sa première moitié. On peut tout d'abord  reprocher aux acteurs d'être trop âgés pour incarner les adolescents espiègles du roman, et on peine à comprendre les réactions puériles de Cathy. La plupart des réactions irréfléchies qui apparaissent naturellement comme des méprises de jeunesse, perdent dans l'instant toute leur naïveté...

Orla Brady campe une Cathy convaincante, pour laquelle il est impossible d'éprouver la moindre pitié. En cela, elle se rapproche beaucoup du personnage original, versatile et capricieux, qui ne pourra jamais trouver la sympathie du lecteur. L'actrice offre une mémorable scène de folie, qui reste longtemps graver dans la mémoire.

Robert Cavanah est sans doute l'élément qui a fait de cette adaptation une belle réussite : à la fois victime et bourreau, Heathcliff est l'incarnation ultime de la violence aveugle, de la haine et de la vengeance. On a rarement vu interprétation plus splendide du personnage, qui demeure tout au long du téléfilm aussi terrifiant dans sa froideur que dans ses accès passionnels. Un personnage aussi, dont on parvient cependant à comprendre les extrêmes : orphelin recueilli et aimé, pour ensuite être rejeté et haï, Heathcliff a, si j'ose dire quelques circonstances qui l'ont poussé à être ce qu'il est devenu à l'âge adulte... Rabaissé et battu tel un animal, rejeté par Cathy qui préfère en épouser un autre, ce personnage qui possédait sans doute en lui un tempérament déjà trouble et une âme très instable, s'enfonce peu à peu dans une lente folie destructrice, qui s'insinue dans toutes les âmes qui l'entourent comme un poison mortel.

Heathcliff (Robert Cavanah)

Heathcliff (Robert Cavanah)

Dans les rôles plus secondaires, on retrouve Crispin Bonham Carter (Charles Bingley dans Pride & Prejudice 1995), qui répond merveilleusement à l'image d'Edgar Linton original : un homme bon, mais manquant manifestement de courage.

On peut souligner la présence remarquable, mais peu loquace de Matthew MacFadyen en Hareton, qui opère un joli travail sur le personnage, et qui entretient avec Heathcliff une relation filiale qui peut étonner, mais qui n'en demeure pas moins très réussie.

Sarah Smart, en Catherine Linton, personnage qui m'a toujours paru transparent, prend ici un belle importance, et l'actrice en fait à la fois un personnage doux, mais d'une résolution admirable.

Hareton (Matthew MacFadyen)

En quelques mots, une version terriblement sombre et violente, mais infiniment respectueuse, qui demeure à ce jour la meilleure adaptation de Wuthering Heights qu'il m'ait été donné de voir !

Hareton enfant et Heathcliff

17 décembre 2008

Joyeux Noël !


















Comme vous l'aurez constaté, ce blog est un peu laissé à l'abandon depuis quelques semaines... Et j'en suis réellement désolée (aaah, boulot, quand tu nous tiens). Cependant, je tiens à vous souhaiter à toutes et à tous, chers lecteurs, de merveilleuses fêtes de Noël et d'ores et déjà, une excellente année 2009, qui sera je l'espère pour tous, riche en lectures, adaptations et découvertes en tout genre !

Au rayon bonnes nouvelles, ITV diffusera prochainement sa nouvelle adaptation de Wuthering Heights, dont quelques images sont disponibles. La date est encore à confirmer.

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Cet Heathcliff me laisse un peu perplexe, mais la photo m'a l'air tout à fait splendide... Wait & see.
A très bientôt, donc.
Amicalement,
Clelie.

15 mai 2008

Jane Eyre et Wuthering Heights : les Brontë au cinéma pour 2009 !

La nouvelle est tombée voici quelques jours... Une nouvelle version de Jane Eyre, produite par le BBC, est en préparation pour le grand écran. Dans le rôle titre, on trouvera la jeune Ellen Page, actrice canadienne de 21 ans, vue récemment dans le film Juno.




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Ellen Page

Dans le rôle de Rochester, les paris restent ouverts, car aucun acteur n'est encore annoncé.

Je ne sais pas trop quoi penser de cette nouvelle. D'un côté, je trouve que cette adaptation vient beaucoup trop tôt après celle de 2006, qui réunissaient les sublimes Ruth Wilson et Toby Stephens. D'un autre côté, cette dernière étant une adaptation télévisée, on peut espérer qu'une nouvelle version au cinéma fera connaître le roman à un plus large public. J'attends cependant avec impatience le nouveau Rochester et je n'ose faire aucun pronostic sur des acteurs déjà vus dans des costume dramas ces dernières années. Wait & See...

L'autre grande nouvelle est la double adaptation de Wuthering Heights.

On attend donc deux adaptations du roman d'Emily Brontë. L'un pour la télévision (réalisé apparemment par ITV) et l'autre pour le cinéma.

Parlons d'abord du premier. Pour celui-ci, le casting annoncé est le suivant : Katie Riley pour Catherine Earnshaw (encore inconnue au bataillon...), Tom Hardy pour Heathcliff (quelle drôle d'idée...), Sarah Lancashire pour Ellen Dean et Andrew Lincoln pour Edgar Linton, qui est à mon sens, la seule bonne surprise de ce casting. A la limite, on aurait interverti Andrew Lincoln et Tom Hardy, j'en aurais été contente. Pour la petite info, Andrew Lincoln est le personnage de Love Actually qui déclare sa flamme avec des pancartes à Keira Knightley ^_^

Maintenant le second. Natalie Portman, d'abord annoncée pour Cathy vient de se désister... Le mystère reste donc entier sur ce point. On annonce Michael Fassebender en Heathcliff. On a pu le voir dans le film Angel d'après Elizabeth Taylor par François Ozon.


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Michael Fassbender


Eh bien, sur ce point, je ne vois aucune objection pour l'instant. Je ne sais pas de quoi le bonhomme peut être capable. Sera-t-il à même d'interpréter ce personnage complexe, violent, sorti de l'imagination d'Emily Brontë ? Cela reste à voir...
Aucune information pour l'instant concernant la suite du casting.
Vivement les prochaines nouvelles et rumeurs !